On dit de moi que je suis • capable de m'endormir n'importe où ϟ d'une nature très altruiste malgré mon visage fermé ϟ créatif, toujours avec un crayon à la main ϟ dôté d'une fâcheuse tendance à me perdre et avec un sens de l'orientation douteux ϟ silencieux et discret la plupart du temps, on parvient souvent à oublier ma simple présence ϟ doué en jardinage et amoureux de tout ce qui à attrait à la nature ϟ très enclin à la franchise, bien que je parle peu. On peut dire que mes mots sont suffisamment rares, mais pratiquement toujours pertinents. ϟ Mon visage laisse, la plupart du temps, transparaître assez peu d'émotions, ce qui est manifestement assez utile pour le métier que j’exerce à Pandore. Ce n'est pas que je ne ressente rien, bien au contraire. ϟ Malgré ma froideur apparente, je fais preuve d'une très (trop.) grande sensibilité, ce qui peut m'attirer parfois quelques problèmes, surtout à cause de ma capacité à être une véritable cocotte-minute pouvant exploser à tout moment. ϟ Porté sur la mélancolie et la nostalgie, je pense peu à mon futur au sein de la ville et me laisse allé au gré des jours. ϟ globalement facile à vivre malgré mon flegme et mon impulsivité à fleur de peau qui peuvent en irriter plus d'un.  


Mais au premier abord je suis • La premier chose que l'on remarque chez Perry, c'est son gabari particulier de jeune homme svelte, un plus petit que la moyenne, presque taillé comme un adolescent. Ce constat lui permet de passer inaperçu au sein de la vaste population très éclectique de la ville de Pandore, mais aussi et surtout de se fondre dans le décor. Il n'aime pas être remarqué, le caractère qu'il laisse transparaître s'accordant avec son style vestimentaire, très sobre et peu coloré, même si il n'est pas contre l'essai des dernières tendances si il considère que c'est assez confortable pour être porté au quotidien. De sa vie antérieure en tant que fille de la déesse de la fertilité, réputée pour son immense beauté, il a conservé des traits très fins lui conférant une apparence androgyne, renforcée par ses cheveux argentés, si clairs qu'on les dirait blancs encadrant son visage au teint très clair, presque de porcelaine, à l'instar des petites poupées de ces vieux magasins. Ses grands yeux gris, parfois mi-clos, semblent constamment à la recherche de quelque chose, quelque chose pour combler son ennui et atténuer son détachement. Mais depuis qu'il s'est retrouvé ici, loin de ses repères habituels, il n'a plus goût à grand-chose. Et cherche, par tout les moyens, à rejoindre son royaume d'antan.

"C'est une magnifique fleur, cette Particulière. Celle qui s’épanouira entre les racines de l'Autre Monde."

C'était pourtant une journée comme il en existait bien d'autres. Les bois d'Enna n'avaient plus de secrets pour la jeune fille, gracile, qui s'ébattait avec ses amis Océanides. Elle venait ici aussi souvent qu'elle le pouvait, dans les vertes forêt peuplant son île favorite. Le soleil au plus haut, les champs étirés à perte de vue et les clairières colorées de pétales divers et variés lui indiquaient, avec bonheur, que sa mère Déméter était à l'ouvrage pour offrir à ce monde toute sa beauté. Et la jeune fille en était heureuse, si heureuse, fière de se savoir liée à elle, de savoir qu'elle partagerait cette mission à ses côtés dans un futur proche.
Tout du moins, c'était ce qu'elle s'était promise d'accomplir. Mais cet évènement, ce funeste instant, à la cueillette d'un narcisse au bord du lac Pergusa à l'écart du groupe, remis en question tout ses aspirations.
Levant les yeux, elle le vit. Lui. Ce n'était pas de la froideur qu'elle lisait dans Son regard, mais de l'intérêt. Un vif, passionné intérêt. Un cri de peur avait passé le seuil de sa bouche alors qu'il s'emparait d'elle. Tout se passa si vite qu'aujourd'hui encore, ses souvenirs sont flous, mais tout ce dont Perséphone se souvient clairement, c'était le ton de sa voix lors qu'Hadès, Dieu Gardien des Enfers, avait proclamé qu'elle serait sa Reine.

L'endroit n'avait rien de ce que Zeus leur avait raconté. Tout au juste était-il l'Antre des Morts, mais aux yeux de Perséphone, c'était bien plus. Son désormais Royaume s'étendait au-delà de ce qu'elle avait pu imaginer, révélant des contrées bien plus belles et plus fascinantes que tout ce qu'elle avait vu sur Terre. Elle apprenait à s'adapter à l'endroit, mais la tristesse ne pouvait faire autrement que d'habiter son cœur. Elle savait. Elle savait que sa mère ne pouvait vivre sans elle, elle savait qu'Hadès refusait de lui rendre sa liberté. Mais elle savait surtout que Zeus était incapable de trancher, se montrant magnanime face à la volonté toujours plus forte de ces deux protagonistes. Et pendant ce temps-là, le monde se mourrait. Déméter, chagrinée, ne pouvait se résoudre à abreuver cette terre nourricière avec autre chose que ses larmes. Alors le compromis naquit, celui que les croyants ont nommé le cycle des saisons. Hors des Enfers, près de sa mère, Perséphone fait revivre les fleurs, procure tant de joies à la déesse que la vie reprend comme si rien ne s'était passé. Mais six mois plus tard, Déméter pleure de nouveau, fait tomber la neige et fait s'en aller la chaleur, lorsqu'elle laisse son enfant rentrer auprès de son époux infernal, époux que la jeune femme a appris à aimer au fil des siècles.
Et cet équilibre fragile s'égraine depuis des générations, et les légendes perdurent à propos de celle dont l'Amour des proches est si fort qu'il influe sur le bien-fondé de cette planète.

Cependant, l'arrivée de Perséphone à Pandore ne fût prévue par aucune tradition orale, ni aucune histoire la concernant. Se réveillant dans le corps d'un frêle jeune homme sans comprendre pourquoi, la reine du royaume souterrain a dû se débrouiller seule, s'habituant comme elle le pouvait à cette nouvelle condition. Perséphone, ou plutôt Perry Springwake comme il se nomme désormais, ne peut rien faire d'autre qu'attendre, encore, et toujours. Attendre que son propre printemps survienne, au-milieu de cette ville étrange.