De mon esprit il ne reste que des cadavres • particularité ϟ Tyran ϟ Rancunier ϟ C'est un casse-cou de première lorsqu'il se sent en confiance, dans une situation où ce n'est pas le cas, il restera très prudent ϟ Enfantin ϟ De base, il a beaucoup de mal à communiquer avec les adultes, et est virulent autant verbalement que physiquement à leur encontre, bien que ça ne représente pas toujours ce qu'il ressent pour euxϟ Cruel ϟ Il ne ressent que très rarement la honte, il a une haute estime de lui-même, tellement que ceux qui essaient de le moquer sont tous des jaloux pathétiques pour lui ϟ Égoïste ϟ Il n'y a pas vraiment de camp neutre pour lui, allié ou ennemi, les autres n'existent pas. Chose intéressante, il a tendance à mimer ses ennemis lorsqu'il se trouve en face d'eux, en réagissant de la même manière et adoptant leur langage, comme s'il se préparait à déjà, prendre leur place. Il a très peu de considération pour ses alliés et les utilise plus comme faire-valoir, ou peluches ambulantes. ϟ Grossier ϟ Il est très aimable avec les personnes qui le caressent dans le sens du poil, ne le contredises pas, écoutent et obéissent à ce qu'il dit ϟ Menteur ϟ pour lui, tout ce qu'il dit est vrai, que se soit la vérité ou non, de la même manière, tous ses jeux sont sérieux, et il ne prend jamais rien à la légère lorsque ça ne vient pas de lui à la base. ϟ Obtus ϟ Il est aussi toujours dans la surenchère de tout et n'importe quoi ϟ Sauvage ϟ il a beaucoup de mal à s'adapter à ce nouveau monde qu'il exècre, il repousse la technologie et se comporte de manière déplacée en société.


   Et le long de mon corps, le spectre de leur touché • Les genoux cognent et le torse efflanqué. C’est un silure sec qui carapate dans les rues, sur les arbres, dans les bois vous perd, contre vous s’acharne, frappe et s’époumone de ses lèvres gercées, son regard fou, perdu, et pourtant sûr de lui. Il vous méprise sans tabou, les iris écarquillé, entre Lave et brume. La faim est gravée sur ses côtes, sa colonne, les os de ses hanches qui ressortent. Il a les ongles ras mais sales, de ceux qui jouent toujours à l’extérieur, le bout de ses doigts un peu calleux, à force d’avoir fait glisser les branches entre ceux-ci, épurer le froid de certaines nuits contre. Il porte des vêtements qu’il a trouvés par-ci par-là, arraché d’étendage extérieur. De même pour ses chaussures qu’il a prises devant un perron. Il ne fait pas de distinctions entre pauvre et riche, il vole à tous. Ses cheveux froissés toujours en bataille sentent un peu l’humus, et bien qu’ils fussent neigeux en temps normal, le peu de douche que prend Peter les ternis. Il paraît obsolète contrairement aux autres, non seulement de par sa maigreur quasi maladive, mais aussi de par sa taille réduite, attestant de sa juvénilité, même s’il est plutôt difficile de lui donner un âge précis. L’on dira qu’il s’échelonne dans le passage ingrat de l’adolescence, moment rempli de conflit qu’il doit en supplément se porter en plus de ceux qui lui turlupinent à toutes heures du jour, la pensée.

Le rideau est tombé. Séparé de tout. Peter Pan n’a pas entendu le moindre applaudissement. Il a pourtant effectué une sacrée performance. Il a tout maîtrisé tout seul, sans adulte, il a vécu sa vie et pourfendant les mécréants comme tout bon héros le ferait. Il a même son petit gang d’enfants cramés un peu comme lui mais jamais aussi bien que lui. De filles qui se pavanent pour avoir son attention mais lui, lui est tellement au-dessus de tout ça. Il voit les ficelles derrière les sourire. Puisqu’il est l’unique personne à tirer dessus. Il est empereur de son propre monde. Il l’a toujours été.

Puis le rideau est tombé.

Les trois coups retentirent. La salle s’est vidée. Peter aussi aurait dû disparaitre, retourner dans son pays imaginaire. Neverland. Mais une fois que toutes les bougies ont été soufflées. Alors une terreur incongrue lui tordit le ventre. Celle d’avoir été séparé de sa matrice. Et pire encore :
Celle de ne plus être le maître du jeu.

Il ne se souvient pas vraiment de quelle manière il est arrivé, les marins, les bateaux tout ça. Dans son abrutissement général, sa peur viscérale, Peter n’était plus qu’un petit animal qui feulait et crachait sur tout ce qui bouge. À peine débarqué, déjà enfuis, le long des ruelles, dans les recoins sombres. Il a couru à en perdre haleine tout d’abord - puis une fois asséché contre un trottoir - comme un rat remontant le caniveau.

Ton nom, factice.
Ton bercail, factice.
Tes aventures, factices.

Puisque de noms, de souvenirs, et de ressentis, il ne reste que cet odieux papier mâché dans le fond de tes rétines, comme un carnet colorié par un enfant en bas-âge. Tout cela te paraît tellement dissonant, l’histoire qui est la tienne. Tu as beau rechercher et racler le fond de ta cervelle pour te rappeler de tous ces visages, ces rires, les colères des autres ; d’autre il n’y a que toi.

Il est allé se calfeutrer à l’orée de la forêt, transit de faim et de froid, alors que la nuit déjà bien avancée ne s’est même pas préoccupée d’éclairer son ombre d’une pâleur de lune. Son corps éreinté s’est avachis contre un tronc imposant. Puis, de soupir et de sommeil –tout ce qu’il désirait en cet instant- il n’eut que le deuxième. Le premier se retrouva remplacé par d’écœurantes mémoires.

Ils sont bien là, les alliées et ennemis qui ont peuplé son histoire. Ils sont à ses côtés, lui obéissent ou se rebellent contre lui. Dans la confusion il cherche à les attraper, se rassurer lui-même en leur causant. Mais non, là encore, tout espoir est vain. Les visages sont brouillés, les noms comme censurés entre ses lèvres. Il ne sait pas, il ne sait plus. Ils sont pourtant là, oui, il n’était pas tout seul tout ce temps n’est-ce pas . Ils rient et s’écrient, ils sont tous derrière lui. Il le sait. Il a essayé d’attraper un peu de chaleur, au fond de son rêve, d’une force qui lui donnerait l’envie de continuer, de ne pas essayer de les rejoindre tous.

Il s’est réveillé baigné de larmes et la peau piquée par les insectes. Son manège est reparti. Neverland ou non, il reste Peter Pan, l’enfant incapable de grandir et d’appréhender ce nouveau monde qui lui fait peur. Où rien ne va comme il aimerait. Ou le temps n’obéit pas à son humeur, où rien n’est aussi facile que chez lui. Confronté à une réalité qui le dépasse il ne sait plus comment réagir. Pour des décennies éternelles il a fonctionné en boucle, un mode répétition qui jamais ne change, ni ne déraille bien loin de ses propres sentiments.

Comment survivre sur une terre où l’on ne contrôle plus rien ?

Un jour il s’est souvenu d’un fait, et a levé les mains au ciel, sans pour autant réussir à voler. Ce fut le coup de grâce pour lui. Tous les matins du monde a été les mêmes, conflictuels pour son esprit. Il s’est mis à haïr farouchement cette ville pour l’avoir retiré de son paradis. Celui auquel il doit coûte que coûte retourner. Car la crainte rampante est venue le saisir à pleine gorge, celle qui lui susurre à l’aube et au crépuscule, que sans lui, ce pays où il règne en maître est comme mort.