On dit de moi que je suis •  « MOVE BITCH GET OUT OF THE WAY » ϟ Fier ϟ Hautain ϟ N’a pas la langue dans sa poche ϟ Sérieux ϟ Se sent partagé sur ce qu’il est devenu entre la joie d’avoir quitté sa forme monstrueuse et le malheur d’être devenu un homme ϟ Quand même un brin narcissique car il ne se trouve pas moche du tout ϟ Prend trois heures pour se préparer ϟ Son côté « mangeur d’homme » ressort parfois – « Oh il a l’air appétissant lui ! » mais dans le sens où il a l’air d’être un bon morceau de viande, il est à la limite du cannibalisme ϟ Méfiant envers les « hommes » – ceux qui n’étaient pas des femmes dans le passé ϟ Mais il ne peut rien leurs refuser par crainte que ce qu’il s’est passé dans le passé se reproduise ϟ A encore du mal à s’adapter à son nouveau corps ϟ N’arrive pas à s’adapter au « il » à la place du « elle » ϟ Ne s'approche plus d'une étendue d'eau qui serait plus grande qu'une baignoire

  Mais au premier abord je suis • Bien que ne sachant pas exactement de qui il tient et passa par quelques changements, Scylla ne perdit pas sa beauté héritée des divinités. Un corps svelte à la peau pâle de pas moins d’un mètre quatre-vingt-cinq –  celui-ci mesurant une quinzaine de centimètres de plus que son corps d’origine, il n’est pas très agile avec et il lui faudra du temps pour s’y habituer. Et bien qu’il essaye de faire preuve d’assurance quand il se déplace, à l’intérieur de lui-même c’est un combat acharné pour coordonner ses mouvement – il ne faut pas oublier qu’il pose les pieds sur terre pour la première fois depuis des siècles.

Sa chevelure rousse fut réduite à un cinquième de ce qu’elle était auparavant, chose regrettable pour Scylla qui se fixa comme objectif de les laisser repousser à leur longueur d’antan malgré un corps d’homme. Son œil gauche est orné d’une pupille verte au regard empli de dédain envers tout ce qu’il croise, mais il tend à afficher un sourire quand quelqu’un croise son regard. Tout n’est que façade pour faire croire que tout va bien.

Les changements dans son physique sont dus à sa seconde forme – celle de monstre – dont il garda des séquelles. La plus voyante qu’il garda fut celle de son œil droit qu’il cache avec un cache-œil, sous celui-ci se trouve un œil à la pupille de serpent, ainsi qu’une peau grisâtre et flétris.

N’étant arrivé que récemment, Scylla porte les vêtements qu’on lui donne et n’a pas encore pu renouveler sa garde-robe. Quand on apprend à connaître son corps et l’endroit où on a atterrit, le temps passe vite.

Phorcys et Crataïs, Apollon et Céto, Typhon et Echidna, Pallas et Styx, Lamia. Ce ne sont pas moins de cinq couples – dont un au père inconnu – qui, selon différents auteurs, prétendent un lien de parenté avec Scylla. Homère lui attribut Phorcys et Crataïs, mais aucun ne peut dire avec assurance qui sont ses réel parents. Sans écarter la possibilité qu’elle pourrait être le fruit d’une nuit entre deux divinités avant que celles-ci ne repartent à leurs occupations. Vouée à vivre dans l’ignorance, Scylla vécut dans une « famille d’accueil », les Néréides. Parmi elles, la nymphe ne détonnait point, étant elle-même d’une grande beauté.

C’est cette beauté qui lui valut une mésaventure qui changea sa vie. Glaucos, divinité marine, était à l’origine de toute l’histoire qui rendit célèbre Scylla et tâcha sa réputation. Celui-ci était tombé sous les charmes de la nymphe mais ses sentiments ne furent pas réciproques, si bien que Scylla le repoussa. Glaucos, bien décidé à ne pas rester sur un échec, s’adressa à la magicienne Circé afin que celle-ci lui procure un philtre d’amour. De là, les rouages se mirent en place, la situation n’étant pas au goût de la magicienne – elle-même éprouvant des sentiments amoureux envers la divinité – substitua le philtre d’amour par du poison. C’est ainsi que Glaucos – ignorant de la situation – versa le « philtre d’amour » dans la fontaine où Scylla avait l’habitude de se baigner.

Il ne fallut pas longtemps avant que la nymphe prenne la forme d’un monstre hideux. On lui attribua, selon les auteurs, deux formes. L’une comptait douze moignons pour pieds, ainsi que six long cous ayant chacun une tête et une triple rangée de dents. L’autre était tout autant hideuse, entourée de chiens hurlants et de serpents. Scylla, voyant sa métamorphose et ayant pris conscience du monstre qu’elle était devenue, se précipita vers la mer pour se cacher de la vue de tous.

Ne pouvant plus vaquer à ses occupations de nymphe, Scylla fut relayée au rôle de créature qui terrorisait les marins. Alors que Charybde était un gouffre marin qui avalait et régurgitait de grandes quantités d’eau, Scylla dévorait les marins qui osaient s’aventurer près d’elle.

Pour l’anecdote, l’équipage d’Ulysse perdit six hommes de son équipage quand il osa passer par Scylla en contournant Charybde. Héraclès, quand à lui perdit une partie de ses bœuf de Géryon à son retour en Grèce.


A son arrivé à Pandore, Scylla se trouva coincé dans un corps du sexe opposé, le destin semblait vouloir lui faire passer par toutes sortes de formes sans lui rendre celle d’antan. Ayant vécu un premier changement – hideux de surcroît – celui-ci passa crème mais ne l’empêcha pas d’avoir du mal avec son corps et son genre.

Elle trouva rapidement Apollon en ces lieux étranges. « Apollon » était un des quatre prétendants au titre de père et à son arrivé à Pandore, il lui fut bien difficile de passer à côté du dieu, mannequin de profession et toujours avec autant de prestance. Il ne savait même pas si celui-ci connaissait seulement son existence. Oh peut-être connait-il Scylla en tant que monstre marin qui bouffe tout ce qui lui passe sous la main, mais il avait des doutes sur le fait qu’il connaisse Scylla, la nymphe qui a vécu avec les Néréides.

C’est d’un pas ferme qu’il se pointa sur le lieu de travail de son possible géniteur pour réclamer la reconnaissance en tant que sa fille, du moins son fils maintenant. Sa principale motivation fut d’avoir un point de repère fixe à Pandore. Suite à cette rencontre, Scylla trouva – par le biais de de son père – un travail en tant que serveur au bar à vin d’Artémis, sa tante, en attendant de s’habituer à ce nouveau monde et à ce corps qui est un véritable mystère pour lui. De plus, celle-ci étant dans le même cas que lui, il peut trouver réconfort et protection auprès d'elle bien qu'au quotidien il ne peut laisser sa fierté de côté et prend de grands airs.