L’immortalité d'un artiste se définit par le souvenir que les gens en ont. Mozart restera toujours dans les esprits, tout comme Dali ou Picasso. Mais les auteurs eux, laissent derrière eux des personnages, des personnalités sous forme de lettres et d'émotions. Vous vous attachez aux créations décrites dans les livres, même en sachant qu'elles ne seront jamais rien d'autres que des pages tachées d'encre. Vous lisez et relisez les contes de votre enfance avec ce même sentiment de nostalgie au moment où le héro gagne et défait les plans du vilain. Vous savourez encore les écrits graveleux de votre adolescences et votre cœur se met souvent à palpiter quand vous redécouvrez les romans à l'eau de rose que vous aviez l'habitude de lire quelques années auparavant. Mais ces personnages, ils ne s'animent que dans votre imagination. Peu importe les adaptations, elles ne resteront réelles que dans votre esprit. En êtes-vous si sûr ?

Pandore est une boîte. Une de celles où l'on enferme monts et merveilles. Vous vous réveillez là, vous, simple création, ou vous, auteur de mille écrits. Dans cette ville moderne, vous êtes dépaysés. Parce que vous viviez dans un monde complètement différent. Vous vous souvenez d'avoir rendu l'âme. Vous vous souvenez d'avoir apposé le « FIN » de votre histoire. Mais le Narrateur en a décidé autrement. Il est une âme lui aussi. La même dans tous les livres et pièces de théâtre, la même qui anime la plume des auteurs et fait gratter le papier blanc. Et il a décidé de continuer vos aventures, d'en rédiger la suite. Vous vous retrouvez dans le huit clos d'une autre époque. Une époque contemporaine où la technologie se mêle à l'ancien. Le Grand Méchant Loup n'est plus la bête qu'il était dans les contes de Perrault. Il doit recommencer. Dans cette vie, il n'est plus le vilain. Il peut choisir sa propre destiné, décider de ne plus dévorer les petites filles et de laisser les trois petits cochons tranquille. Shakespeare non plus n'est plus le vieillard qu'il était avant de rendre l'âme. Il a retrouvé un corps jeune et vif. Il peut continuer à écrire. Mais plus beau encore, il peut rencontrer ses créations. Hamlet, ce personnage qu'il a tant aimé construire est là, et leur lien est fort. Plus que n'importe quel autre, parce qu'il est une part de lui. Il est quelque chose qu'il a créé, qu'il a chéri et mis en scène. A Pandore, créateurs et créations se mêlent et apprennent à se côtoyer. Personne ne connaît la raison de leur présence à Pandore, et  quelque chose les poussent à ne pas chercher d'explication. Ils savent qu'il n'y a pas d'issue. Ils savent que le monde qu'ils ont autrefois connu n'est plus le même. Ils savent qu'ils sont des élus et qu'ils ont été choisis pour cette boîte de Pandore où l'imagination se mêle à la réalité.

Forum inspiré de Once Upon A Time et Afterschool Charisma.

On aurait pu croire à une blague. Un poisson d’Avril de mauvais goût. Pourtant, de nouveaux arrivants étaient bel et bien apparus à Pandore. Ils n’étaient pas comme tout le monde. Ni des créations, ni des auteurs, ni des Dieux. Ils étaient des musiciens. Des joueurs de notes, des inventeurs de son : Des compositeurs. Ils arrivèrent par bateau, déposés inconscients sur les quais de Pandore comme de vulgaires colis, puis abandonnés à leur sort. Ils mirent du temps avant de reprendre connaissance, perdus, comme s’ils n’appartenaient pas à ce monde. Leurs vêtements étaient mouillés, leurs cheveux détrempés. Certains disaient que les marins les avaient repêchés dans cette mer trop mystérieuse, celle qui bordait Pandore comme un portail vers l’autre monde. Avaient-ils été recrachés par leur propre monde ? Nul ne le savait, et encore moins les intéressés, aussi ignorants que tous les habitants de Pandore quant aux évènements entre leur mort et leur apparition à Pandore. Mais aussi grand l’endroit était-il, ils ne pouvaient pas continuer à accepter le premier venu. Que venaient-ils faire ici de toute manière ? Des intrus, voilà ce qu’ils étaient. Indignes du sort réservé aux auteurs, aux véritables créateurs et artistes. La musique n’était que des notes, en aucun cas un être pensant, avec son propre caractère, sa propre histoire. Les auteurs et les créations se liguèrent rapidement contre les nouveaux arrivants. En bref, une ségrégation des ‘êtres indignes’ face aux ‘véritables propriétaires de Pandore’. Après tout, plus de 50 ans sans voir personne d’autre que des génies de l’écriture et leurs créations, les esprits deviennent de plus en plus étroits.