Comment tu agis avec les autres et comment tu penses • Tu es charmeur, Lucifer, mais tu ne l'as pas toujours été. Tu as appris à l'être en arrivant ici, à Pandore. On peut dire que ça ne fonctionnait pas très bien au début. Peut-être étais-tu trop arrogant? Quoiqu'il en soit, aujourd'hui est un jour nouveau où tu n'hésites pas à mettre en avant tes qualités pour mettre un homme dans ton lit. Tu es un beau parleur, ce qui aide beaucoup quand vient le temps d'amadouer les gens. Peu importe si c'est pour le sexe ou non, tu aimes charmer les autres, qu'ils te donnent de l'attention. Tu sais toujours exactement quoi dire pour flatter les gens dans le sens du poil, comme on dit. Cela fait-il de toi un être manipulateur? Certainement. Tu ne peux t'empêcher de manipuler les gens, les avoir dans ta botte. Tu n'hésites pas à utiliser les autres pour ton profit personnel. D'ailleurs, tu les manipules tellement bien qu'ils ne se rendent compte de rien jusqu'au moment critique. Et ils finissent par te détester. Mais ça, tu t'en fiches, hein? Tu es Lucifer, tu es habitué que les gens te détestent.

Évidemment, qui dit charmeur dit confiant. En effet, tu as une confiance en toi hors norme, misant sur ta beauté et ton charisme pour arriver à tes fins. Tu es peut-être parfois trop confiant, ne voyant pas toujours que cette particularité écrase la volonté de certaine personne. Tu prends beaucoup d'espace et n'en laisse donc pas aux autres. Mais tu es Lucifer, comment être autrement que trop confiant? Attention à ce que cela ne cause pas ta perte...

Derrière tout ça, se cache une intelligence dont certains ne doutent même pas de l'existence. Parfois, les autres disent de toi qui tu es un manipulateur sans plans, qui ne sait pas ce qu'il fait, mais c'est faux. Ils le comprennent assez vite lorsque tu leur montres que tu leur as tendu un piège. Tout ce que tu fais est soigneusement pensé et tu ne fais rien sans aucune raison. Tu réfléchis toujours avant de mettre tes plans à exécution, histoire que tu ne te fasses pas pincer avant que tu ne décides de dévoiler ta véritable nature. Tu sais beaucoup plus de choses que tu n'en laisses paraître. Tu n'es donc pas à prendre à la légère.  

Ta curiosité peut parfois déboussoler les gens. S'ils savent que tu es intelligent, mais que tu veux toujours tout savoir, ils se perdent dans ton comportement. Un rien pique ta curiosité. Tu veux toujours tout savoir, ce qu'a fait machin à truc et pourquoi truc réagit comme ça. Tu aimes être au courant de tout. Qui sait, c'est peut-être pour mieux contrôler les gens?

Il va sans dire que tu es désormais, et depuis longtemps, un grand dépravé. Oui, Lucifer, tu es perverti jusqu'à la moelle de tes os. Ou corrompu, si tu aimes mieux. Il n'est plus possible pour personne de te corrompre. Les péchés, tu les connais bien, mais étant qui tu es, c'est un peu normal. Pourtant, il ne t'arrive pas souvent de te mettre en colère puisque tu es plutôt moqueur et donc, ton sens de l'humour est développé. La susceptibilité, tu laisses ça pour les autres. Ta moquerie dépasse parfois l'entendement. Tu aimes tourner les autres en dérisoire. Prenant ainsi chacun de leur défaut pour te moqueur d'eux. Parfois gentiment et parfois pas. Tu es un être vil et on ne peut vraiment te cerner.

Une autre caractéristique propre à toi, mon cher Démon, est que tu es désabusé. Ou pour être plus simple, tu ne te fais plus d'illusions. Même que tu es blasé, Lucy. Tu sais que la vie est un chienne arrogante et qu'elle aime faire souffrir les gens. Tu ne te caches pas derrière un mensonge. Ton regard est blasé alors que tu regardes la vie, les gens qui croient que tout va s'arranger avec le temps. Mais ils ont tout faux. Rien ne s'arrange jamais avec le temps. Le temps ne fait qu'empirer les choses. Si personne ne fait rien, alors rien ne changera.

On peut en conclure que tu n'es pas quelqu'un de bien, mais tu n'es pas non plus quelqu'un qui veut le mal de chaque être vivant, comme c'était sûrement le cas autrefois. Dans ton ancienne vie. Aujourd'hui, tu as acquis une certaine patience qui ne te fait pas tomber dans une colère noire et sans limite. Sûrement ta patience est ce qui te sauvera, Satan.

Mais au premier abord, tu es • Tu es beau, ça, il n'y a aucun doute. Pourquoi? Ta gueule de connard, peut-être. Un beau connard qui s'assume, c'est toujours attirant, même si tu te trouves être un connard. Il faut se l'avouer, les connards ont toujours eu la cote. Plus que n'importe qui d'autre, malheureusement. Un petit quelque chose fait que tu es attirant. Tu tires toujours une drôle de tronche, mais c'est probablement ce qui fait ton charme.

À première vue, tu sembles être albinos. Ce qui est à moitié véridique. Tu as bien les caractéristiques, mais tu ne crames pas au soleil. Enfin, pas toujours. Ta peau blanchâtre est parfois sensible aux rayons du soleil, mais c'est juste quand ça lui chante. Alors dans ces moments, tu fais de jolies cloques. C'est très plaisant, tellement plaisant que ça t'irrite à un point tel que tu enfonces ton poing dans la chose la plus près de toi. C'est que ces choses démangent. Mis à part ça, ta peau est lisse. De ce qu'on peut en voir, en tout cas. Quand tu te fous à poil, c'est autre chose, hein. Là, on peut y découvrir des cicatrices. Pas toutes très jolies, mais elles ne te dérangent pas. Pas du tout, même. Peut-être est-ce pourquoi tes amants n'En font jamais allusions. C'est comme si tu n'en avais pas. Ça met les autres en confiance à la vue de ton corps imparfait.

Sinon, tu as de beaux cheveux immaculés. Aussi blanchâtres que peut l'être la neige. Ils sont dépourvus de couleur et t'arrivent souvent devant les yeux. Bon, ça, t'aime pas vraiment ça, alors tu passes souvent ta main dans ta crinière pure et mi-longue. Pour ce qui est de tes yeux, ils sont de la couleur du sang. Aussi rouge que ce liquide vital, ton regard est dur et lourd. Il faut dire que ça ressort dans ton visage fin et que ça fout les jetons.

Tu as une bouche, mon cher Satan, qui fait envier les hommes. Une bouche faite pour glisser sur la peau douce de tes amants. À la fois pulpeuses et minces, tes lèvres s'étirent souvent en un sourire tantôt amusé, tantôt effrayant. Tu te sers beaucoup de ton visage pour exprimer des choses que tu ne peux pas dire de ta voix chaude et sensuelle. À ses heures. Car si ta voix peut faire frissonner, elle peut aussi faire peur. Ce qui est sûr, c'est que tu as une voix grave et virile.

Tout en toi est découpé à souhait. Tu es musclé juste ce qu'il faut pour en faire baver plus d'un. Ton corps est à la fois tout en finesse et viril. Tout en toi cri que tu es un mâle pur et simple. Aucun signe de féminité dans ta carrure et tes gestes. Tu es ce qu'on appelle un homme. Un vrai. Oh, c'est sans oublier les cicatrices dont on a fait allusions plus haut.

Tu es grand, mais tu ne te démarques pas des autres à proprement parler. Tu mesures près d'un mètre quatre-vingt-deux pour environ soixante-six kilos. Tu as un corps ferme et beaucoup aime ça.

Tu ne te démarques pas vraiment des autres par ta façon de te vêtir. Tu as ton propre style. Chemises, pantalons coupés, bottines, le tout dans les tons de rouges, de gris, de blanc ou de noir. De toute façon, une autre couleur que le rouge te ferait paraître soit malade, soit affamé. Ce que tu n'es pas. Tes vêtements sont toujours ajustés parfaitement à ton corps, car tu es loin d'en avoir honte.

Tu es en rogne, Lucifer. Mécontent, furieux, déçu. De qui, par qui, contre qui? Dieu. Cet être que mêmes vous, les anges, ne connaissez pas vraiment. Un être totalement invisible aux yeux de tous et pourtant, il vous a créé. Tu marches dans le couloir. Ton pas est lourd et tes poings sont crispés. En fait, tu es aussi jaloux. Jaloux de ces hommes que Dieu a créés et qui possèdent de nombreux dons que tu n’as pas. Pourquoi eux et pas vous, les anges? Vous êtes les protecteurs de ces humains, alors pourquoi privilégier des êtres faibles? Pestant intérieurement, tu vérifies que tes ailes sont bien cachées et pas trop apparente sous le long vêtement que tu portes. Lorsque tu es sûr que tout est bon, tu entres en trombe dans la pièce où a lieu la réunion. C’est que, voyez-vous, les hommes sont aujourd’hui confronté à un problème. Le problème étant que de leurs congénères refusent de partager les vivres avec eux. Mais tout ça, tu le sais déjà, mon petit Lucifer, car c’est toi qui est en train de les monter les uns contre les autres. Tu veux te venger, c’est ça. Te venger de l’attention particulière que porte Dieu envers les hommes. Qu’ont-ils de plus que vous? Rien. Ils ne peuvent même pas voler, c’est pitoyable.

Alors que tu es assis les bras croisée et que tu regardes ces hommes débattre d’une solution, tu souris. Tu souris, car ton heure est venue d’intervenir enfin dans ce débat. « Prenez-leur de force. Tuez-les, s’il le faut. » Cela te valut plusieurs regards interloqués. « Mais n’est-ce pas contraire à la volonté de Dieu? » « Oubliez, Dieu. Avez-vous ne serait-ce qu’une preuve qu’il existe? Savez-vous vraiment si c’est lui qui vous demande d’agir comme vous le faites? Vous savez, messieurs, si vous voulez obtenir quelque chose, il faut utiliser la force. Rien n’est plus sûr, croyez-moi. » Un autre débat s’ensuivit où tu participas, tentant de convaincre les hommes que c’était la solution à leur problème. Au bout de longues heures, ils finirent par abdiquer, à ton plus grand plaisir. Il allait voir, ce Dieu, comment ses humains pouvaient facilement être aveuglés par une simple chose. Tu te chargeais personnellement de les pervertir et d’ainsi prouver à Dieu qu’ils n’avaient vraiment rien d’exceptionnel.

Au fil des jours, les hommes désobéissaient de plus en plus à la parole de Dieu. Et toi, petit ange rebelle, tu t’extasiais devant la faiblesse mentale de l’homme. Cet homme créé par Dieu n’avait finalement rien de plus que les anges. Vraiment rien. Ils se laissaient pervertir si facilement que tu en jubilais. Certains de tes camarades ressentaient la même chose que toi en observant la bêtise que reproduisait l’homme. Décidément, Dieu avait oublié de leur donner un peu d’intelligence. Tu n’avais eu qu’à intervenir quelques fois pour complètement les embrouiller. Qu’est-ce que ça fait de voir sa création dite parfaite perdre ainsi le contrôle, Dieu?

Il… Il t’a chassé? Dieu… Il a fait une telle chose? Tu tombes, Lucifer et ton dos brûle. Le chien t’a volé tes magnifiques ailes. Il les a enlevées sans aucune pitié. C’est avec un air interloqué que tu observes le ciel qui s’éloigne de plus en plus au profit de la Terre.  D’autres tombent avec toi, mais tu n’arrives pas à comprendre pourquoi Dieu t’a réservé ce sort. Pour avoir pervertit les humains? Lui avoir fourni une preuve indubitable que sa création n’était pas parfaite? Alors la colère monta en toi comme de la lave. Sans tes ailes, tu n’as plus accès au Paradis, pourtant, tu en as le droit! Le droit légitime! Tu es un ange! Une créature créée par Dieu pour veiller sur les hommes! Il est donc égoïste, ce chien. Un sentiment t’envahi pleinement : la haine. Tu détestes ce maudit Dieu. Au lieu de punir ces chiens d’humains, il se rabat sur ses soi-disant précieux anges. Qu’il aille au diable. Lui et son maudit Paradis.

La chute est longue, Lucifer, mais lorsque tu heurtes le sol, tu n’en es que plus déterminé. Déterminé à tirer ce Dieu dans les profondeurs de l’abîme. Par le biais de ses hommes chéris. C’est donc ainsi que naquit l’Enfer, endroit que tout le monde craignait. Tu y avais recueilli les anges rejetés du Paradis, devenant ainsi tes démons. L’Enfer était un endroit fait pour faire souffrir les pécheurs. Ceux dont ne voudrait pas Dieu dans son jardin d’Eden. Tous ces hommes se mirent à le détester et à avoir peur de lui, au plus grand plaisir du Diable. C’est ainsi qu’on t’appelait. Démon, Diable, Satan, Lucifer. Tous des noms plus charmants les uns que les autres. C’est ainsi que commença ton règne diabolique, faisant souffrir les pécheurs pour l’éternité.

Une belle vie, n’est-ce pas, Lucifer? Alors la question la plus complexe se pose ici : Comment peut-on tuer le roi de l’Enfer, Satan? Comment éliminer un ange? Une trahison, peut-être? Ou bien les anges de Dieu qui se trouvent encore au Paradis? Tu n’en connus pas la réponse. Tout ce que tu sais, c’est qu’un jour, tu sentis la lame froide d’une épée traverser ton cœur par derrière. Tu ne pus jamais voir le visage de ton assassin. Quand même une mort aussi nulle pour le roi de l’Enfer. Comment serait cet endroit sans toi? Tu es celui qui a monté les hommes les uns contre les autres, celui qui a créé l’Enfer et qui y a accueilli ses comparses déchus. Pourquoi t’en voulait-on? Au point de te tuer, en plus? Qui prendrait ta relève? Ton successeur saura-t-il se faire respecter mieux que toi et être aussi effrayant? Tout ce que tu sais, c’est que ce lâche devra répondre de ses actes un jour pour avoir éliminé Satan d’un coup d’épée dans le dos.

Lorsque tu ouvres les yeux, ce que tu vois ne te rappelle rien. Tu te souviens de ta vie et de ta mort, mais tu ne sais pas ce que tu fais ici. Tu ne le sais pas, mais tu es maintenant à Pandore, chose que tu apprendras bien assez vite. Tu es sur le sol, le ciel te surplombant. Un ciel bien différent de celui où tu as été créé. Tu ne sais pas pourquoi ni comment, mais tu le sais, c’est tout. Ce que tu ressens en ce moment est bien différent de tout ce que tu as ressenti jusqu’à maintenant. Un certain soulagement, peut-être? Celui de ne plus avoir à affronter Dieu avec cette déchirure aussi immense que l’Enfer que tu as créé. Jamais tu ne l’avoueras, mais ta chute avait été la chose la plus honteuse et ta haine était née d’un sentiment bien plus profond : la peine.

Oh! Mais tout ça, c’est du passé! Maintenant, tu n’as plus à te casser la cervelle avec tout ça. Tu te lèves donc avec un léger sourire aux lèvres, heureux de la chance énorme qui t’es offerte. Tu peux être n’importe qui ici. N’importe quoi. Tu peux faire ce que tu veux avec qui tu veux. Tu n’es plus un ange, déchu, de surcroît. La perte douloureuse de tes ailes ne te fait plus rien et tu avances lentement dans cet endroit à la fois étrange et familier. Tu es bien. Pour une fois, tu es réellement bien. Cependant, tu sais garder certaines cicatrices sur ton corps, mais tu n’as pas honte. Ce serait idiot d’avoir honte d’une chose qui fait désormais partie de toi.

En résumé, mon cher Lucifer, ta vie sur Pandore est beaucoup plus aisée. Tes rencontres sont intéressantes. Différentes de ce qu’elles étaient en Enfer ou au Paradis. Ces personnes ont un petit quelque chose qui te plait et qui se démarque. Chaque être est unique… et dans la même situation que toi. Tu ne sais plus comment, mais tu devins le propriétaire du cinéma. Au début, tu ne savais même pas ce qu’était cette chose. La télévision, toi, t’as pas connu. Mais la découverte fut agréable. D’autant plus que les compagnies que cet endroit t’offrait étaient agréables. Si tu vois ce que je veux dire.

Et tu sais quoi, Lucifer? Ça fait maintenant 20 ans que tu es là, à vivre paisiblement. Ou pas, hein, vu les circonstances. En fait, plus vu ton caractère. Tu ne t’ennuies jamais et ne laisses jamais passer une occasion. En gros, Lucifer, tu aimes bien mieux cette vie-là.