On dit de moi que je suis • Le caractère de Cyrano a changé un peu au cours des années et il semblerait qu'il ait pris quelques traits de caractère de son homonyme auteur mais, nous verrons cela un peu plus loin ...
Cyrano est un être entier ϟ Tolérant parce qu'il sait ce que c'est que d'être ridiculisé par les autres et puis, maintenant, il s'est habitué à ce monde d'homme ... ϟ Dans le même genre, il déteste l'intolérance. Si quelqu'un en fait preuve juste devant son nez, je ne donne pas cher de la peau de la personne ... ϟ Courageux, ce qui veut tout dire et rien dire mais il a gardé ce trait de caractère ϟ Inconscient parce qu'il peut très bien plonger dans une bagarre sans réfléchir aux conséquences ni savoir pourquoi elle a commencé ... ϟ Bagarreur ϟ Provocateur, il est capable de vous insulter juste parce qu'il a envie de se défouler, cela s'est déjà vu ϟ Protecteur envers les personnes plus faibles, plus démunis et les personnes qu'il aime particulièrement. Touchez un seul cheveux d'une personne qu'il aime, là non plus je ne donne pas cher de votre peau ϟ D'une franchise à toute épreuve, il dit ce qu'il pense quitte à blesser la personne en face ... et à déclencher une bagarre du coup ϟ Honnête homme ϟ Colérique ϟ Cyrano reste un véritable ami sur qui on peut compter de jour comme de nuit, une épaule sur qui pleuré sans crainte d'être trahi car il hait la trahison comme il hait l'intolérance ϟ  Rancunier, vous l'avez trahi ? N'espérez même pas avoir son pardon ϟ Intelligent et cultivé, Cyrano tente de comprendre la technologie de ce monde, ce qui n'est pas toujours facile pour lui, il n'est pas très doué pour ce genre de choses ϟ Intransigeant avec lui-même et avec les comédiens de théâtre en particulier. Il déteste faire les choses à moitié. ϟ Sérieux lorsqu'il bosse mais en dehors, c'est autre chose même s'il ne comprend pas toujours l'humour ϟ Créatif et imaginatif, il se sort parfois de situation complexe sans utiliser la violence. Il aime inventer des histoires qu'il pose ou non par écrit ϟ Cyrano est également un poil libertin à cause d'un certain directeur de théâtre qui lui a fait découvrir les joies du sexe ϟ Cependant, derrière ces airs de gros dur, Cyrano est tout de même plus sensible qu'il n'y paraît. Certes, il ne pleurera pas devant vous voire pas du tout mais il est possible qu'il ait du vague à l'âme, de la nostalgie en lui ϟ C'est un amateur d'art mais ce qu'il aime par-dessus tout, c'est le théâtre et l'escrime. Il aime aussi lire et écrire et les belles lettres ϟ Il aime les chats, les chiens et les oiseaux en particulier mais déteste les serpents. Il n'en a pas forcément peur mais il ne les aime pas particulièrement ϟ Cyrano vis sa vie au jour le jour, même s'il a plus d'argent qu'avant, il ne s'en sert pas particulièrement pour lui, il le donnera aux autres pour les aider et il serait bien capable d'accueillir quelqu'un sous son toit pour l'hiver par exemple ϟ Cyrano a toujours les valeurs qu'il avait dans sa pièce et qui sont, parfois, un peu dépassé ϟ Il mange et dors peu. Il dit qu'il se nourrit de lecture et de théâtre ... Il dort peu car il fait pas mal de cauchemar qui l'empêche de dormir correctement et, généralement, après un cauchemar, il ne se rendort pas ϟ Cyrano possède une mémoire visuelle phénoménale, il pourra vous dire où il vous a rencontré pour la première fois même après plusieurs années d'amitié. Cependant, il a parfois un peut du mal avec les prénoms ϟ Tout comme dans sa pièce, Cyrano a le sens du sacrifice et n'hésitera pas à sacrifier sa vie et son bonheur s'il le fallait ϟ Pour beaucoup, Cyrano s'habille bizarrement mais c'est en fait parce qu'il s'habille à la mode ... de son époque ! Pas tout le temps mais assez souvent tout de même !

Mais au premier abord je suis • Flash-Back
Il se regarde pour la première fois dans une glace. En fait, c'est une vitre de magasin. Il reste ainsi devant cette vitrine comme figé avant de tourner la tête de droite à gauche pour voir si quelqu'un n'était pas derrière lui. Personne. Il s'observe de nouveau dans la vitrine, la bouche entre-ouverte sous le coup de la surprise. Ce n'était pas lui, ce n'était pas possible, si ? Machinalement, il porte sa main à son visage qu'il touche, caresse avant de se tirer la joue. Aïe. Ca faisait mal. Il ne rêvait pas. Mais c'était tout de même impossible ! Il n'en croyait pas ses yeux. Il ne retrouvait plus rien de son ancien visage disgracieux, plus rien de cette peau parcheminée, burinée par le soleil avec ces cicatrices et ... ce nez si protubérant. Rien. Tout était parti pour être remplacé par un autre visage. Cyrano de Bergerac le disgracieux n'était plus là. Il ne savait même pas s'il était réellement Cyrano de Bergerac avec tant de changement. Il ne pouvait pas en croire ses yeux, c'était trop brusque, trop ... trop d'un coup.

Il avait un beau visage, pour la première fois de sa vie. Il se trouvait beau physiquement pour la première fois de sa vie et il se souvenait de ce qu'il avait dit à une certaine personne de sa connaissance : "Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances". Est-ce qu'il avait changé également en caractère ? Il avait peur de cela mais il ne sentait pas d'autres changements en lui. Son nez, au lieu d'être énorme était tout petit, tout mignon comme il en avait toujours secrètement rêvé. Ses yeux qui étaient d'un noir charbonneux s'étaient transformés en un regard miel. Sa peau burinée par le soleil était maintenant naturellement mate, une bien belle couleur.

Son regard miel remonta jusqu'à son crâne pour voir des cheveux ... violets. Ses yeux se sont écarquillés. Pourquoi cette couleur ? Ce n'était absolument pas naturel. Et puis, maintenant qu'il y regardait de plus près, ils étaient sacrément longs ! Plus long que ceux des dames. Décidément, il ne comprenait plus rien. Pourquoi tant de changement ? Cela le dépassait. Et puis, c'était quoi ces énormes choses qui pendaient à ses oreilles ? Il n'était pas une femme après tout et puis les autres bijoux sur lui, c'était quoi ? Tout du faux d'après ce qu'il pouvait voir même s'il n'y connaissait rien.

Et puis, il était habillé de façon bizarre. Un pantalon dont il ne connaissait pas la matière qui semblait plus rigide que celle de son époque. Il apprendra plus tard que cela s'appelle un jean. Pour le haut, c'était une chemise toute simple et blanche. Il semblait à Cyrano qu'il était plus grand qu'avant. Peut-être faisait-il dans le tour du mètre quatre-vingts mais rien n'était sûr pour lui. Il lui semblait aussi qu'il avait plus de muscle.

Il finit par reculé de quelques pas en voyant que les personnes dans le magasin le regardaient avec des yeux ronds. Il rentra dans quelqu'un, quand il s'est retourné, il a rencontré le regard d'un homme ... Qu'est-ce que l'homme a pu voir dans le regard de Cyrano, il ne le savait pas vraiment mais il s'est fait embarquer rapidement loin du magasin ...
Fin du FLASH-BACK

Encore aujourd'hui, même dix ans plus tard, il est surpris de voir que les gens le regardent et le complimentent sur son physique.

"C'est un roc, c'est un pic, c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap, c'est une péninsule."

Toujours à se battre. Toujours a être renié. Toujours a être brimé, moqué. Toujours à se défendre. Toujours solitaire. Toujours défendre les opprimés. Toujours jouer avec la Mort. Toujours aimer de loin sans que l'autre ne le sache. Toujours écrire sans être reconnu comme écrivain. Etre reconnu comme une grande bouche, comme un bagarreur, comme un moins-que-rien, comme un simple soldat. Tel était le quotidien de Cyrano de Bergerac. Toujours à railler. Toujours a répliqué. Toujours avec un bon mot en tête. Toujours à leur prouver qu'il valait mieux qu'eux tous réunis. Toujours a être laissé-pour-compte. Toujours a provoqué. Toujours à se battre. Toujours à se sacrifier pour les autres. Tel était le quotidien de Cyrano de Bergerac.

D'aussi longtemps qu'il se souvienne, ça a toujours été ainsi. Cela avait commencé avec sa famille où seule la douce, la belle cousine, celle qui deviendrait Roxanne prenait sa défense. C'est pour cela qu'il est tombé amoureux d'elle. C'est pour elle qu'il est devenu fort. Pour elle qu'il ne montrait aucune faiblesse. Il ne voulait pas qu'elle le défende au risque d'être raillé elle-même. Oui, il s'était épris de sa cousine, cette belle cousine. C'est pour son honneur qu'il combattait ses prétendants, ses bouffons gantés qui ne savent pas jouer la comédie, qui ne savent pas parler, qui ne savent pas qui elle est réellement. Pour cela et par jalousie.

Roxanne était son monde, son bonheur, sa bouffée d'oxygène et c'est pour cela qu'il a accepté d'aider son rival parce qu'elle l'aimait. Il a accepté de se détruire, de ce consumer d'amour pour qu'elle puisse être heureuse. C'est pour elle qu'il rattrapait les bêtises de Christian, du beau Christian. Dieu, qu'il était jaloux de lui. Dieu que cela faisait mal de les voir se regarder avec les yeux des amants comblés puis de voir leur amour réunit sur ce balcon. Dieu que cela faisait mal de la voir effondrer sur le corps sans vie de Christian. Plutôt mourir plutôt que de devoir la voir ainsi mais la Mort n'avait pas voulu de lui ce jour-là. Il avait combattu avec le courage qu'on lui connaissait, cette force, cette rage de vaincre qui coulait dans ses veines. Il avait vu ses camarades tombés sous les balles et les armes des ennemis mais lui ... lui il était encore vivant. Blessé mais vivant. Ou tout comme, car celui à qui il avait prêté sa voix dans la nuit et sa plume était mort. Il ne pourrait plus dire, de façon indirecte, à Roxanne combien il l'aime. Dieu que cela faisait mal de se taire de nouveau alors qu'il n'avait pas dit le quart des sentiments qu'il entretenait pour elle.

Elle est rentrée dans un couvent, il n'avait rien pu faire pour l'en empêcher. Il avait tenté mais elle voulait rester fidèle à Christian. A celui qu'elle pensait être Christian et lui ... lui avait respecté son choix et il avait visité sa belle cousine pendant des années et des années pour lui donner les informations à l'extérieur de ce lieu reclu où abritait les amantes de Dieu, de ce Dieu qu'il répudiait. Pour lui, Dieu n'existait pas ou alors que pour les personnes belles et il ne l'était pas. Il avait des valeurs bien sûr mais il n'était ni beau à l'extérieur ni à l'intérieur. La vie de Cyrano n'a été que souffrance, solitude, amour à sens unique, bagarre, provocation, raillerie, moquerie, pauvreté et il est mort ainsi. Il est mort parce qu'une personne n'avait pas été capable de venir le tuer en face-à-face. Il est mort comme il avait vécu, dans l'ombre,  poignardé dans le dos mais Roxanne avait su la vérité. Roxanne l'avait tenu dans ses bras avant qu'il ne pousse son ultime soupir. Il avait alors connu le plus grand des bonheurs ... Mourir dans les bras de l'être aimé et entouré de deux précieux et véritables amis.

Oui, toute sa vie peut se résumer à cela mais il y a tellement de choses à dire sur cette dernière qu'il valait mieux faire ainsi.

Lorsqu'il s'est réveillé à Pandore, dans une rue, il n'a pas compris ce qu'il se passait. Où était-il ? Où était Roxanne ? Le couvent ? Les rues qu'il avait connues ? Rien, rien ne ressemblait à ce dont il se souvenait. Totalement perdu et un peu sonné, il a parcouru la ville avant d'apercevoir son reflet dans une vitre. Cyrano de Bergerac n'était plus Cyrano de Bergerac. Ce qui faisait qu'il avait été railler toute sa vie n'était plus là. Ce qui le définissait physiquement ne faisait plus partie de lui. C'était surprenant, presque choquant. Il aurait presque eu peur de lui-même, de ce changement si soudain.

Et puis, il a croisé le chemin d'un homme qui a changé sa vie. Le Directeur du Théâtre, Dionysos. Ce dernier a tout de suite compris qu'il était nouveau et lui a apprit tout ce qu'il fallait apprendre de ce nouveau monde, il l'avait hébergé avant d'en faire son bras droit et de lui faire découvrir la ville en large, en long et en travers. Sans lui, Cyrano ne sait pas vraiment ce qu'il serait devenu et il lui en ait reconnaissant.