Météo Pandore © meteocity.com
les rumeursϟ Il paraîtrait que l'énorme bruit de la nuit dernière venait de l'hôpital ; Une machine aurait explosé dû à un dysfonctionnement et on y compterait deux victimes, médecin et patient. Si même à l'hôpital nous sommes en danger...

ϟ Perrault et Watson sont très souvent vus l'un en compagnie de l'autre, se tenant la main et rigolant ensemble. La rumeur court en ville qu'ils seraient en couple, bien que les deux démentent.

ϟ Une source proche d'Odin aurait affirmé que celui-ci aurait fumé des cèpes dans le but d'être shooté. Quelqu'un ne voudrait pas lui apprendre comment faire une fricassée aux champignons plutôt que de laisser pourrir son stock ?

ϟ Alice aurait pour projet de lancer un Sex shop portant le nom de "Rabbit Hole" et dont la source d'inspiration pour les produits vendus et l'égérie serait, naturellement, le réceptionniste bien connu de l'hôtel Abysse. Peut-être est-ce cela qu'il transporte dans ses caisses à travers la ville ?

ϟ Rimbaud aurait engagé un détective pour prendre des photos de Verlaine et les ajouter à sa collection personnelle. Il paraîtrait en effet que celui-ci a aménagé un véritable autel où il brûle de l'encens, invoquant on ne sait quelle divinité oubliée afin de ramener son amant dans son lit.

ϟ Un collègue de travail aurait surpris Smok qui écoutait du Miley Cyrus lors de l'une de ses gardes au poste. Il a bien insisté sur le fait qu'il s'agissait de la période Hannah Montana. On soupçonne donc qu'il possède des goodies en vue d'un futur tuning de Betty, sa moto...

ϟ Des papiers sont parvenus entre les mains de certains membres de la ville, des papiers qui révélent que Charles Dickens est un ancien acteur porno.

ϟ Il paraitrait qu'avant avoir rencontré Sherlock Holmes, John Watson était proctolgue. Cela expliquerait sa profonde connaissance en anatomie anale...

ϟ Claude Debussy ferait du racollage pour ouvrir un Host Club à Pandore ! Le compositeur a vraiment l'air d'aimer les jeunes hommes en jupette.



 
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  And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)

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Thug Life
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MessageSujet: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:20


Les dernières lueurs du soleil s'étaient presque éteintes lorsqu'il posa le pied hors du salon de thé. D'un air relativement distrait, l'auteur jeta un coup d’œil à la montre qu'il portait au poignet, se renseignant précisément sur l'heure. Il était contraint d'admettre que le temps passait vite en la compagnie de sa dernière conquête. Ou plutôt de celui qui était promis à ce destin fort agréable. Charles resta ensuite un instant immobile, et pour attendre son interlocuteur qui traînait un peu, parce qu'il aurait été triste de le perdre en cours de route et que l'érection qu'avait devinée l'auteur devait être la raison de cette léger délai, et parce que les lumières de la ville s'allumaient une à une. Il glissa sa main libre dans sa poche, retirant une cigarette pour la coincer entre ses lèvres. John sortit alors qu'il l'allumait, au moment exact où l'écrivain rejetait la tête en arrière en soupirant de plaisir. Sans honte. Sans retenue.

La vie était bien faite. Il aimait la nuit, les hommes, la nicotine et le bourbon. Dans le cas présent, il savait qu'il réunissait toutes les conditions pour une soirée frisant la perfection, d'où la raison de ce frisson de bien être qui lui parcourut l'échine. Le trajet suivit le même principe. Dickens ne se refusa rien malgré les nombreux habitants encore présents en rue. Il avait décidé de jouer avec le médecin. Et qu'y avait-il de mieux pour cela que d'entretenir un peu l'incendie ? L'homme de lettres avait beau être un génie, il n'en restait pas moins un gamin lorsque l'occasion se présentait à lui. Alors, il profita de la moindre occasion, du moindre instant où tout le monde était trop distrait que pour les voir, pour caresser le postérieur de son amant, le pinçant parfois simplement pour le taquiner. Peut-être l'avait-il fait pour juger de la fermeté du fessier qu'il risquait de fortement martyriser. Enfin, si Watson parvenait effectivement à lui faire perdre la tête.

L'appartement de Dickens ne se trouvait pas fort loin du centre ville. Il logeait au dernier étage d'un immeuble impressionnant dont personne n'aurait voulu dans un quartier résidentiel, car sa hauteur aurait bien trop gâché la vue des habitations les plus discrètes. Il entra dans le hall et salua d'un hochement de tête le type qui vivait au rez-de-chaussée, le sourire aux lèvres. Comprenez qui le connaissait fort bien pour avoir l'habitude d'aider notre écrivain à rentrer chez lui quand l'alcool le transformait en épave incapable d'utiliser un ascenseur et d'enfoncer une clé dans une serrure. Il était rémunéré par paiement en nature pour ses bons et loyaux services, bien entendu. Ayant pris un peu d'avance afin d'ouvrir la porte d'entrée du bâtiment et appeler l'ascenseur, il se tourna légèrement pour regarder John, lui adressant un clin d’œil assez insistant avant d'entrer à l'intérieur de l'appareil et d'appuyer sur le bouton indiquant son étage.

Son étage. Personne d'autre n'habitait au même niveau tant l'appartement de l'auteur occupait tout l'espace. La hauteur, l'espace, ... Charles avait effectivement une certaine forme de folie des grandeurs, folie qu'il pouvait se permettre sans le moindre problème au vu de son patrimoine personnel extrêmement conséquent. Il aurait très certainement pu s'arrêter de travailler un moment si la place de maire ne lui faisait pas envie et s'il n'avait pas eu peur de rater les dossiers de proies potentielles bien trop intéressantes que pour vouloir risquer passer à côté. Son travail combinait liberté, influence, sécurité financière et divertissement sans demander une charge d'efforts trop importante. Il pouvait aussi travailler de chez lui lorsqu'il préférait traîner au lit après une soirée trop arrosée. Probablement était-ce ce qu'il préférait dans ce job. Personne d'autre n'habitait plus haut que lui, et lorsqu'il ouvrit finalement la porte de son appartement, la vue directe sur la ville à travers la baie vitrée était captivante. Comme si la beauté de l'immense appartement ne pouvait rivaliser avec la vue soufflante de Pandore de nuit, avec toutes ces lumières qui brillaient dans la pénombre. Charles arborait un sourire satisfait. Ce panorama lui donnait l'impression d'être le maître de la ville et cette idée massait son ego. Il oubliait l'existence du maire, mais qui s'intéressait à ce qu'il pouvait bien faire de son temps, ce fantôme ?


• Je te laisse voir comment s'agence l'appartement pendant que je récupère ce sur quoi je dois travailler. Fais comme chez toi.

Dickens disparut directement dans la chambre qu'il réservait à son colocataire temporaire. Il rangea à l'intérieur du bureau les brouillons du livre sur lequel il travaillait, organisa un peu le désordre qu'il avait laissé et rassembla les dossiers dont il aurait besoin pour les prochains jours à la mairie. Il ne lui resta plus qu'à traverser l'appartement pour les déposer sur la commode de sa chambre. Il n'aurait qu'à prendre une chaise et écrire là-dessus jusqu'à ce que le médecin se trouve un endroit où vivre. Le brun était capable de se dégoter rapidement des solutions à ce genre de désagréments, d'intrusions -même consenties- dans son espace vital. Ce qu'il ne fallait pas faire pour profiter d'un nouvel arrivant. On ne s'imaginait pas à quel point cela pouvait être épuisant l'air de rien.

Une dizaine de minutes plus tard, l'auteur revint au salon. Il avait retiré sa veste et sa cravate afin de détacher un bouton de sa chemise et se mettre plus à l'aise, plus dans l'ambiance. Il ne pouvait nier que l’atmosphère était chaude, surtout lorsqu'il se décida à lancer les hostilités et servir le précieux whisky. Les deux hommes passèrent un bon moment de la soirée à discuter calmement. Charles avait parfaitement conscience de l'état de l'homme aux cheveux rosés, mais il n'en fit rien. Il prenait un malin plaisir à continuer à glisser des sous-entendus, assis dans le fauteuil en face de son amant. Il buvait en se léchant les lèvres avec envie, replaçait les mèches de ses longs cheveux comme un allumeur derrière l'oreille que son semblable avait léchée tout à l'heure, il fumait en essayant de se montrer le plus suggestif possible, ... luttant pour faire céder l'autre le premier, trop butté que pour en terminer avec ce jeu sans avoir entendu quelque chose qui se rapprochait d'un "prends moi."

Sans résultat.

La déception était présente bien qu'il n'en montra rien. Le médecin n'était peut-être pas aussi entreprenant que ce qu'il avait laissé imaginer. L'heure avançant, l'auteur pensa à sa journée du lendemain, au fait qu'il serait intéressant qu'il aille se coucher tôt, surtout si John comptait lui partir à la recherche du détective. Passer la journée à l'appartement se serait révélé être d'un effroyable ennui, probablement comme cette soirée où rien ne s'était réellement produit. Il ne restait qu'une seule chose à faire pour provoquer, pour achever l'homme en face de lui qui se portait supposément à merveille. Se levant de son siège après avoir soupiré, l'écrivain s'approcha. Il posa alors le genoux entre les jambes de John pour ainsi se retrouver penché au-dessus de celui-ci et en équilibre. Il plongea un moment ses iris dorés dans les siens, son sourire taquin n'annonçant rien de bon.

Charles se jeta sur les lèvres de celui qui lui faisait face. Ou plutôt il attendit que celui-ci ouvre la bouche pour parler, ce dernier cherchant très certainement à savoir quel était le but d'une telle manœuvre, afin d'y glisser sa langue et l'embrasser passionnément. Il colla un peu plus son corps, restant une bonne minute disponible pour une hypothétique tentative d'accélérer les choses entre eux. Cependant, John ne répondit pas. C'était le problème avec les Anglais un peu trop gentils. Ils ne prenaient pas d'initiative et restaient bloqués sur leurs manières de gentleman. Il leur manquait souvent le piquant qu'il fallait amener de force en les malmenant encore et encore. Profitant de la surprise nouvel arrivant, Charlie se recula avec un air de sale bête. Il était fier de torturer ainsi Watson. C'était évident tant ce malin plaisir dégoulinait sur l'expression de son beau visage.


• Je dois terminer de lire un dossier. Fais de beaux rêves, darling.

Un ton grave, taquin, enjoué. Rejoignant sa chambre et se contentant de fermer la porte sans la verrouiller, il se demanda combien de temps John allait bien pouvoir tenir avant de rappliquer dans sa chambre et le supplier. Il eût tout le loisir de finir de lire ses dossiers puisque ce dernier ne rappliqua finalement pas, et que même en tendant l'oreille l'appartement était plongé dans un silence religieux. Balançant le classeur qu'il avait en main sur la table de nuit, il retira ses vêtements qu'il laissa par terre dans un coin. Il les mettrait à lessiver le lendemain. Ce soir-là, il voulait juste éteindre la lumière et s'enrouler dans les draps. Il voulait juste s'abandonner à Morphée à défaut d'avoir pu s'abandonner auprès de John Watson.

Finalement attendre sa venue avait été ridicule. Cet homme n'était pas le même, pas celui qui aurait pu limite s'emparer de lui sur la table du salon de thé.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:20

Le grincement de chaise qui raisonna dans le salon de thé sonna le glas. Cette fois, il n'y avait plus de retour en arrière possible. Le chemin s'ouvrait sous les pieds du médecin, et il n'avait plus qu'à saisir ses bagages, mettre un pied devant l'autre, et arpenter les rues de la ville aux côtés de la Bête, celle qui sommeillait en Dickens. L'excitation coulait toujours dans les veines de John, qui ne prit pas la peine d'ouvrir la bouche. Il n'y avait rien à répondre, mais surtout, il ne savait plus du tout quels mots utiliser. Seule son imagination lui faisait pulser les tempes, lui raidissait le corps, le laissant aussi alertes que lorsqu'il arpentait les champs de bataille. Elle accélérait le cœur, faisait trembler les membres, faisait couler l'adrénaline dans tout le corps, et donnait l'impression d'être invincible.

C'est pourtant en arrivant à l'appartement de Dickens que Watson eut tout le mal du monde à se contrôler. Principalement parce qu'il sentait que la torture ne faisait que commencer, mais aussi parce que ce logement transpirait le luxe. Ce fut tout d'abord la vue qui scotcha littéralement le médecin. Comme un enfant à qui l'on venait de mettre le plus magnifique des jouets entre les mains, John écarquilla les yeux, ouvrit sa bouche sans néanmoins parler, en laissa même tomber sa valise, et s'approcha de la fenêtre. Il ne colla pas ses mains dessus, bien sûr, ça aurait été totalement inconvenant. Cependant, il fixa les lumières du jour mourir à petit feu, pour ne laisser place qu'au ciel qui s'embrasait, au crépuscule, qui, doucement, remplaçait les nuages du jour. En se retournant sur lui-même, l'homme aux cheveux rosés offrit un grand sourire pétillant à son vis-à-vis, récupérant sa valise au passage. Dieu que tout était merveilleux, ici. Et c'est dans ce cadre enchanteur que la soirée se déroula. Et John le regretta presque, tant Charles était plus séduisant et brûlant que jamais.

L'alcool. Cette substance flasque qui pourtant réduisait les cœur à néant, et détendait les corps. Un liquide ambré, fort, qui brûlait la gorge et faisait tomber les barrières. John n'était plus loin de craquer, il sentait les barrières qui entouraient son être se flétrit lentement, s'effriter, se découvrir. Le but du jeu était de serrer les dents. De ne pas être si acquis qu'il avait semblé l'être. Et pourtant, comment ne pas craquer face à Charles ? Ce dernier buvait lascivement, laissant ses lèvres s'exprimer à la place de ces mots, et le Watson eut un mal fou à ne serait-ce qu'écouter ce qu'il était en train de se dire. Les mots n'étaient plus relégués qu'en fond, formant une mélodie, comme si cette dernière s'élevait de l'extérieur. Tentant une petite vengeance bien enfantine, John se saisit à son tour de son verre, but une gorgée pour se donner du courage, et se releva un instant pour attraper la cigarette de Dickens. Penché face à lui, les bras l'entourant sans pour autant le toucher, le médecin leva de ces bras, attrapa le bâton de tabac qui flottait entre les délicieuses lèvres de l'auteur, puis le porta à ses propres lèvres. Il inspira, longuement, puis inspira la fumée.

« - Hnn... »

Et il repartit s'asseoir, une lueur taquine au fond des yeux, alors qu'il faisait rouler l'alcool contre le verre de son récipient. Et oh bon sang. Ce qui allait se passer était tellement évident, que John en trembla d'excitation, serrant ses mains contre les bras du fauteuil, y enfonçant ses ongles. En son fort intérieur, le médecin essayait de se parler de toutes ses forces. Pour ne pas craquer, et ne pas déchirer le pantalon de Dickens et le prendre sur le sol, à même le tapis, pour le faire hurler encre et encore sous des coups de hanches déchaînés. Non, enfin, John Watson avait plus de classe et de retenue que ça. Pourtant, quand les lèvres du bureaucrate se posèrent sur les siennes, quand leurs langues se mêlèrent en un souffle brûlant, l'ancien militaire ne fut plus capable de respirer correctement. Il laissa une de ses mains agripper fermement la nuque du brun, maintenant encore un peu le baiser.

À bout de souffle, à bout de lui-même, le médecin se retira à grandes enjambées.

Avant d'aller rejoindre sa chambre de fortune, John vérifia préalablement que Dickens était bien parti se coucher. Et, effectivement, la porte était close, et de la lumière filtrait dessous. Parfait. Parce que le médecin avait réellement de se rendre aux w.c, maintenant. Non pas pour faire ses ablutions, non, pas du tout. Mais surtout parce que Charles avait réveillé quelque chose en lui. Quelque chose qui lui brûlait les entrailles, et faisait que l'érection qu'il arborait ne voulait absolument pas se calmer. Et comme dormir dans cette 'position' serait des plus inconfortables, le médecin comprit qu'il n'avait plus d'autres choix que de mettre un peu de cœur à l'ouvrage, et de se donner à lui-même un coup de main. Enfin, un coup de poignet, dans ce cas là. L'homme aux cheveux roses n'avait pas le choix. C'était ça, ou une nuit entière à échafauder des fantasmes improbables, la tête pleins d'images factices et terriblement excitantes.

John se sentit comme un voleur, comme un traître, quand il referma la porte des toilettes derrière lui, et qu'il défit sa ceinture. Il devait faire ça rapidement, sans faire le moindre bruit, pour ne surtout pas attiser le feu que Dickens avait allumé en lui tout au long de la soirée. Mon dieu, le docteur avait réellement besoin d'évacuer toute cette pression. De se laisser aller, juste une fois, en secret. Alors, dans le silence de la nuit qui commençait à tomber, John enroula une de ses mains autour de son entrejambe, drapant l'autre sur ses lèvres, pour étouffer sa respiration. Et il commença à bouger, fermant les yeux. Les sensations étaient magiques. L'interdit, le fait de pouvoir se faire prendre sur le moment, là, desuite, était terriblement excitant. C'est probablement pour cela que ça ne dura que quelques minutes, à peine. Parce que John avait passé ses mois à traquer son ami, que la disparition de Mary datait de quelques années supplémentaires, et que jamais plus personne n'avait posé ses mains sur le corps du soldat. Honteux de s'être adonné à une telle pratique, il resta dans son caleçon noir, et repartit s'allonger dans la seconde chambre, le regard bas quand il arpenta le salon.

La nuit avait probablement l'une des pires que John n'avait jamais passé. Il s'était tourné dans ce lit au moins une centaine de fois avant de ne réussir finalement qu'à fermer les yeux à peine une heure ou deux. Mais le pire, c'était probablement qu'il ne se sentait pas du tout fatigué. Les événements de la veille virevoltaient dans son esprit, comme une tempête, et il n'arrivait pas à s'en défaire. Il revoyait sans cesse ces yeux en fusion l'aguicher, le tenter, il sentait encore le frottement entre leurs jambes, il pouvait même encore entendre la respiration de Dickens, celle qui s'était répercuté entre leur deux visages. Mais par-dessus tout, le médecin pouvait encore clairement sentir sur ses lèvres, le goût de celles de l'auteur. Elles avaient été sucré, par l'envie. Elles avaient été boisés, avec ce léger goût de caramel propre à cette tasse de thé qu'ils avaient précédemment partagé. Elles avaient été légère, comme la caresse d'une plume, comme du coton qui roule sur la peau. Ça avait été doux, chaud, mais tellement impersonnel. Comme un geste effectué mille fois, comme une pratique devenue courante.

Oui, Charles Dickens était un homme dangereux. Et John Watson, lui, se situait directement dans sa tanière. Il avait accepté, en bonne et due forme, d’agencer ces pas l'un après l'autre, pour entrer dans cet appartement, qui, certes, sentait le luxe à des kilomètres à la ronde, mais qui, surtout, donnait cette impression étrange. Celle d'avoir franchi le pas d'un univers nouveau. John s'était peut-être aventuré un peu trop loin et c'est en papillonnant des yeux, s'éveillant de sa si petite nuit, qu'il se demanda un instant s'il n'avait pas fait une erreur. Certes, il avait là un endroit où dormir, où manger, le temps de se trouver son propre logement, mais allait-il seulement pouvoir passer une seule nuit de tranquillité ? Charles avait laissé cette impression de faim. Comme s'il avait besoin de se délecter de cet appétit qui semblait lui ronger les entrailles. Pas très rassuré, l'homme aux cheveux rosés se releva, soupirant lourdement. Les vapeurs enivrantes de la veille s'étaient envolés, ne laissant place qu'à de la honte. Qu'avait-il fait ? Son comportement avait été si inapproprié, ni indécent et tout ceci s'était en prime, déroulé en public, avec un homme qu'il ne connaissait que depuis quelques heures. Quel genre d'homme cette ville allait-elle donc faire de John ?

L'impression de compter, un instant, n'avait été que fugace. Comme un regard qui s'efface, le temps d'un battement de cœur. Était-ce tout ce qu'il était ? Un morceau de viande ? Un moyen d'acquérir un nouveau trophée ? C'est en soupirant que John se releva, s'asseyant sur le bord des draps. Il était en train de faire une grosse bêtise, et ferait mieux de prendre ses valises. Il ferait tellement mieux de déguerpir d'ici, avant que des choses beaucoup plus préjudiciables qu'un simple baiser soient faites. Et pourtant, les nouvelles croyances du médecin furent soudainement réduites à néant quand il posa un pied à terre. Non, ce ne fut pas la moquette qui lui fit cet effet, mais bien l'objet qu'il n'avait pas remarqué la veille, et qui, en se baissant pour l'attraper, fit passer John de blanc comme un linge, à rouge comme une belle tomate gorgée du soleil de l'été.

« - … j'hallucine. »

Une cravache. C'était une cravache qui reposait négligemment sur le sol. Le rouge qui était venu se loger en premier lieu sur les joues du médecin vint alors grignoter son cou tout entier, alors qu'il se retrouvait soudainement assailli de mille images. Des images sales. Des images impliquant deux corps en sueur, gémissant, criant... stop. John se sentait de nouveau dans l'exact état dans lequel il était hier soir, celui qui l'avait amené à cette situation plutôt cocasse. Le feu au visage, John se dit que c'en était trop pour lui. Que cette fois, ça ne pouvait plus durer. Dickens était bien mignon, à chauffer, à aguicher, mais le médecin n'avait rien vu des promesses silencieuses que Charles avaient lancés tout au long de la soirée. S'il voulait 'ça', alors John allait le lui donner, sans concession aucune, en abandonnant totalement l'éducation qui avait régit toute sa vie jusqu'à ce jour. Même si tout cela, c'était nouveau, l'heure de la vengeance sonnait aux oreilles du rosé, alors qu'il se releva soudainement, la cravache en main, un sourire machiavélique au visage. Il allait voir ce qu'il allait voir, l'écrivain prétentieux.

C'est d'un pas de loup que le médecin se dirigea vers la porte de la chambre de Dickens, bien décidé à mettre à exécution ce que son pauvre cerveau saturé à la testostérone lui avait supplié toute la soirée, et toute la nuit. Mais bientôt, ce serait l'écrivain et ses yeux divins, qui supplierait, oh, ça oui. Bien décidé, c'est avec un silence quasi parfait que l'homme aux cheveux rosés poussa la porte qui le séparait de l'écrivain. Et quelle ne fut pas sa surprise, en découvrant que ce dernier dormait nu. Entièrement. Une partie de la couverture s'était enfuie, dans la nuit, et John avait tout le loisir de pouvoir observer un bout de fesse dépasser. Son souffle se fit court, alors qu'une fois encore, son caleçon se mit à le serrer. Quel était l'étrange pouvoir que cet homme avait d'ores et déjà sur lui ? Soupirant, John s'approcha, la cravache fermement en main, et s'assit sur le bord du lit. Tout d'abord, pour observer. Oh, quoi ? Après tout, Dickens s'était bien amusé, toute la soirée, à tester les résistantes de l'ancien soldat. Alors un simple coup d’œil était une maigre récompense face à ce qu'il avait du endurer.

Le sourire du médecin s'agrandit à mesure qu'il laissait son regard courir sur cette peau si colorée. Il y avait des monts et des vallées à découvrir, et John comptait bien se les approprier unes par unes. Il y avait ce cou, enfoui dans les draps, il y avait ces épaules, ce dos musclé, ces fines jambes qui se dessinaient sous le coton, qui ne demandaient qu'à être touchées, à être découvertes. Prit d'une frénésie qu'il n'avait jamais connu, comme hypnotisé par les formes de Charles, John ne se posa pas plus de questions, cessa même de se demander quoi que ce soit, et leva le bras, celui tenait la cravache, puis commença à en faire glisser le bout contre le dos de l'écrivain. La chair de poule, qui, naturellement était venue conquérir le corps de l'écrivain, fit encore plus monter l'excitation dans celui du médecin. Il mourrait d'envie de découvrir cet homme, de réduire son intimité à un partage certain, et entier.

 And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) 621f48a799fc6fa44f4bc0364e9d5d55

Quand on grognement se fit entendre, et que l'écrivain commença à remuer entre les draps, les yeux de John se plissèrent, alors qu'il attrapa l'épaule de Charles, pour le retourner sur le dos. En douceur, pour ne pas qu'il se réveille d'un coup en se demandant qui était le fou qui était en train de jouer avec son corps. Parce que le fou en question était en train de le devenir. De désir réprimé, d'une envie qui lui rongeait le ventre depuis la veille, sans s'arrêter, comme une tempête qui reprenait doucement vie. C'était divin, de ne le toucher qu'au travers de cet objet inanimé. John se prêta un instant au jeu, s'imaginant à quoi cette pauvre cravache avait bien pu servir, combien de corps elle avait fouetté de son cuir. Cette dernière, quand à elle, atteint finalement sa destination. Le cou de Dickens. Ce cou si beau, si lascif, si offert. Avec une inspiration brusque, le médecin réalisa qu'il ne pourrait pas s'arrêter, même s'il en avait eu l'envie. Alors, de la cravache, il fit releva le menton de Dickens, comme pour le plaisir de le voir un instant soumis, lui qui l'avait tant cherché la veille. Avec un petit ricanement, John se pencha à l'oreille de Dickens, pour y murmurer quelques mots d'une voix rauque et basse. Après tout, il avait retenu la leçon que Charles avait essayer de lui enseigner, quelques heures plus tôt. Attiser le désir, pour pouvoir assouvir le sien. John n'était pas idiot, il avait bien saisi la lueur de défi derrière ses paroles, et tenait à les mettre en application, comme un élève studieux.

« - Chaaarles ~ ? Il est temps de se réveiller. »

Oh, oui, Dickens allais payer son petit manège. Parce qu'aller se soulager dans les toilettes n'avait pas calmé John. Au contraire. Cela n'avait fait qu'alimenter la flamme qui brûlait tout au fond de lui, cette flamme que la cravache avait ranimé. Cette flamme qui dansait dans les pupilles soudainement si animées du médecin. Il avait atteint ses limites. Une nuit à imaginer, à se tourner et se retourner entre les draps, c'était beaucoup trop pour un homme à qui l'on avait subitement déposé une vie entière liberté d'une nouvelle liberté entre les doigts. John n'en pouvait tout simplement plus. Alors, comme possédé par le moment, par ce corps qui l'hypnotisait, le docteur laissa sa voix agir pour lui.

« - Tu as été un très vilain garçon, hier soir. Très très vilain. Je vais devoir te ... »

En laissant sa phrase en suspens, le médecin sentit que désormais, son corps parlait pour lui-même. Il ne pouvait plus, sa respiration se faisait plus rapide, son cœur battait à tout rompre. Il refusait de n'être plus qu'une poupée de chiffon dans le jeu de l'écrivain. Maintenant, lui aussi rejoignait la partie, et la manette qu'il tenait actuellement fermement entre ses doigts lui permettrait de pouvoir se défendre un peu. Juste assez pour avoir une chance de remporter la victoire. Assez pour se battre bec et ongles, pour prouver au brun que lui aussi savait donner des coups quand on l'y forçait. Provoquer John Watson avait toujours été une mauvaise idée, et, ce soir, ce fut le Capitaine qui prit possession des sens du médecin. Dans un mouvement rapide mais gracieux, l'homme aux cheveux rosés se releva, simplement pour retirer la couverture du corps de Dickens, venant s'asseoir sur ses hanches, laissant toujours la cravache caresser le menton de la Bête. Il se pencha alors, murmurant à l'oreille de ce dernier, en profitant pour passer sa langue une nouvelle fois sur cette chair offerte, pendant que sa main libre s'occupait de caresser le ventre de l'auteur.

« - ... punir. »
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Thug Life
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:20

Le sommeil l'enveloppait doucement de son étreinte, s'emparant de son corps et de son esprit jusqu'à ce qu'il divague au loin, loin de ce monde de déception, de ce monde de perversion auquel il contribuait lui aussi. Il revenait en arrière, au moment où sa vie était insouciante et agréable. Même s'il avait passé la soirée à nourrir l'obsession de John à son sujet, Charles ne pensa pas un seul instant à quoi que ce soit de déplacé lorsque le temps de céder à la nuit qui s'était installée depuis plusieurs heures déjà fut venu.  Il se laissa emporter sans résister et sans éprouver le moindre remord. Il dormit même extrêmement bien, n'entendant rien de ce à quoi son colocataire s'affairait pendant ce temps dans ses propres toilettes.

L'aube ne tarderait pas à se lever et l'auteur dormait encore à poing fermé, ne se doutant pas un seul instant de ce qui se préparait dans l'autre chambre. Cet objet, il l'avait oublié lors de l'un des jeux mouvementés de la semaine précédente. Cet objet, il illustrait tant de choses. Il montrait à quel point il n'utilisait pas souvent cette chambre pour dormir. Il attestait d'à quel point Charles était ordonné puisque cette cravache était la seule chose qui ne se trouvait pas à sa place dans l'appartement tout entier. Il prouvait à quel point Dickens pouvait se montrer dominant lorsque son besoin de posséder remontait à la surface. Son appétit insatiable l'amenait à toujours s'aventurer en terrain inconnu et tenter de pimenter les plaisirs qu'il s'offrait.

Dans les draps blancs froissés, le corps au teint sombre de l'écrivain contrastait fortement. Chaque morceau de peau qui dépassait ressortait davantage, attirant le regard sur ces zones découvertes aussi rares auraient-elles pu l'être. Par chance pour le médecin, Charles avait eu le sommeil agité cette nuit et la couverture immaculée révélait l'une de ses épaules et surtout l'une de ses fesses. Il se couchait nu et passait la majeure partie de son repos allongé sur le ventre, ses cheveux détachés tombant en cascade sur ses omoplates et sur son visage à moitié enfoui dans l'oreiller. Il était de ces personnes qui possédaient un sommeil lourd - et qui étaient une plaie à réveiller lorsqu'elles ne le voulaient pas ou avaient passé une soirée trop arrosée -, mais il n'appréciait pas d'ouvrir l’œil et être ébloui par la lumière, lumière que les rideaux n'occultaient pas toujours parfaitement, ou qu'il oubliait de fermer comme aujourd'hui. Il s'était assoupi avec la ville à ses pieds, sans se douter qu'il finirait à ceux de John Watson.

Le sommeil lourd de Charles jouait en faveur des plans de l'ancien militaire. Il ne revint pas à lui lorsque la cravache l'effleura à travers le tissu, épousant la ligne du dos de l'écrivain, et lorsqu'elle lui envoya une douce décharge qui se manifesta physiquement sous la forme d'un sublime frisson de bien-être qui hérissa ses poils. Les rêves du secrétaire s'humidifièrent instantanément, son souffle profond se faisant plus court, plus audible aussi. Son imagination prit les rênes et se trouva en parfait accord avec le traitement qui lui était alors infligé. Il réagit en essayant de se caler à nouveau dans les draps mais sentit qu'on le retournait, le poussant à sortir un peu de sa torpeur. Tout ses membres étaient encore engourdis lorsque le morceau de cuir s'attaqua à son cou et lui arracha un gémissement à moitié endormi. Ses iris dorés commencèrent à s'entrouvrir alors que sa tête se retrouvait basculée vers l'arrière. Ils fixaient le vague, le plafond blanc, d'un air shooté presque éteint qui correspondait à l'état habituel de l'auteur de bon matin. Il ne réalisait pas, continuant d'émettre des bruits étouffés causés par la sensation diablement agréable d'une chose dans son cou. Chose qu'il était à cet instant-là incapable d'identifier.

Sa peau découverte confirmait le privilège qui était laissé à l'homme aux cheveux rosés. Déceler la moindre marque relevait de l'exploit tant le dominant savait le rester, savait imposer ses règles à ceux qui partageaient sa compagnie, savait les contrôler. Un instant, il était possible de se surprendre en imaginant que personne n'avait eu le droit de parcourir ces lignes incroyablement bien dessinées. Dickens s'entretenait. Dickens prenait soin de cette seconde jeunesse qu'il avait retrouvée, et le seul vestige qui rappelait la fin de sa vie précédente était l'immense cicatrice en forme de croix qui s'étendait sur son torse et sur une partie de son bras droit. Un défaut qui ramenait la beauté de Charles à celle d'un mortel ou le rendait aussi intriguant qu'un ange déchu. Lui aussi pouvait être blessé, lui aussi pouvait être souillé.

Charles aurait dû réaliser qu'il allait l'être en entendant la voix de John, en sentant lui revenir au visage son souffle chaud qui possédait encore le parfum subtil de ce mélange de bourbon et de nicotine auquel il avait goûté la veille.


• Hn... Jo...hn... pas... mainte...nant...

Son cerveau démarrait mais il restait un pied dans ses rêves, des rêves qu'il confondait avec la réalité tant ils se mélangeaient. Le brun était vulnérable et offert, n'opposant pas encore la moindre résistance puisqu'il ne faisait qu'entrevoir la scène, comme s'il la visionnait de loin. Embrumé, son regard glissa finalement sur le rosé et se heurta aux flammes que son esprit n'interpréta pas, croyant toujours que John devait simplement être en train de le réveiller et que cette vision devait être purement onirique. Peut-être était-ce pour cette raison qu'il avait l'air si soumis. Peut-être était ce parce qu'il ne réalisait pas l'être autant qu'il ne se débattait pas pour repousser quelqu'un qui osait le dominer aussi soudainement.

• Hn...qu'est...ce que...ha...haa...

Charles n'était pas du matin et avait simplement cette lueur tremblante d'interrogation lointaine au fond des yeux. Loin d'être de la peur, ce n'était que de l'incompréhension pure à ce stade. Que lui arrivait-il ? Privé de sa barrière de tissu, il avait froid. Un froid que compensait John en caressant son torse et surtout en continuant d'arpenter son cou. Tout son corps était bouleversé par l'excitation qui naissait au fur et à mesure que l'auteur identifiait quelque chose de nouveau. Cette langue qui torturait son oreille et qui aurait poussé Charlie à fuir en tournant le visage si sa retraite n'avait pas été bloquée par la sensation de...d'une cravache ?! Il ouvrit un peu plus les yeux, entrouvrant légèrement les lèvres. John... avait prévu de le fouetter ? Il essaya de repousser sans exercer la moindre force le médecin, non pas que cela le dérangeait ou l'effrayait.

Il aimait un peu trop ce qui lui arrivait et il savait qu'il ne pouvait pas riposter énormément avec John sur ses hanches et sa propre érection matinale. Ce genre de faiblesse n'était pas ce qu'il avait voulu montrer. Surtout pas à celui qu'il avait pris un malin plaisir à tourmenter la veille. Cela nuisait à son image de parfait dominant et il ignorait comment John aurait réagi. Il ne fallait surtout pas que toute la ville commence à penser qu'un Charles Dickens soumis leur était accessible, alors il fallait mentir et essayer de détourner l'attention.


• Jo...John... non...
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:21

Il y a ce moment, entre sommeil et réalité, où tout n'est que brume instable. C'est cet instant de grâce, lorsque l'on s'éveille au monde, et que les lumières de la ville ne sont que des fantômes factices qui dansent devant nos yeux embrumés. C'est ce moment magique, où l'on ne pense à rien d'autre que l'engourdissement qui se dissipe lentement au travers de nos membres. John, lui, n'avait pas eu la chance de passer par cet état. Sa nuit avait été courte, monotone, emplie d'images et de respirations trop courtes. Solitaire. Il n'y avait eu que ses doigts autour de lui-même pour lui tenir chaud, alors que le doux chant des sirènes l'avait tenté toute la nuit, de se lever, d'entrer dans la chambre de pêchers, et de faire payer Charles Dickens, pendant que la colère bandait encore chacun de ces muscles. Mais attendre de se calmer, de respirer, n'avait rien changé.

Parce que le médecin, en cet instant, n'était pas calme. Il y avait cette agitation sombre qui le poussait sans cesse à agir, cette folie furieuse qui possédait chacun de ses membres, qui lui susurrait de tendres mélopées, qui le suppliait de continuer, encore, plus fort, sans jamais s'arrêter. Était-ce seulement possible, maintenant ? Certainement pas au contact de cette peau chaude. Non, parce que Charles était envoûtant. Il était l'étincelle qui allumait le brasier, il était l'aube qui remplace le crépuscule. Il était le dernier rayon de soleil, celui-ci, rare, que l'on ne peut capturer qu'en appréciant précédemment les plaisirs d'une nuit sans sommeil. Et John, lui, en cet instant, était l'éclair qui embrasait le firmament.

Ce n'était bien sûr que le début du périple, mais l'ex-militaire pouvait tout sentir. C'était un déluge, une déferlante de sensations. Il y avait tout d'abord le souffle court de l'écrivain, celui qui venait chatouiller ses oreilles par leur son enivrant. Il y avait ce corps si tendu, contre le sien, qui émergeait lentement, qui cherchait à comprendre ce qu'il était en train de se passer. Et il y avait également la classique érection matinale que l'auteur arborait. En réponse, l'homme aux cheveux rosés sentit son caleçon se rétrécir. Le brun était bien trop ensorcelant pour éviter que cela ne se produise. Oh, toutes les choses qu'il allait lui faire. Car c'était un voyage sans retour, désormais. Il était temps de prendre ses valises, de boucler sa ceinture, et d'entrer en scène avec suffisance. Le chemin était tout tracé, il ne suffisait qu'à le suivre avec entrain. Et de cela, l'homme de science en était pourvu. Le signe principal fut le ricanement qui remplaça les douces suppliques de Dickens, et qui s'éleva dans l'air comme une douce volute.  

« - … non ? Oh, Charles, Charles, Charles... »

Tout n'était que candeur. La voix de John était rauque et chaude, elle transpirait l'excitation qui pulsait dans ses veines. L'impatience régissait ses mouvements, et cela se sentait. C'était presque sec, bien que teinté d'une tendresse sans nom. Car il était ainsi, après tout, à posséder, mais jamais sans une caresse qui atteignait droit au cœur. Mais, même si ses doigts ne tremblaient pas, la complaisance dont il faisait preuve était surtout un moyen de ne pas montrer qu'il était en réalité totalement inexpérimenté. Ce n'était pas faute d'avoir rêvé mille fois de poser ses mains sur son ancien colocataire, et pourtant, jamais John n'avait franchi le pas. Il n'avait jamais eu que son imagination pour guider des nuits trop moites, quand seule la présence d'une main libératrice était un compagnon de route.

Mais l'urgence, elle, avait remplacé la pudeur. De ses gestes toujours si doux, la main inquisitrice descendit un peu plus bas, ne faisait qu'effleurer cette érection qui était coincée entre leurs deux corps. Juste du bout des doigts, comme la caresse du plume, comme la flatterie indécente d'une chair qui en réclame une autre, qui ne peut pas se passer de sa présence. Le souffle du médecin s'accéléra lorsqu'il sentit à quel point son comparse était tendu. Était-ce ses doigts qui provoquaient cet effet, la surprise d'un tel réveil, ou simplement l'état typique du mâle au réveil ? Toujours est-il qu'il n'y avait qu'un seul moyen de le vérifier. En alimentant le brasier qui se consumait en silence, dans l'intimité d'une chambre qui, bientôt, serait emplie de cris. Parce que, oui, Watson était un homme de parole. Et toutes celles qu'il avait prononcées, la veille, n'étaient pas veines. Il avait réellement l'intention de mettre en pratique tout ce qu'il avait évoqué. Absolument tout. Et Charles Dickens ne serait pas, ce matin, l'homme qui le mettrait à genoux.

« - Oh, Charlie, ne sois pas si prude. Tu semblais pourtant très ... »

Mais ce n'était pas assez. Une simple caresse ne l'était pas. Rien ne semblait l'être, à vrai dire. John se sentait doucement grignoté par le désir qui prenait possession de lui, et c'est pour cela que ses hanches se mirent en mouvement. Ce ne  fut d'abord qu'un simple frottement. Puis le frottement recommença, se faisant plus profond, plus appuyé. Le médecin ne put se retenir lui-même de geindre, sans pour autant que le bruit ne s'élève trop. Non, en cette matinée, ce n'était pas de ses cris  que la chambre s'emplirait. Ce serait de ceux de l'écrivain, de la Bête, qui avait tant joué avec le feu que ce dernier tentait maintenant de le manger tout cru. John releva son visage, s'appuyant sur le matelas de sa main libre. Un sourire carnassier vint se poser sur son visage d'habitude si calme, et il plissa ses yeux. Oh, non, cela n'allait certainement pas s'arrêter là.

« - … ouvert, hier soir. »

Là, planté dans les yeux ambrés de son amant, le médecin sourit un peu plus largement, avant de brusquement fondre sur lui. Il n'y avait que leurs hanches qui étaient en contact jusque-là, qui se frottaient, se rencontraient. Et pourtant, avec force, ce furent leurs lèvres qui se collapsèrent, avec la rapidité d'une comète lancée à pleine allure. Le baiser n'était pas doux. Il ne faisait que transmettre à quel point l'impatience était maître, en ces lieux. À quel John brûlait de faire Charles sien, malgré son inexpérience, malgré sa peur de ne pas faire correctement. Et pourtant, quand les lèvres se rencontrèrent, le monde s'effondra soudainement. Le vent n'avaient plus aucune prise, les sons étaient étouffés, le vertige s'empara du cerveau de John, alors qu'il inspirait soudainement pour tenter de garder un pied-à-terre. Parce que, quand sa langue rencontra sa jumelle, qu'elles se mêlèrent sans honte, alors ce fut le déferlement.

Trou noir. Sensations. Chaleur.

En se redressant, John prit correctement son temps, laissant Charles observer et ne rien perdre du spectacle, surtout quand il passa sa langue sur ses lèvres, goûtant une dernière fois les lèvres pulpeuses qu'il venait de dévorer. Il ramena ses deux mains sur son propre torse, et retira le débardeur blanc avec lequel il avait passé la nuit. Puis, il agrippa le bas de ce dernier, et le releva sur son corps, le retirant totalement. Le médecin en profita pour rejeter ses cheveux en arrière, démontrant ainsi la manière dont lui aussi pouvait être si désirable. Un soupir, une plainte, raisonna dans la pièce, car, cette fois, le rose ne pouvait plus s'arrêter. Les idées se bousculaient dans sa tête, et en laissant retomber sa tête en avant, en fixant ses yeux fous, que le médecin se fendit une nouvelle fois d'un sourire affamé. Oh, oui, il tenait l'idée parfaite. L'idée que le Capitaine en lui murmurait d'une voix forte, celle qui ne laissait place qu'à la reddition. Sans un mot, ne jouant que de ses pupilles, John attrapa les mains de Charles, puis les releva de chaque côté du visage de ce dernier. Mais il n'en avait pas fini là.

Il les leva, ensuite, ensemble, laissant la pulpe de ses doigts effleurer l'avant-bras de l'écrivain,  l'intérieur de ses coudes, ses poignets fins, puis ses mains. Mais il ne les prit pas dans les siennes, c'eût été trop simple. D'un geste rapide, John ricana sombrement, tout en attachant ensemble les poignets de son amant, et il se redressa, tout juste assez pour saisir le menton de Dickens entre ses doigts. Il le toisait, le fixait de son air d'ancien Capitaine, de celui qui donnait les ordres et qui n'accepterait jamais 'non' comme réponse. Comme pour continuer son petit jeu, le rose lâcha sèchement le visage de l'auteur, le releva brusquement, et vint littéralement lui dévorer cette tranche de peau, entre clavicule et cou, cette peau si fine, si offerte, si sensible. Et John s'employait à faire voir des étoiles à Dickens, rongeant la peau, la mordant, la léchant, l'embrassant, laissant échapper une simple et unique phrase entre deux mordillements.

« - Prépares toi à crier, darling ~ »

Et toc.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:21

Le piège s'était refermé sur celui qui l'avait lui-même mis en place. Traqué, plus aucune fuite n'était permise désormais. Le moindre geste de refus aurait été réprimé, assimilé à raison à son jeu dangereux de la veille. Charles le réalisa bien vite et n'osa pas même se débattre, conscient que cela serait purement inutile. Le ricanement qui avait brisé le silence de la nuit lui avait apporté la réponse à toutes les questions qu'il aurait pu se poser, à tous les doutes qui auraient pu le traverser. John ne s'arrêterait plus et allait s'amuser avec le corps si offert de l'auteur. Ce corps que le son de la voix de Watson suffisait à faire frémir tant il s'éveillait de la meilleure façon au monde. Ce matin se découvrait, révélant le point de départ d'un jour qui s'annonçait si différent. Quelqu'un avait réussi à épingler Dickens. Quelqu'un était parvenu à renverser la vapeur en moins de vingt-quatre heures.

Les rôles s'étaient inversés sans même qu'un signe n'ait pu alerter l'auteur. Penser normalement semblait impossible alors que celui-ci fixait immobile l'homme qui s'apprêtait à le dévorer sans la moindre pitié. Charles ferma les yeux et pencha son visage à l'opposée du médecin, tentant de calmer sa respiration agitée et son excitation avant qu'il ne soit trop tard que pour reculer et reprendre le dessus. Il refusait de s'abandonner ainsi. La première impression était celle que tous gardaient le plus longtemps d'une personne, alors comment aurait-il pu se résoudre à tomber le masque devant John avant même d'avoir pu le posséder ? Il s'agissait d'un non sens, d'une possibilité à l'allure absolument ridicule, et pourtant, à chaque fois qu'il entendait son prénom sortir de ces lèvres qui ne bénéficiaient plus du voile de mystère si attirant de la veille, l'écrivain se savait à deux doigts d'en réclamer davantage. Il voulait qu'il l'appelle encore. Il voulait savoir qu'il était le seul à le rendre fou à ce point. Il voulait être le souvenir impérissable qui le hanterait à chaque fois qu'il toucherait un autre. Le secrétaire eût besoin de rassembler toute ses forces afin d'étouffer le gémissement qui manqua de s'échapper et de se maintenir immobile sur le matelas lorsque les doigts de son nouveau colocataire glissèrent sur lui sans jamais s'en emparer.

L'état du bureaucrate ne l'empêchait pas de répondre, loin de là. Dès que Watson eût repris la parole, ses paupières s'ouvrirent et laissèrent apparaître à nouveau son regard pétillant dans la pénombre, un regard qui était parvenu à reprendre sa contenance et prétendre qu'il était moins sensible au réveil qu'il n'y paraissait jusque là. Qu'il n'allait y paraître également, car lorsque le brun crût qu'il était bon de répondre aux provocations du médecin, le début de phrase qu'il avait tenté de former fut envoyé valser au loin par ce mouvement de hanche de plus en plus soutenu. Sa respiration se fut plus haletante et au fond il commença à réaliser que lutter serait vain. L'esprit embrumé de Charles était incapable d'envisager quoi que ce soit d'autre : Même ses pensées ne parvenaient pas à le détacher de cette agréable torture.

Rien ne gâchait ce sentiment de perfection qui se répandait dans les veines du brun. Chaque caresse le laissait plus assoiffé que la précédente, moins réticent aussi. Alors il ne se fit pas prier lorsque les lèvres de John se décidèrent finalement à s'emparer des siennes. Il n'attendait que cela, un contact plus soutenu, un contact qui marquait bien plus que la contemplation silencieuse que le rosé semblait faire de son corps nu. Tout n'avait été que douceur, que de mouvements assurés mais encore timides, comme si une barrière invisible avait maintenu une certaine forme d'éloignement entre eux. Charles ne pouvait plus feindre l'insensibilité. Il était fichu. Lui aussi se retrouva plongé dans un néant, un vide sur lequel seule l'envie régnait. Enfermé dans son besoin d'en avoir plus, il le partageait sans honte. Sa bouche s'était efforcée à dire non, mais les paroles devinrent ridicule face à l'engouement suscité par ce baiser. Il ne pouvait plus nier, surtout lorsque sa main droite se risqua à passer sous le débardeur de son amant pour deviner ce qui se cachait sous ces vêtements qu'il voulait retirer au plus vite, se surprenant lui-même à les détester tant il ressentait le besoin vital de poser les yeux sur cet homme qui lui faisait perdre pied.

Ses doigts étaient encore posés au bas du ventre de John lorsque ce dernier exauça les souhaits de Charles. Il resta bouche bée, frémissant un peu plus d'impatience à chaque fois qu'il apercevait un nouveau centimètre de peau. Ce Watson était un danger pour lui. Cette certitude le bouleversait sans qu'il ne puisse plus se défendre contre cette constatation. Il correspondait trop parfaitement aux goûts en matière d'homme de l'écrivain, qui se surprenait même à rester admiratif devant cette chevelure rosée qui pourtant ne l'avait pas plus transporté que cela depuis leur rencontre. Dans le noir, à peine éclairés par les lumières de la ville plus bas, le moindre mouvement de ces mèches colorées étaient autrement plus sublime. Arthur Conan Doyle avait-il créé de sa plume l'être qui conduirait le grand Dickens à sa perte, sans même que ce dernier ne puisse jamais s'en méfier ?

John n'était pas le jour ou la nuit. Il était le jour et la nuit et le mélange de ces deux facettes opposées en une seule et même personne le rendait si proche de l'auteur que ce dernier s'apaisa presque totalement et se retrouva allongé, presque stupide, face à cet étranger dont il ignorait presque tout et dont il buvait pourtant les paroles avec la plus grande attention. Il accepta qu'il prenne ses poignets, qu'il fasse ce qu'il voulait de ses bras. Charlie se sentait étrangement en confiance même s'il ne s'admettait pas vaincu. S'il voyait l'opportunité de reprendre le dessus il ne la laisserait pas filer. Cependant à cet instant-là, cette espèce de fascination que John Watson portait à chaque partie de lui le troublait. Chaque mouvement transpirait un certain respect. Un respect qui le perturbait et lui donnait envie d'en savoir plus car il ne comprenait pas en quoi cela pouvait être qualifié de punition.

Et il avait raison. Cela ne dura pas. Peut-être aurait-il dû foncer sur l'ouverture, se jeter en avant pour faire valoir sa force supérieure, bien qu'il doutait légèrement avoir au réveil de quoi rivaliser avec l'ancien capitaine. Le ricanement accompagna ce qui assura la victoire au médecin. S'il l'avait laissé s'échapper quelques secondes plus tôt, Charles aurait réagi et aurait empêché que ses poignets se retrouvent attachés. Il bougea, tentant de défaire ce lien sans parvenir à le briser. Plus que se débattre, il avait plutôt l'air de chercher à se prouver qu'il était soumis et qu'il n'avait aucun moyen de se sortir de ce pétrin. Un pétrin agréable, parce que lorsqu'il croisa le regard de John, il n'y avait pas la moindre de trace de sentiments négatifs. Il n'y avait que cet air fier mais frustré, que cette lueur muette d'énervement à l'idée de ne pas pouvoir toucher ce torse qu'il devait se contenter de regarder, ce corps que lui aussi aurait voulu embrasser.

Il était forcé d'attendre, de laisser John faire ce qu'il voulait de lui sans pouvoir refuser. Il était forcé de le sentir qui jouait vraisemblablement à essayer de deviner quel endroit le ferait gémir le plus fort, quels étaient les points faibles de l'auteur afin de le soumettre à chaque fois qu'il en aurait l'envie. Il était forcé d'être celui qui serait en-dessous, celui qui crierait en remerciant l'idée qu'il avait eue d'insonoriser l'appartement pour les voisins. Car oui, Dickens avait un très mauvais pressentiment, même s'il tenait encore bon, même s'il gardait assez de contrôle que pour continuer à défier son geôlier, pour continuer à se moquer de ce qui lui arrivait.


• Tu...es plutôt sûr de toi... sweetie, dit-il en ricanant doucement. Je doute... qu'un homme qui ait gémi en public... puisse parvenir à me faire hurler.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:22

Tant de soumission était un aphrodisiaque que John aurait presque pu concentrer et vendre au meilleur des commerces. Dickens semblait tout juste arriver à s'extirper des brumes de son sommeil, et tout cela ne jouait qu'en la faveur du médecin. Oh, bien sûr, ce dernier était conscient de son pouvoir, et ne comptait pas laisser l'auteur s'en sortir à si bon compte. Parce qu'il y avait eu ces regards, ces gestes, cette candeur, ces baisers, ces effleurements. Toutes ces choses qui avaient mis les nerfs du rose à rude épreuve. Il y avait ce quelque chose, en lui, cette barrière qui l'avait toujours empêché de faire ce qu bon lui semblait, qui s'était soudainement brisé. L’écho se rependait, comme un serpent perfide, enroulant sa liberté tout autour du corps du médecin. Ce dernier gonfla soudainement ses poumons, là, la bouche prisonnière d'un cou qui sentait terriblement bon, le corps enroulé dans celui de l'auteur, le respirant au travers du sien, accompagnant chacun de ses mouvements.

C'était comme si leurs chairs n'avaient été créées que pour qu'elles se dévorent.

Relevant un instant le visage du goût merveilleux que l'ancien soldat avait entre les lèvres, il prit néanmoins un instant pour observer cet homme qu'il avait la ferme intention de faire sien, de faire hurler sous chaque coup de butoir. Charles était sublime. Il était la goutte de rosé que l'on voit fleurir sur les feuilles des arbres au petit matin. Il était si offert, si prêt à accepter tout ce que John pourrait le faire. Ce dernier sentit un frisson déchirer son échine, alors qu'un grondement sourd s'éleva dans sa poitrine. Le temps de la contemplation était bien terminé, les enlacées passionnés viendraient plus tard, quand tout deux ne seraient plus que deux corps tremblants sous l'orgasme, quand toute cette mascarade serait loin derrière eux, quand John remettrait son pantalon pour s'enfuir loin de tout ça. Le temps des regrets viendrait plus tard. Seul comptait le jeu en cet instant.

John avait la sensation que Charles pourrait rapidement devenir une obsession, une de celles qui sont entêtant, à laquelle on pense toute la journée, qui nous ronge de l'intérieur et nous rend aussi vulnérable qu'un enfant qui vient de naître, et qui pousse son premier cri à la face du monde. Il sentait que cet homme, cette Bête, bientôt, deviendrait une habitude que l'on ne peut pas écarter de sa vie, ce petit sourire que l'on aime voir au réveil, ce numéro que l'on appelle à toute heure du jour pour partager une tasse de thé, ou plus si affinités. Et vu la lueur qui brillait au fond des yeux dorés de Charles, ce serait clairement autre chose qu'une tasse d'un liquide quelconque qu'ils partageraient à l'avenir. Ou peut-être cela deviendrait-il une sorte de code, pour se rappeler cette soirée où ils avaient failli s'agripper sur la table, cette soirée où tout avait commencé. Le début d'une histoire, qui, pour sûr, marquerait à jamais les deux hommes, qu'importe la façon dont tout ça se terminerait.

Mais l'heure n'était plus aux plaisanteries niaises. John était affamé, et il fallait qu'il se sustente, maintenant, sans attendre. Il ne fondit pas de nouveau sur les lèvres de Charles, parce qu'il voulait tout de même conserver une certaine distance dans tous ses gestes qu'il effectuait. Chaque caresse n'était là que pour contenter, pas pour rassurer. Ils ne se connaissaient que depuis la veille, après tout, et le médecin était persuadé que tout cela n'était qu'une passage, une embrassade passionnée au creux des draps, qui fondrait dès le lendemain comme neige au soleil. Alors autant ne rien gâcher, ne rien laisser aller. Cette matinée sonnerait la rédemption du Capitaine. Il s'abandonnerait, corps et âme, ne perdant rien de chaque soupir. C'est pour cela qu'il commença à laisser ses lèvres descendre du cou de l'auteur, jusqu'à son torse, pendant qu'il agrippa la jambe de ce dernier, la faisant se coller contre ses propres hanches. Et il ondula, encore et encore, entretenant le braiser qu'il avait à son tour allumé.

La main de l'ex militaire, cette filoute qui explorait, ne s'arrêta pas à ce simple effleurement sur la cuisse de l'écrivain. Non, elle remonta, jusqu'à flatter la naissance des fesses du brun, profitant pour effleurer cet endroit qui, pour sûr, ne resterait pas si vide plus longtemps.C'est au moment où les tétons de Charles furent entre ses lèvres, entre ses dents, roulant sous son souffle brûlant, que John laissa soudainement son doigt presser l'entrée du corps de Dickens. Juste assez pour lui montrer ses intentions -qui était très claires-, mais certainement pas assez pour y entrer. Ce devait être une torture atroce, que de sentir que l'on allait être possédé, sans pour autant que ce ne soit le cas. Le docteur ne faisait qu'appuyer, caressant, frôlant parfois, mais jamais il n'entra. Pas pour le moment, en tout cas. Mais la main ne resta pas là, pour ne pas submerger Charles en sensations. Cette fameuse main remonta simplement le long du torse du brun, se faisant exploratrice. Elle découvrait, aimer sentir la chair bronzée sous sa pulpe.

Mais ce ne fut pas assez, soudainement. Le médecin avait cette flamme qui le dévorait de l'intérieur, et il figea soudainement tous ses mouvements en entendant la voix de Charles lui parler. Il le cherchait, le provoquait, voulait le faire sortir de ses gonds. Bien. C'est exactement ce qu'il allait avoir. Car si Charles cherchait la guerre, alors l'homme aux cheveux roses avait toutes les armes en main pour mener la bataille. Il se retira entièrement du corps de son amant, puis souleva ce dernier, telle un plume, pour le mettre sur ses genoux, faisant en sorte qu'il fixe le mur en face de lui. Puis le Capitaine se glissa derrière lui, et se saisit de la cravache qui avait lâchement été abandonnée là, sur les draps honteux qui étaient témoins de la scène qui se déroulait actuellement. Un ricanement sombre raisonna une nouvelle fois dans la pièce, quand John réalisa ce qu'il allait faire. Charles était plus offert que jamais, les fesses tournées vers le médecin. Médecin qui en profita pour laisser le cuir effleurer le dos de l'inquisiteur d'une telle situation. Lentement, en une caresse lente, presque tortueuse, jusqu'à ce qu'elle atteigne les jolies petites fesses en question. Oh, que ça allait être bon. Le petit claquement fut seul signe que Dickens devait s'attendre à tout. Il l'avait provoqué, il allait le payer.

« - Tu ignores tout de ma personne, Dickens. »

L'on dit qu'une fois que le jeu est lancé, quand la partie est bonne, il est impossible d'en décrocher. Ce fut probablement le cas, parce que la cravache partit se perdre sur le sol, s'écrasant sur le plancher -ou de la moquette, quelle importance-, dans un bruit sec. Alors le Capitaine se plaça simplement derrière son amant, puis laissa son visage venir embrasser le derrière de Charles. Une première fois, une seconde fois, et, lentement, il prenait au médecin des envies d'aventures, à mesure qu'il descendait un peu plus au Sud. Il écarta le fessier de l'écrivain, et se jeta entre. En tant que docteur, John aurait pu se dire que mettre sa langue à cet endroit était très loin d'être la chose la plus hygiénique au monde. C'était un orifice qui ne laissait passait entre autres que des bactéries toutes plus dangereuses les unes que les autres. C'était un domaine qui en dégoûtait plus d'un, et qui repoussait tout aussi fort les autres, surtout quand un cadre plus sensuel n'était pas en cause. Mais en tant qu'amant, le médecin s'en fichait totalement de l'endroit où il était en train de faire aller et venir sa bouche.

Il est vrai que seules les lèvres du médecin étaient en action, pour le moment, mais sa langue, cette vilaine petite joueuse, avait envie de se mêler de la partie. Sans doute, est-ce pour cela qu'elle remplaça les doigts du rosé, qui, tantôt, avaient exploré cet anneau de chair pulsant, et qu'elle vint les remplacer. Juste pour en goûter la texture, juste pour faire frémir Charles, juste pour l'entendre gémir. Oh, que John n'aurait-il pas donné pour entendre cette voix si grave, si sûre d'elle, s'écraser en soupirs. Que n'aurait-il pas donné, pour écouter encore et encore cet homme supplier sous les coups de hanche, lui qui avait semblé si dominant, si viril, et qui, pourtant, était désormais entièrement à la merci du Capitaine et de ses agissements. Ce dernier, d'ailleurs, eut une partie de son esprit qui lui susurra que tout cela n'était pas encore assez, comme punition. Alors, pendant qu'une de ses mains écartait les jambes du brun, l'autre se dirigea droit sur l'entrejambe de Charles. Elle le saisit, vigoureusement, et commença à aller et venir dessus, comme une ritournelle, comme une chanson jouée mille fois, mais dont on ne peut pas se passer.

John Watson voulait que Charles Dickens, ce matin, ne puisse plus se passer de lui.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:22

Charles ne pouvait dissimuler quoi que ce soit à cet homme auquel il appartenait à cet instant. Il était contraint de désirer sans être en position d'assouvir les pulsions qui le parcouraient alors que son amant s'imprégnait du goût de sa peau. Il savourait le prédateur insouciant devenu proie, ne perdant pas une miette de ce que son inconscience avait rendu possible. Il prenait son temps, mémorisant chaque recoin qu'il effleurait et profitant au maximum de chaque instant où leurs deux corps se rejoignaient

La lenteur de ses gestes attisait son impatience, une impatience qui éclata lorsque le médecin se fit plus entreprenant. Si seulement il n'y avait eu que cet acharnement sur ses tétons à gérer, Dickens aurait pu continuer à penser droit, à se battre pour faire valoir une dignité de façade, mais il fallait se rendre à l'évidence. Il fallait se rendre tout court. Il fallait simplement baisser les armes et accepter ce qu'il allait advenir de lui. Il se raidit, ses muscles se contractant à chaque fois que les doigts du rosé appuyaient sur lui sans pour autant lui donner ce dont il avait le plus envie. Il était marqué par cette soif insatisfaite qu'il essaya d'étancher d'un coup de hanche. Un coup de hanche qui ne suffit pas puisque John ne comptait pas se laisser surprendre par une ruse pareille. Il abandonna cette zone pour se concentrer sur son torse, au grand désespoir du brun qui ne pouvait plus bénéficier de la moindre ouverture.

L'impression de n'être qu'une marionnette, un être impuissant qui se retrouvait ballotté au gré des envies de quelqu'un d'autre. Au delà de la fureur qui aurait pu monter en lui et l'amener à décider de se venger dès qu'il aurait été à nouveau entièrement libre de ses mouvements, il savourait l'idée d'être remis à sa place de cette façon. Charles savait qu'il se montrait insupportable, qu'il esquivait de justesse de nombreux coups qu'il avait pourtant cherché et qu'il mériterait plus régulièrement qu'un John Watson le ramène à la dure réalité. Il avait beau être l'un des hommes les plus influents de la ville, un des intouchables que l'on craignait, l'audace qui animait l'ancien capitaine ce matin là le transportait. Le champs de vision réduit qui l'empêchait de profiter de l'avantage d'anticiper ce qui se préparait derrière lui amenait son imagination à travailler plus qu'elle n'aurait dû. Il aurait pu tenter de tourner le visage pour jeter un regard à son amant, mais il le méconnaissait encore trop pour oser. Quel fou aurait contrarié l'homme qui avait lié ses poignets et qui parcourait les courbes de son corps avec une cravache ? Il ne pouvait s'empêcher de frissonner et de soupirer en sentant le bout de cuir frôler sa peau, se demandant s'il allait frapper ou non. Il devinait l'hésitation de celui qui le soumettait. Une hésitation plaisante, celle qui traduisait une détermination infaillible et entière : Je le ferais, je n'ai pas peur de le faire, mais j'attends que tu t'y habitues. J'attends que tu baisses ta garde pour tirer le plus de toi, pour briser ta sale impertinence.

Et même si le secrétaire s'était évertué à garder à l'esprit que la précédente provocation ne resterait pas impunie, il ne sut retenir un faible couinement lorsque la claque atteignit sa destination. Le bruit de l'objet qui s'écrasa ensuite sur le sol parut lointain. Il se focalisait sur cette voix grave et inflexible, ferme mais amusée par la tournure des événements. L’enthousiasme du rosé ressemblait à celui d'un enfant lâché dans un magasin de jouet. Il ne lui épargnerait rien tant il voulait le découvrir, tant il voulait agir comme il n'avait jamais pu auparavant.

Il ignorait en effet tout de John Watson, et pourtant il saisissait tant de choses à son sujet. Des indices que le rosé avait semé malgré lui, aussi bien dans ses gestes que dans les mots qu'il avait pu choisir lors de leurs discussions de la veille. Un auteur donnait vie à tant de choses sur des bouts de papiers pourtant si impersonnels. Rendre des écrits vivants s'apprenait en observant et en reproduisant, et cela valait d'autant plus pour un écrivain réaliste tel que Charlie. Cette connaissance de l'être humain qu'il possédait, voilà ce qui le rendait terriblement dangereux. Il cernait et attaquait ses proies en jouant sur les faiblesses qu'il repérait. Néanmoins, il n'était pas parvenu à prévoir à quel point le médecin avait retenu ses instincts de mâle lors de sa précédente existence. Jamais il n'aurait pu deviné qu'il se retrouverait en telle position de faiblesse, sinon il aurait pensé à tourner la clé dans la serrure plusieurs fois afin de s'assurer la victoire.

Mais il n'y avait plus de victoire en jeu. Il suffisait qu'il le touche pour que l'épiderme de Charles le brûle, et le sentir si loin lui donnait un arrière-goût d'un sentiment qui se rapprochait d'un abandon. Hors de ses draps et sans contact, il avait froid. Froid au point que cette sensation désagréable le menait à vouloir tourner la tête juste avant qu'il ne s'en prenne de nouveau à lui. Il n'aurait pas cru que John avait à ce point perdu le contrôle. Il reniait tout ce qui avait eu lieu auparavant, son éducation, sa morale, ... ce qui constituait ce que l'on appelait savoir-vivre. Dickens ne pouvait pas prétendre que la désertion des valeurs de gentleman de Watson le dérangeait. Intérieurement, il suppliait pour plus qu'un baiser, pour plus que ces taquineries qui rythmaient ce divertissement si plaisant qui l'occupait. Oui, voilà ce qui se révélait le plus effrayant. Le secrétaire du maire savait à quel point soumettre un autre, et particulièrement un dominant aussi prétentieux et bien bâti, était délicieux. Lui-même aurait torturé jusqu'à l'extrême limite.

Mais la crainte d'être tourmenté un long moment ne l'achèverait pas. Il ne supplierait pas son amant de mettre un terme à ces préliminaires. Il n'implorerait pas sa merci. Cette langue qui dansait sans honte sur lui l'empêchait de penser droit. Était-il bien l'Anglais avec qui il avait partagé le thé la veille ? S'agissait-il d'une embuscade qu'il avait prévue bien avant ce moment où il avait évoqué le fait qu'il ne possédait pas d'endroit où rentrer ? Oui. Il voulait lui rentrer dedans dès leur rencontre. Charlie étouffa un gémissement en baissant le regard vers son entrejambe, constatant qu'il ne lui laisserait pas de répit, qu'il visait bel et bien la capitulation totale de l'écrivain. Il devait se détacher de tout cela. Il devait s'isoler avant que John ne s'introduise trop dans la brèche, avant qu'il ne perde pied et qu'il soit trop tard. Mais le spectacle de cette main qui allait et venait sur lui et le plaisir tant attendu qu'elle lui accordait enfin s'approchait du divin. La frustration qui l'avait enveloppé jusque là s'éclipsait sans pour autant qu'il ne soit en paix. Il était persuadé qu'il pouvait s'arrêter d'une seconde à l'autre et qu'il n'aurait aucun remord à le laisser au bord du gouffre, incapable de faire le pas en avant sans lui, de franchir la limite que le capitaine aurait imposée lui-même.

Tout ce matin-là le rendait si sensible qu'il n'en revenait pas. Charles éprouvait le plus grand mal à se reconnaître alors que sa gorge se serrait, ne laissant pas s'élever ces gémissements qui souhaitaient pourtant se libérer, qui voulaient être entendus par le rosé.


• Ne...Ne...ha...Ne t'arrête...surtout p...pas... souffla-t-il en essayant de maîtriser sa respiration qui se faisait de plus en plus haletante. Loin d'une menace, cela était certainement ce qui se rapprocherait le plus d'une supplique. Charles ne se résoudrait pas si vite à exprimer directement ce qui lui traversait la tête.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:23

La situation avait pris une tournure tout à fait inattendue. La veille, lorsque les deux hommes s'étaient rencontré, rien ne laissait présager que les choses se dérouleraient de cette façon. Ils avaient tous les deux étaient les Anglais parfaits qu'ils avaient toujours été, pleins de sourire, d'excuse facile, et de poignée de main cordiale. Il y avait eu ces quelques échanges de paroles, ces manières, et puis les gestes, la langueur. Il y avait eu la chaleur, celle qui grimpe au creux du dos, celle qui remonte lentement le long de la colonne vertébrale, celle qui laisse démunie, et ne laisse qu'un désir qui meurt de vouloir se révéler. Un désir, telle une flamme, qui brûle, hurle sa candeur, danse lentement devant les yeux de ceux qui sont sous sa coupelle. Ce désir-là, en cet instant, avait pris possession de chaque membre de John Watson.

Désormais, il n'était plus l'homme qui avait combattu pour survivre. Il n'était plus celui qui s'était fait sauvagement assassiner dans cette ruelle sombre de Londres. Il n'était plus l'ancien colocataire du merveilleux Sherlock Holmes. Non, il n'était plus que cette bête affamée, celle qui réclamait, celle qui hurlait au fond de ses entrailles, qui le forçait à agir de la sorte, celle qui agissait au travers de ses propres membres. Le médecin n'était plus lui-même, comme s'il regardait la scène de loin. Forcé de se désincarner pour résister. Pour ne pas craquer, pour ne pas plonger corps et âme dans ce corps, qui, désormais, suppliait. Qui gémissait, roulait des hanches, en quémandait sans cesse plus. Encore. Encore et encore. John le voulait. Terriblement. De tout son corps, de tout son être, de toute sa peau qui frémissait. Mais il fallait résister. Ne pas craquer, ne pas gémir, ne pas se laisser faire, ne pas montrer à Dickens qu'il était là, sur la brèche, n'attendant qu'un simple 'oui' pour franchir le pas, ouvrir la porte, et envahir cette nouvelle contrée.

Pourtant, qui était-il, pour se cabrer face à l'écrivain ? Lui n'était rien. Il n'était que cet ex militaire, qui s'était retrouvé téléporté dans cette ville inconnue, dans le flou le plus total. Sans doute est-ce cette peur de l'inconnu qui le rongeait actuellement, qui lui faisait perdre la tête, qui le rendait totalement fou, qui faisait de lui un homme qu'il n'avait jamais été. Peut-être avait-il voulu devenir cet être qui désirait, celui qui voulait, mais cette opportunité ne lui avait jamais été aussi offerte. Parce que là, sous ses yeux, se dessinait un tableau sans égal. John avait pourtant observé, en son temps, les travaux des peintres de son époque. Il avait observé les traits de pinceaux. Il avait vu comme les couleurs avait été étalé sur la toile, comme les sentiments qui s'en déversaient étaient puissants. Mais jamais il n'aurait pu imaginer que Charles Dickens serait celui qui révolutionnerait son monde. Jamais il n'aurait pensé qu'un simple être humain serait une représentation aussi parfaite d'une peinture.

Charles pouvait bien essayer de se débattre, et de crier pour se sortir de cette situation, jamais John ne le laisserait lui échapper. Il avait, certes, la sensation d'être un chasseur, celui qui dans la fraîcheur de la nuit sortait son arme pour traquer sa proie. Car c'est exactement ce qu'était le brun. Une créature divine, tout droit sortie d'un songe, et que Watson, lui, simple être humain, avait prit pour cible. Oh, oui, Dickens serait dès ce matin sur son tableau de chasse. Il était vrai qu'en y repensant, le médecin ne se souvint pas avoir tant désiré une personne, jusqu'à aujourd'hui. Il y avait eu le détective, bien sûr, qui avait allumé une flamme éteinte depuis ses plus jeunes années. Mais ce feu la était un brasier qui ne pouvait pas être alimenté, ce n'était qu'une flamme qu'on ne pouvait qu'observer de loin, sans jamais pouvoir l'atteindre. Il y avait bien eu sa femme, également, sa tendre Mary. C'était une femme, avec tous ses charmes et ses atouts. Tout cela était bien différent de ce qu'il était en train de se passer en cet instant.

Renouveau.
Renaissance.

C'était cela. Ici, à Pandore, John était libre. Il n'avait plus cette éducation stricte qui le retenait. Il n'avait plus ses chaînes. Charles avait-il entendu leur fracas, quand elles s'étaient rompues ? Il ne pouvait pas l'avoir raté. Il ne pouvait pas ignorer la façon dont l'ancien militaire s'était défait de lui-même, à quel point il ne contrôlait plus rien. Le voulait-il seulement ? Oh, certainement pas. Pour rien au monde l'homme aux cheveux rosés n'aurait cessé de bouger, d'aller et venir sur cette peau chaude et ruisselante qui le suppliait presque. À vrai dire, ce fut la voix de Dickens qui ramena à ce semblant de réalité, celui où les pieds touchent à peine le sol. Celui où l'esprit est à cent mille lieux d'ici, comprenant tout de même encore les sons qui lui parviennent. Était-ce une supplique qu'il venait d'entendre ? Était-ce la sollicitude d'un homme qui aimait ce qui lui était fait ? Comment ne pas aimer, à vrai dire. Ce n'était là que les plaisirs de la chair, l'effleurement d'une main qui veut libérer l'être qu'elle touchait.

Et quel être. La voix rauque et chaude de Charles raisonnait à présent dans tous les recoins de la pièce, rebondissant sur les murs immaculés. Ils étaient eux aussi des témoins silencieux, incapable de se détacher de la scène. Ils était les observateurs taciturnes d'une chose qu'ils avaient probablement vu mille et une fois. Simplement, cette fois-là sonnait presque comme une première. Comme si la vie de John, jusque-là, n'avait jamais été que la répétition d'une pièce de théâtre, celle qui n'est pas encore jouée devant le grand public, et aujourd'hui, l'ancien soldat donnait l'impression de donner son meilleur jeu. Ce soir, c'était la grande Première. Le public était là, impatient, battant des mains au moindre de ses mots, impatient d'en entendre plus, d'en apprendre plus. Jamais John Watson ne fut meilleur qu'en cette matinée, qu'en ce matin où l'aube caressait chaque parcelle de sa peau, lui donnait une force, une volonté, une stature que rares personnes en ce monde avaient eu la chance d'observer.

« - Plus fort. »

Le médecin voulait en entendre plus. Il ne voulait pas s'arrêter, il voulait rester ici, ainsi, dans ce cocon qui l'enveloppait, et lui donnait un sentiment de toute-puissance. Si Dickens voulait de l'action, alors, qui était John pour le lui refuser ? Il n'était personne. Il n'était que l'esclave de ses propres désirs en cet instant, il était que le tributaire d'un plaisir qui, sans cesse, lui murmurait 'encore, encore, ne t'arrêtes pas, fais lui voir des étoiles'. Alors ce fut trop. Ou pas assez. Le médecin, de toute façon, n'arrivait même plus à réfléchir correctement. Il cessa tout mouvement, et de redressa, assis sur ses genoux, surplombant l'auteur de toute sa superbe. Les préliminaires n'avaient été qu'un avant-goût mais, l'urgence, elle, celle qui saisissait John, en cet instant, était insupportable. Le temps de l'amusement était fini, il était désormais tant de laisser tomber les armes, de saisir ses propres poings, et de se jeter dans la bataille à corps perdu, se fichant de ce qui allait arriver. N'était-ce pas là la meilleure chose, dans l'union de deux corps ?

Le médecin était à bout de souffle. Probablement au bout de sa propre résistance. Jusque-là, il avait serré les dents. Il n'avait rien dit, il n'avait fait qu'effleurer du bout des doigts la consistance de ce corps si splendide qui lui en faisait perdre la tête. Oh, toutes les choses qu'il voulait lui faire. Deux mains n'étaient sans doute pas assez pour les compter. Alors, John se redressa un peu plus, agrippa les hanches de Charles, et cracha entre ses propres mains. Dans un soupir rauque, il s'humidifia ainsi lui-même, drapant ses doigts autour de son entrejambe, profitant d'un moment de répit avant le grand déferlement. Ce qui allait arriver, ensuite, serait le tsunami. La tornade en fusion. L'union. La dégringolade. Quelque chose de nouveau, de jamais fait, quelque chose que Watson n'oublierait pas si tôt. Qu'il n'oublierait sans doute jamais.

Et puis il plongea. Lentement, en douceur, presque avec tendresse. L'urgence, la folie du moment, ne l'empêchait cependant pas de faire attention. Il s'enfonça, centimètres par centimètres, serrant les dents pour ne pas y aller comme un fou, pour ne pas prendre cet homme jusqu'à la garde, pour ne pas le faire hurler de douleur. Ce n'était absolument pas le but. Certes, John n'avait pas préparé Charles. Mais est-ce qu'aucun des deux n'en avait réellement envie ? Non, ils étaient des animaux, voulant simplement se faire du bien, se fondre l'un dans l'autre. Alors le médecin avança, avança encore, jusqu'à se retrouver totalement englobé. C'était la chose la plus formidable qu'il n'ait jamais fait de toute sa vie. Rien n'était comparable, et il n'y avait aucun mot pour décrire à quel point la sensation qui enroulait le bas-ventre du médecin était puissante. Comme un coup de vent qui soulève les toitures. Comme l'éclair qui annonce le tonnerre. Comme la tempête qui, lentement, se lève, n'annonçant rien de bon.

« - Je veux t'entendre. »

Ce fut la seule sommation que John donna avant de donner un premier coup de hanche. D'une douceur incomparable, l'homme aux cheveux rosés se mit en mouvement. Il glissa, lentement, pieusement, laissant le temps à l'auteur de s'habituer à son imposante présence en lui. Lui-même qui fermait les yeux, enfonçant la pulpe de ses doigts dans les hanches si colorés de son désormais amant, pour se contrôler. C'est comme si le cerveau du médecin s'était déconnecté, ne laissant que l'instinct agir à sa place. Aller, venir. Se retirer. Revenir en force. Glisser dans la chaleur. Se laisser prendre par elle, lui rendre tout autant. Écouter, se fondre, profiter. Aimer. La tête de John lui en tourna un instant, alors qu'il laissa échapper un murmure, comme un souffle, un gémissement. Une plainte de plaisir. Était-ce pourtant assez ? Certainement pas. Charles était sur ses genoux, oui, mais il n'était pas encore aux pieds du militaire. Alors, John tendit une de ses mains, et attrapa vigoureusement la longue chevelure de Dickens, qu'il tira en arrière, pour faire s'arquer ce dernier.

« - Je. Veux. T'entendre. »
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:24

Charles s'était trompé. Il avait sauté sur ce qui lui avait semblé être une évidence et s'était fourvoyé depuis l'instant où il avait repris conscience dans ce lit avec son colocataire à califourchon sur lui. Ce dernier ne cherchait pas une quelconque vengeance pour son comportement de la veille. Jamais il n'avait risqué de finir abandonné en plein milieu d'une partie de jambes en l'air punitive. Rien n'aurait pu désintéresser John de lui. Le monde aurait pu s'écrouler qu'il aurait nié l'existence de tout ce qui se déroulait autour d'eux. Personne n'aurait pu interrompre ce moment et le moindre mot aurait été celui de trop. Se sentir désiré au point de partager la folie ambiante, de ne pas remarquer les premiers éclats du soleil qui s'écouleraient bientôt sur deux corps en fusion. Il aurait voulu voir ces teintes orangées se mélanger à la peau claire de celui qui menait la danse. Il l'aurait admiré longuement si l'occasion s'était présentée, se délectant de l'expression qui se serait installée sur ce visage dont il méconnaissait encore les traits, mais il devait se contenter du spectacle de ces doigts fins qui évoluaient sur lui sans hésitation. Chacun de ces gestes semblaient avoir été pensé et répété des centaines de fois tant ils se déplaçaient avec maîtrise. Rien de superflu, rien de maladroit, rien de choquant.

Il venait d'être privé du peu de vision qu'il possédait encore en fixant son entrejambe. Ne plus sentir l'acharnement du rosé ne signifiait rien de rassurant pour autant. Charles ne doutait pas un seul instant qu'il s'agissait du calme avant la tempête, du répit avant le déferlement qui le ravagerait tout entier. Il allait être possédé et ne pouvait qu'attendre d'être pris. Patienter, encore et encore. Apprécier la sensation de manque insupportable. Sentir l'envie devenir un caprice insurmontable, viscéral. Un besoin, voilà ce qu'il était advenu de la situation. L'absence de John était devenue une horrible torture alors même que la veille ce dernier n'était pas encore apparu en ville. Tout entre eux s'était enchaîné si simplement que ce qui se déroulait était de l'ordre de l'évidence. Le secrétaire se trouvait bien incapable de réaliser dans le feu de l'action à quel point un parfait inconnu avait pu le séduire naturellement, comme si cette suite d'événements s'était étalée sur une longue période d'attirance et d'éloignement, comme s'il agissait d'un vieil ami qui avait finalement franchi le pas et cédé à cette tentation dévorante.

Sans même aborder le sujet de l'appétit sexuel incroyable voire inhumain de Charles Dickens ou sa passion pour les liaisons parfois malsaines, celui qui s'était introduit dans sa chambre et déposé son empreinte sur la peau de l'écrivain lui plaisait. Il n'avait pas un seul instant détaché ses yeux de lui, subjugué par son physique et cette attitude ferme, inébranlable. Il ne pouvait que deviner ce qui se dissimulait derrière ces mots déterminés et sévères. Devait-il répondre ou faire profil bas ? Garder le silence restait l'option la plus alléchante. Il voulait provoquer et se venger de l'effet, de l'emprise que le médecin exerçait sans difficulté sur lui. Aucun plus fort n'aurait autorité sur lui bien que l'impatience aurait pu l'amener à revenir sur cette décision un peu fragile.

La libération tant attendue arrivait à grand pas. Le secrétaire posait certainement les yeux sur ce qui se trouvait en face de lui, les coussins, les murs, ce qu'il avait pu laisser sur sa table de nuit, mais rien ne le distrayait assez de ce qui l'obsédait, qui le faisait presque trépigner. Il savait pertinemment que le rosé allait entrer en lui. Il ne le voyait pas et il savait pourtant ce que John devait être en train de faire. S'octroyer le droit de se retourner lui semblait être une idée lumineuse pour s'occuper comme il pouvait. Si seulement il n'avait pas eu les poignets attachés, il aurait pu se caresser et aguicher davantage celui qui, à son humble avis, traînait uniquement pour obtenir ce qu'il souhaitait. Il n'aurait certainement pas un Charles Dickens à ses ordres aujourd'hui. L'idée en elle-même était prétentieuse.

Les grognements intérieurs se turent immédiatement au profit d'un gémissement faible mais constant jusqu'à ce que John ait fini de se frayer un passage. Dès son réveil, il avait supposé d'à quel point cet instant serait puissant, et la réalité n'amena pas la moindre déception. Le médecin n'était certainement pas la personne la plus expérimentée que Dickens avait pu attirer dans ses filets, mais les quelques imperfections qui s'étaient glissées étaient compensées par son attitude, par cette voix qu'il défierait encore et encore. L'auteur se mordit la lèvre inférieure en ressentant les premiers mouvements, pour se maîtriser. La légère douleur ne lui était pas désagréable et le contraignait à rester conscient de ce qu'il se passait et ne pas être trop emporté par le plaisir qu'il ressentait. S'il craquait, il aurait pu finir par crier, et il se souvenait encore parfaitement de ce qu'il avait dit. L'écrivain s'était amicalement moqué de la création, et à son goût John avait déjà largement de quoi se contenter. Aucun hurlement ne sortirait car ceux-ci n'étaient pas si courants lorsqu'ils s'échappaient des lèvres du tombeur. Il laissait le monopole des cris des plaisirs à ceux qui échouaient dans ses draps. Il ne donnait pas dans ce domaine-là.

Raté. Alors que Charles envisageait de s'en prendre aux oreillers pour mordre à pleines dents dans le tissu afin de se maintenir silencieux, John en décida tout autrement. Oh oui, il voulait l'enrager toujours plus, mais jamais il n'aurait envisagé que l'ancien militaire attraperait ainsi ses cheveux pour le tirer vers l'arrière. Son corps suivit le mouvement alors qu'il lâcha un couinement de surprise. Tous à Pandore pouvaient admirer ses longs cheveux noirs, mais les toucher et surtout les tirer ainsi était une autre histoire. Il grogna faiblement pour montrer son désaccord même si cette audace l'avait excité. S'en prendre un peu à sa toison, d'accord, mais il ne devait certainement pas croire qu'il pouvait les malmener davantage. Se tordant un peu, il parvint à tourner le visage pour forcer un contact entre leurs regards et lui montrer le sourire fier dessiné sur sa bouche entrouverte. Un peu essoufflé, Charles Dickens ne put se résoudre à abandonner le mauvais coup qu'il avait à l'esprit, et avant que John n'ait le temps de le remettre à sa place, l'auteur lui-même accompagna les aller et venues du pauvre homme qui avait succombé à ses charmes. Il avait joué son chant des sirènes et il le maintenait, en tout cas selon lui, sous contrôle. Il jouissait d'un amusement qui semblait illimité avec ce nouveau venu et ce regard ne gâchait rien. Il releva le menton puisque John n'avait pas lâché ses cheveux et fit danser sa langue sur ses lèvres, impertinent.


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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:24

Il y avait quelque chose, qui se passait au creux des draps, et qui susurrait de douces litanies sensuelles aux oreilles sensibles du jeune médecin. Il avait fermé les yeux, un instant, pour se perdre dans les sensations qui, lentement, prenaient possession de tout son être. Le goût d'interdit qui avait régi toute son existence n'était à présent plus qu'un fade souvenir, un fantôme qui virevoltait loin, s'effaçant. Il s'était envolé, n'était plus qu'une quelconque réminiscence insipide, quelque chose de lointain qu'on ne peut plus apercevoir, un peu comme l'être aimé que l'on quitte sur le quai de la gare, qui disparaît dans le train de nos émotions. C'était ce qui se passait, en cet instant. John disait au revoir à ce qu'il était. Car ce qu'il faisait là, maintenant, était probablement plus fort, émotionnellement, que tout ce qu'il avait pu expérimenter, un jour.

Rien n'aurait jamais autant d'importance que ce qui se passait en ce moment. Il y avait une langueur qui s'étalait, entre leurs deux corps, une fusion, quelque chose de brûlant qui grimpait sans cesse, frôlant chacun des membres de l'ex militaire. Un peu plus, et il décollerait, il en était sûr. Il s'agrippa alors plus fort, serrant ses hanches étroites qu'il avait sous les doigts, comme pour s'encrer à la réalité. Comme pour ne pas tomber, ne pas faire le grand saut et s'oublier. Parce que Dickens, cet homme fou, cet être mirifique, n'était pas n'importe qui, John l'avait immédiatement compris. Charles était capable d’englober totalement son monde, pour ensuite le recracher sur le bord de la plage. Il pourrait rapidement devenir une obsession, une pensée constante, ondoyante comme une indécision, et qui ne laisserait que des déchets derrière soi.

Charles était incroyable. Il était une puissance de la nature, un de ces hommes qui faisaient plier un peuple entier par la seule volonté de leurs regards. Un de ces hommes qui, par leurs seules prestances, imposait le respect. C'est ce qu'était l'écrivain. Il était la bourrasque impossible qui soulevait les cœurs. Il était, tout simplement. Et cette simple constatation fit frissonner le médecin. Il planta un instant ses ongles dans la chair brune, se laissa totalement englober. La chaleur l'enveloppa, comme un abri. Mais, une fois de plus, ce n'était pas assez. Le médecin pouvait sentir en lui cette faim, grimpante, fulgurante, le rendre fou, lui donner envie de faire des choses qui, il n'y a pas vingt quatre heures, ne lui seraient jamais venus à l'esprit. Il voulait se lâcher, faire de lui-même un être différent. Quelqu'un d'autre. La réplique de Charles fit ricaner le rosé, qui, malgré ses yeux voilés et sa voix rauque, tenta de répliquer, cessant soudainement de bouger.

« T-Tu... veux que je m'arrête... c'est... c'est ça... ? »

John Watson était un enfant, qui découvrait un nouveau jouet. Il y avait dans ces yeux cet éclat, cette petite étoile qui brillait désormais. Oh, oui. Dickens était sa nouvelle bagatelle, sa petite futilité secrète. Car jamais il n'en parlerait, à quiconque. Si l'écrivain était du genre à se vanter de ses coups d'un soir, John, lui, préférait garder cela pour lui. Personne ne devait savoir que le jour même de son arrivée, voilà qu'il fut prisonnier de draps en coton, plongé tout entier dans le corps de l'auteur qui l'avait gentiment accueilli. Un instant, l'homme aux cheveux roses trembla, peu sûr de lui. Était-ce la bonne chose à faire ? Il se rabroua tout aussi vite. Les regrets viendraient plus tard. Car l'instant, celui-là, n'était qu'au plaisir. Juste le plaisir, et rien d'autre. Juste les soupirs, et les soubresauts. John, quant à lui, ne bougeait plus d'un pouce. Tout était immobile chez lui, il avait cessé les coups de hanche, il avait cessé de toucher l'entrejambe de son amant, il était juste là, comme une statue, laissant les secondes s’égrainer, profitant un instant du soleil qui se levait en douceur, avant de se remettre à parler.

« Quoi que tu … haa... fasses, tu ne t'en sortira p-pas … parce que ... »

'Parce que je ne m'arrêterais pas, parce que je veux t'entendre, parce que rien n'est assez, parce que je renaîs grâce à toi, et je ne compte pas te laisser tranquille si tôt'. Mais au lieu de se laisser ici à un sentimentalisme qui n'avait rien à faire là, le médecin se contenta de grogner, et de se retirer soudainement. Il n'avait certes pas l'intention de l'abandonner ici, absolument pas. Mais au lieu de tergiverser encore et encore, John se saisit des hanches du brun, pour l'écraser dos contre le matelas. S'il voulait jouer, encore, alors le rosé serait son adversaire, avançant sans peur. Charles ne l'effrayait pas. Il avait beau être la Tempête, le Destructeur, celui qui ravageait, John n'avait pas peur. Il restait là, inébranlable, postant enfin ses grands yeux bleutés dans le doré de Dickens. Ces yeux. Mon Dieu. Le médecin inspira soudainement, se abaissant son visage jusqu'à effleurer ses lèvres des siennes. Mais jamais il ne le toucha.

« … je suis médecin, Charlie… je sais... »

Ainsi, les choses étaient beaucoup plus simples. L'ancien militaire avait plus de contrôlé, il pouvait entièrement immobiliser Charles, il pouvait l'empêcher de bouger et faire ainsi de lui ce qu'il voulait. Et c'est là que la maîtrise du médecin se brisa. Il réfléchit un instant, presque hésitant, une main posée sur les cuisses de l'auteur, et inspira brutalement. Les doutes n'étaient plus permis, c'est plus tard que les pensées devaient déferler. Il n'était plus temps de s'arrêter un seul instant. Simplement parce que John n'en avait pas envie. Il voulait juste marquer cet homme. Il voulait le faire sien, entendre et encore les doux soupirs qu'il pouvait émettre, une kyrielle de bruissements, de doléances doucereuses. Le médecin agrippa ferment la jambe droite de Charles, puis la releva, la faisant ainsi passer sur sa bonne épaule, celle qui n'était pas blessée, celle qui ne contenait pas cette cicatrice informe en forme d'étoile. Et sans sommation aucune, il entra de nouveau en lui, poussant sur ses hanches, fermant un instant ses propres paupières, ressentant la sensation jusqu'au plus profond de son être. Il pouvait sentir son propre entrejamber glisser entre des chairs brûlantes et étroites. Il pouvait se sentir totalement enveloppé, totalement gardé au creux de ce corps qui l'aspirait, ne semblait demander que ça. Alors, geignant légèrement, John rouvrit ses pupilles, et les fixa droit dans celles de son amant. Sûr de lui, décidé.

« … c-comment... haan... trouver une... »

Le premier coup partit, comme une fusée lancée à pleine allure. Jusque la, l'homme à la toison rosé s'était montré plutôt doux, respectueux dans chacun de ses gestes. Il avait fait attention, se rependant en caresses, en tendresse. Mais ce n'était pas du tout ce pour quoi l'instant était fait. Seule comptait l'animalité maintenant, la bestialité, l'urgence et la délivrance. Ainsi, le médecin fut décidé. Il empoigna opiniâtrement la jambe de l'auteur, celle qui caressait presque sa joue par sa simple présence, et le coup de hanche qui partit toucha droit au premier essai. Car elle était, là, la force de John. Ses études de médecine l'avaient conduit à connaître le corps humain dans ses moindres recoins. Il pouvait identifier un problème à sa source, rapidement, tout comme il savait exactement quelle zone stimuler pour provoquer soit une grande douleur, soit un grand plaisir. Et c'est la seconde option qu'il choisit, en cet instant, tapant, encore et encore, sans s'arrêter, presque brutalement, contre ce petit trésor caché entre les entrailles de Dickens, et qu'il s'amusait à torturer.

« … une prostate... »
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:24

Aurait-il sur la peau le souvenir du passage de son nouvel amant ? Alors qu'il sentait les ongles se planter dans ses hanches, Charles étouffait au mieux les gémissements auxquels ce mélange de douleur et de plaisir donnait naissance. Il se tendit légèrement, un sourire victorieux aux lèvres. John évitait le sentimental. Son but était donc réellement de fuir tout contact avec les iris dorés de l'auteur. Intéressant... il avait envie de forcer le rosé à tomber sous son emprise indiscutable. S'il pouvait l'attraper dans ses filets, il ne le céderait pas aisément à qui que ce soit. Il allait l'obséder autant que Watson risquait d'accaparer ses nuits puisque ce dernier habitait ici désormais.

Peu importait qu'il ne le comprenne pas. L'énigme était plus attirante lorsque la réponse se laissait désirer, lorsque le voile de mystère enveloppait encore la vérité. Loin derrière la façade assurée, il ne restait qu'un être tourmenté par un passé trop lourd, un être qui hurlait pour que tout continue et qu'il oublie dans le feu de l'action tout ce qui le détruisait peu à peu. Charles n'aurait jamais avoué de vive voix tout cela. Il n'aurait jamais dit à John de ne surtout pas l'abandonner maintenant qu'ils se dédiaient tous les deux à ce jeu dangereux. Et s'il osait le contrarier alors que le médecin lui avait fait miroiter tant de choses renversantes, il le paierait certainement par la suite. Les hommes tels que Charles Dickens trouvaient toujours le moyen de s'octroyer ce qui leur avait été promis.

Alors la frustration ne pouvait pas durer. Si John avait décidé de cesser de participer activement à leur jeu, l'auteur, lui, tenait trop à savourer son réveil si matinal. S'il avait cru lors de la première minute à une taquinerie, passé ce délai, il avait repris lui-même les mouvements. Pourquoi n'en aurait-il pas profité ? Watson risquait de lui filer entre les doigts à cet instant là. Autant montrer à quel point il était dévoué et déterminé à aller jusqu'au bout des choses... jusqu'au fond d'ailleurs plus exactement. Il voulait l'inciter à reprendre, relancer la tentation malgré les possibilités limitées qui s'offraient à lui. Contrairement à John qui semblait se perdre dans la contemplation de l'aube par la baie vitrée, Charles ne comptait pas rester sage pendant qu'il lui faisait l'affront d'être distrait de leurs affaires, parce que le brun l'avait remarqué en voulant lui jeter un regard aguichant. La tentative avortée de séduction se solda par un grognement vexé. Finir en compétition avec le lever du jour, quant bien même la vue de l'appartement sur la ville était sublime, quant bien même celui-ci était le premier auquel John assistait... cela demeurait limite insultant. Cependant, il avait le privilège d'avoir été la première pensée du médecin ce matin, et en cela, les lueurs matinales ne pourraient jamais rivaliser. Elles étaient passées en second plan. Même un instant, il avait été la priorité de la nouvelle vie de l'ancien militaire. Cette constatation massait son ego et confirmait à quel point son charme faisait des merveilles.

Pourtant, il avait l'habitude des jeux malsains. Il avait l'habitude de choses nettement moins agréables que de souffrir du désintérêt de quelqu'un durant l'acte. Lui-même se comportait comme un connard avec certaines de ses conquêtes. Mais voilà, il le voulait John. Il brûlait de ces promesses de septième ciel, d'effleurer du bout des doigts ce Paradis auquel Charles ne croyait plus. Le comportement du rosé avait eu l'effet escompté. L'écrivain était obnubilé par l'envie du prochain coup, par le désir de plus. De plus dès maintenant. Le son de la voix suffit à lui injecter une dose d'adrénaline folle. Il ne demandait que cela. Être prisonnier des désirs tant réprimés de son tendre geôlier. Tendre car il savait que celui-ci ne le blesserait pas même s'il en avait le pouvoir. Tendre car il comprenait l'enjeu caché derrière ce moment de folie. Tendre car sous ces mots sévères, il devinait toute la fragilité que le consultant dissimulait, parce qu'il notait chaque hésitation, chaque semblant de pause qui ralentissait ce partage entre eux.

La demande appuyée de Charles avait changé les plans du médecin. Il ne voulait plus se contenter de tirer sur la chevelure du brun. Il s'était placé de lui-même au bord de la falaise en possédant l'auteur de si bon matin et il venait de faire le pas en avant qui l'emmènerait plus loin. Ce n'était pas le pas annonciateur d'une chute à la fin de laquelle il finirait en morceaux sur les pavés froids. Peut-être allait-il souffrir, mais John avait cette étincelle derrière la lueur de désir. Il acceptait de laisser derrière lui les barrières qu'il s'était imposées auparavant. Dickens était retourné désormais et profitait d'une vue imprenable sur cet homme. Calmement, l'écrivain replaça ses poignets attachés au-dessus de son visage. Il n'allait pas le repousser d'une quelconque façon, quoi que John ait choisi de faire. Il était prêt à être ravi, à savoir la suite de cette phrase incomplète qu'il venait de prononcer et qui se trouvait alors vide de sens. Il gigota en s'aidant du peu d'appui qu'il possédait avec ses poignets pour trouver un équilibre tout en facilitant l'entrée de l'Anglais. Il sous-entendait combien il le désirait plus que toute autre chose et il l'aurait certainement pressé de le faire s'il avait fini de parler... et s'il n'avait pas donné ce que l'écrivain réclamait.

Charles Dickens ne comptait pas détourner son regard. Il le toisait, le défiait, attentif à ce que celui qu'il accueillait chez lui comptait lui dire. Il buvait les mots qu'il répandait au compte-goutte, soif de savoir quelle information de valeur il tenait tant à lui transmettre. N'était-il qu'un beau parleur ? Alors que Charlie se réjouissait de l'expression furieusement gagnée par le plaisir immense de John, qu'il trouvait d'ailleurs étrangement sublime sous ce nouveau jour, il mit fin à ses doutes. Rejetant sa tête en arrière, il ne fut bientôt plus capable de retenir le moindre bruit. Et il comprit, il comprit qu'il ne l'avait pas retourné pour ses beaux yeux mais pour l'empêcher de mordre dans l'oreiller pour taire les délicieuses appréciations sonores qu'il savait si bien retenir. Il se félicita d'avoir jeté son dévolu sur un médecin aussi facétieux, ses iris colorés prenant la forme d'une véritable constellation. Il ne découvrait rien de nouveau et pourtant, cette chaleur qui engourdissait son corps tout entier était inédite.

Parce que malgré son statut de mangeur d'homme, Dickens se souvenait de chacun d'entre eux et qu'à cet instant, le souvenir de cet être doux et dur, de cet être trop réservé et pourtant impertinent, lui resterait longtemps. Plus que les griffures qu'il porterait plusieurs jours durant, plus que les souvenirs du partage d'une colocation relativement longue. Il avait trouvé un rival avec qui ignorer les nuits trop longues où ils seraient incapables de trouver le sommeil. Quelqu'un qui était à la hauteur pour lui rendre le plaisir qu'il était capable de donner. Il tourna tantôt le visage à gauche, tantôt à droite, secoué par le plaisir, et soudain, une réminiscence émergea. Les yeux plissés il fixa dans les yeux l'homme qui refusait de donner suite à son envie soudaine.


• Ooohw... Jo...John dear... kiss me... please...now...
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:25

Un baiser était beaucoup de choses. Il pouvait être un bonjour, un au revoir, une séparation, une invitation à entrer. Il était une main tendue, il était un sourire au travers de la pénombre. Un baiser pouvait être le commencement de quelque chose, tout comme il pouvait mettre fin à une éternité. Un baiser était une porte ouverte. Il pouvait prendre possession d'un être tout entier, et ne laisser de lui qu'un cœur battant à toute allure, pompant le sang comme jamais, délivrant dans un corps humain une dose suffisante d'adrénaline pour faire décoller les pieds du sol. Le médecin était conscient de toutes ces choses, de par son métier. Et dans la situation actuelle, être un docteur s'avérait effectivement très utile.

Il était conscient de beaucoup de choses, en cet instant. Le soleil qui se levait, qui réchauffait la ville de ses rayons. Les gens dans la rue, en bas, qui commençaient à s'activer dans un brouhaha infernal. Le fait que cet homme, ce Dickens, était d'ores et déjà une obsession. La couleur des murs, et l'odeur des draps. Cette peau satinée qui pulsait sous ses doigts, ce corps brûlant qui se refermait autour du sien, ces chairs chaudes qui, lentement, lui faisaient voir des étoiles. Tout était décuplé, tout était fort. Tout sonnait comme une fusion, celle entre deux corps qui se déroulait là, en cette matinée qui changeait en douceur les choses. Tout était empreint d'une langueur doucereuse, d'une chose que le médecin ne pouvait réellement identifier, quelque chose qui, il ne le savait pas encore, changerait les choses de façon permanente. Comme un coup de feutre indélébile sur la ligne de sa vie désormais sans fin.

Tout était différent maintenant. Une nouvelle ville, une nouvelle demeure. Une nouvelle chance, en clair. C'était un nouveau départ, et tout, ici, dans cette pièce, avait goût si tentant de l'interdit brisé. D'une vie précédente vide de sens, qui pourtant, semblait s'éclairer. En fermant les yeux, en serrant les dents pour ne pas craquer et se laisser aller, le rosé eut soudainement l'étrange pensée que toute sa vie, que tout ce qu'il avait accompli jusque-là, l'avait mené à cet instant. Car tout ceci n'était pas seulement deux hommes qui faisaient l'amour sur du coton immaculé, non. C'était bien plus que ça. Pour John, c'était le premier pas vers une vie nouvelle, vers une cénesthésie où jamais plus il n'aurait à fermer les yeux sur ce qu'il était réellement, tout au fond de ses entrailles. Jamais plus il ne devrait détourner les yeux sur un bel homme dans la rue. Avait-il réellement le choix ? Cette ville n'était faites que de mâle, après tout.

« N-no … I … I wanna … hhm... ear y-you... »

Une demande de baiser. L'homme aux cheveux rosés ne pouvait tout simplement pas. Non pas qu'il n'en avait pas l'envie, mais dans cette position, ce n'était franchement pas la chose la plus facile du monde. Le médecin ne voulait pas briser la jambe de son amant en se penchant soudainement, prit par le feu de l'action. Il essayait de rester lucide, même si ses propres yeux ne l'étaient plus. Son cerveau n'était plus qu'un filou de déserteur, il s'était carapaté loin, ne laissant que les instincts primaires s'exprimer. Car, oui, si l'ancien militaire se penchait maintenant, et capturait les lèvres de l'écrivain entre les siennes, il ne pourrait plus l'entendre. Et bon sang, il s'était tant battu pour saisir cette voix si profonde avec ses gestes, qu'il n'avait certainement pas l'intention de tout laisser tomber maintenant. Parce que Charles se perdait doucement dans un plaisir qui était inscrit sur son visage.

Était-ce là le visage qu'avaient les anges ? John trouva Dickens plus magnifique que jamais en cet instant. Certes, ils se connaissaient depuis la veille, mais pourtant, il semblait y avoir une sorte de connexion entre les deux hommes, quelque chose de plus profond que la simple union des membres qu'ils formaient actuellement. Peut-être était-ce le fait qu'ils venaient tous deux de la même époque, de ce même Londres puant et remplit de fumée qui manquait tant au médecin. Car, oh, oui, sa douce ville lui manquait. Il n'était certes pas permis de se perdre dans ses tendres souvenirs en cet instant, pas quand John lui-même s'était égaré dans les affres d'un plaisir sans nom. Parce que, là, enfoncé dans le corps bouillonnant de l'auteur, il se sentait lui. Puissant. Vivant. Enfin en phase avec lui-même. Comme s'il avait attendu cet instant toute sa vie.

« C-come here... hhn... sweetie... »

Alors, effectivement, cette position n'était pas pratique. John pouvait contrôler le corps de Charles, oui, mais il ne pouvait pas se laisser aller. Dans les moments enflammés tels que celui-ci, le médecin n'aimait pas se contenter de regarder la personne en face de lui prendre son pied sans que le moindre geste ne soit effectué pour rendre le moment plus important qu'il ne l'était. Ça semblait si fade, si inopportun. Peut-être deviendraient-ils autre chose que ce moment-là, mais ce n'était pas le moment d'y penser. L'homme à la toison rosé se retira un instant, juste pour attraper Dickens. Lui-même s'assit correctement contre la tête de lit, et il défit les liens de l'homme, sur ses poignets, pour venir le placer à califourchon sur lui. Ainsi, le brun devait avoir la sensation de diriger, de pouvoir s'enfuir s'il en avait envie. Il devait sentir le pouvoir couler entre ses veines. Mais John était ainsi, à toujours donner la priorité aux autres plutôt qu'à lui-même. Alors il s'enfonça de nouveau, laissant sa tête retomber en arrière et cogner contre le bois du lit. Il avait fermé les yeux, laissant un grognement extatique grimper le long de sa gorge et se joindre à ceux de son amant.

C'est alors qu'une chose impensable grignota le bas-ventre du médecin, qui ne put retenir son geste. Il prit cet homme, ce fou, ce Loup, entre ses bras, et il se rapprocha de son visage pour unir leurs lèvres, comme leurs corps étaient unis. Un feu d'artifice explosa dans la poitrine de John, qui inspira soudainement par le nez, le souffle déjà court des coups de hanche qui avaient repris. Il l'embrassait, tout simplement, se fichant désormais d'entendre ou pas Charles, se fichant du soleil qui se levait, se fichant de tout ce que ce nouveau monde pouvait bien lui offrir. Ne comptait plus que cet anneau de chair qu'il pilonnait sans interruption, cette prostate qu'il torturait encore et encore. Sans jamais s'arrêter, comme une douce mélodie incomplète que l'on ne peut qu'achever dans un tonnerre d'applaudissements.

C'était trop.

Ironique, pour un homme qui avait eu la sensation, toute la matinée, de ne jamais en avoir assez. Mais pourtant, c'était là. Grimpant au creux de son ventre, rongeant l'intérieur de son corps. John pouvait désormais la sentir, la vague de plaisir, celle qui le laisserait pantois entre les draps, celle qui ferait de lui un être tremblant incapable de parler. Alors il accéléra. Il retint fort ce corps halé entre ses bras, enfouissant sa tête dans son cou, et il bougea, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Charles ne devait cependant pas rester sur le bas côté, simplement spectateur. Non, il devait subir autant que le médecin subissait. Ce dernier déplaça lentement une de ses mains, et la plaça sur l'entrejambe de l'auteur. Et elle bougea, rapidement, de haut en bas, effleurant la peau qu'elle pinçait avec ardeur.

« Ch... Aah... AAH... Charles... I'm gonna... I'm... AAAAaaaah... »
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:26

Bien sûr, un baiser était irréaliste au vu de la tournure des événements. Il ne tenait pas à être pris au sens littéral et se retrouver avec une hanche en miettes. Enfin, il pouvait le dévisager de haut en bas. Le secrétaire appréciait d'autant plus cette opportunité que John ne lui avait pas accordée cette chance auparavant. Il se félicitait intérieurement d'avoir poussé le rosé dans ses derniers retranchements et d'être parvenu à le faire changer ses plans pour lui. Il admirait son torse, détaillait chaque parcelle de sa peau et son regard s'accrocha sur cette étoile, sur cette cicatrice discrète mais envoûtante. Charles n'aimait pas ces hommes lisses qui n'avaient jamais soufferts. Il pouvait entrevoir quelqu'un de semblable, quelqu'un qui avait bien plus en commun que le partage des mêmes draps. Ils avaient vécu des moments traumatisants qu'ils avaient surmonté et qu'ils surmontaient à l'instant même. Dickens ne connaissait pas de meilleur remède, de meilleur réveil, que celui qui consistait à détailler un mâle qu'il trouvait beau, et même excessivement beau. John avait été créé pour baigner dans les premières ou les dernières lueurs du jour. C'était comme trouver son opposé, lui qui puisait sa force lorsque la pénombre l'enveloppait entièrement.

Il aurait pu se demander qui était cet homme dont il ne pouvait saisir le reflet exact tant il passait son temps à brouiller ce qui se cachait sous sa surface. Il aurait pu hésiter longtemps si ce personnage insaisissable ne s'était pas trahi. Il avait dispersé les indices, l'avait orienté sur de fausses pistes, mais il le voyait tel qu'il était, sans que le moindre doute ne puisse subsister. Le rosé l'avait relâché. Il n'avait pas patienté jusqu'à leur délivrance avant de risquer la possible vengeance de Charles. Celui-ci aurait pu partir à cet instant tant cet étranger venait de se jouer de lui. Parce que personne ne soumettait ainsi la fierté de l'écrivain. Mais il avait saisi l'importance de ce moment, en quoi tout ceci avait été, était et resterait crucial. Au-delà du désir de contenter, il goûtait un plaisir qu'il oubliait parfois. Il marquait de son empreinte. Il venait de souiller au point de réécrire la création d'un autre. Jamais Doyle n'allait revoir l'un de ses héros tel qu'il l'avait décrit tant de fois, jamais Holmes n'allait revoir son cher docteur. Et cette sensation était autrement plus grisante, plus jouissive encore que ces petites représailles qu'auraient pu lancer l'auteur.

Ses mains parcouraient le torse tant convoité de l'ancien militaire pendant que leurs langues se touchaient sans pudeur, sans cette moralité superflue et écœurante que Londres avait passé tant de temps à leur inculquer pour sauver ses apparences. En quelque sorte, il devait lui en être reconnaissant pour être devenu cet homme qui ne vivait que pour la luxure, et il était prêt à donner aux chanceux ayant su rester vertueux l'occasion de savourer à quoi ressemblait sa ville natale lorsque l'on s'y aventurait plus en profondeur. Charles s'amusait à taquiner son partenaire en mordillant plus que faiblement sa consœur. Il voulait davantage suggérer qu'il aurait pu agir, le blesser, qu'il avait en quelque sorte le dessus même s'il avait fait le choix de ne plus reprendre les rênes maintenant qu'ils s'approchaient du bouquet final. Ses doigts remontèrent sur la peau qu'il avait pris le temps de caresser jusqu'à ce que son bras droit ne passe derrière sa nuque et sa main gauche derrière sa tête. Il en profita pour plonger davantage dans ce baiser qu'il avait demandé par deux fois. Dickens ne bloquait pas la tête de son amant pour l'empêcher de se rompre ce lien même s'il l'aurait très certainement prétendu par la suite. Il n'aurait jamais montré cette tendresse intentionnelle dont il faisait preuve avec ses compagnons éphémères. Après tout, il n'avait aucun intérêt à montrer un intérêt trop doux pour les autres, et donc révéler qu'en réalité, il l'entourait ainsi pour amortir les blessures que John aurait accidentellement pu s'infliger en donnant des coups contre le bois.

L'écrivain finit par décoller ses lèvres de la bouche tentatrice du rosé, rouvrant ses yeux d'or alors que le clou du spectacle s'approchait. Son mode de vie le rendait certainement nettement plus endurant que John, mais ce dernier avait pris le temps de le pousser à prendre un peu d'avance sur cet instant. Charles aidait tant bien que mal son partenaire dans ses mouvements, montant et descendant comme il pouvait, persuadé que ce dernier n'arriverait pas à le faire craquer avant lui. Mais il était bien fourbe, bien trop que pour que Dickens ne le croit inexpérimenté. Il savait où le toucher pour faire grimper la température... Et l'auteur succomba à l'ambiance torride. Ce souffle qui échouait dans son cou, cette partie de lui sur laquelle il s'acharnait depuis un bon moment, cette main qui allait et venait en une caresse presque violente tant elle se révélait énergique et soutenue et cette voix saccadée qui dansait au rythme du plaisir qui le secouait.


• Hnn... haa... Jo...John...Joohn...

Il voulait lutter et ne pas abandonner son statut de d'expert au premier venu, mais si seulement il avait su d'avance ce dans quoi il s'était lancé... Le personnel médical était-il toujours aussi redoutable ? Son corps bougeait de lui-même, comme indépendant de sa propre volonté. Tout en lui lui criait de s'arrêter, de ne pas se laisser trop emporter. Ses gémissements indiquaient, quant à eux, une tout autre histoire. Celle d'un homme qui, s'il n'avait pas été trop préoccupé par tout ce qui lui arrivait alors, aurait pu inviter son autre à prendre sa main et le rejoindre, à s'abandonner à son tour. Car l'un des gémissements, dont la forme ressemblait au prénom de son partenaire, résonna plus fort et plus longtemps que tous les autres. Charles avait signé sa perte et ne le regretta pas. Il se cambra alors, parcourut par plusieurs spasmes libérateurs.

Dickens était là, pantelant et peinant à articuler le moindre mot. Son esprit s'était vidé de toute pensée inutile et il tenait encore miraculeusement droit, les yeux mi-clos. Il aurait pu accepter de tomber, visiblement vaincu contre la peau de son amant, mais il fallait sécuriser son grand final à lui aussi, et ne pas se contenter d'être égoïste cette fois-ci. Il ne tarderait pas, de toute façon. Il semblait déjà tant sur le point d'exploser que quelques coups légers lui suffiraient.

John lui avait fait forte impression.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:26

Le clou du spectacle approchait à grands pas. Chacun des acteurs qui composaient cette pièce était sur le point d'en terminer, et se jouait en cet instant même le dernier acte. Celui-ci, puissant, qui mettrait un terme au jeu sordide auquel les deux hommes venaient alors de se livrer. Là, dans les lueurs tendres du matin qui réchauffaient tendrement leurs corps déjà si ardents, le monde cessa soudainement de tourner. Oh, oui. La terre aurait bien pu s'ouvrir en deux, le monde aurait bien pu tomber dans les abîmes grouillants de l'Enfer, John Watson, lui, n'en avait plus rien à faire. Le ciel aurait bien pu s'effondrer, l'herbe aurait bien pu devenir verte, et toute personne aurait bien pu être rasée de la surface de la planète que rien n'aurait changé. Jamais, ô grand Jamais, il n'aurait bougé de cette place. Parce que la moiteur qui les enveloppait, en cet instant, était plus précieuse que tout ce que l'ancien soldat avait pu expérimenter, un jour, dans l’entièreté de son existence.

Il y avait des choses immuables, en ce monde. Il y avait le beau temps après la pluie, tout comme il y avait l'aube succédant au crépuscule. Cependant, toutes les couleurs et toutes les sensations d'une vie entières n'auraient réussi à être à la hauteur de ce qui se passait au creux des draps. Sans doute la sensation de cette peau si colorée contre la sienne tacheté d'une vieille blessure de guerre était-elle incommensurable, car ce fut ces bras forts qui l'enserrèrent, qui firent perdre pied au médecin. Sa vision se voila, et tout ce qui se passait alors autour ne fut plus relégué qu'au second plan. Non, les bruits de la ville ne semblaient plus si importants. Le soleil lui-même s'était-il enfuit ? Probablement. Car John n'avait plus d'yeux que pour Charles Dickens. Il ne pouvait pas lever son regard bleuté du gouffre doré qui lui grignotait chaque parcelle d'âme. Il y avait un endroit, tout au fond des iris de l'écrivain, qui criait. Il y avait cette étincelle de douleur, celle qui lui hurlait de ne jamais s'arrêter, de se fondre dans cette fusion pour ne jamais plus se réveiller de ce rêve torride. Il y avait comme un désespoir violent, entre les bras du brun.

Comme quelque chose que l'on ne peut encore saisir, comme quelque chose que l'on effleure simplement de la pulpe de ses doigts, sans jamais pouvoir l'attraper à pleines mains. Peut-être était-ce justement ce qu'était Charles. Un être que l'on ne peut comprendre, qui revêt sans cesse cette cape de mystère, celle qui l'enveloppe totalement, celle qui empêche toute personne de s'approcher de trop près. Son corps, d'accord, n'importe qui pouvait y avoir accès -la preuve étant la rapidité avec laquelle l'ancien soldat s'était glissé dans la chambre de l'auteur-, mais son âme ? Bien fou était celui qui pouvait croire ne serait-ce qu'en saisir le sens. Ce n'étaient pas là les pensées d'un sain d'esprit. C'étaient là les pensées d'un homme qui n'arrivait plus à penser correctement, tant son souffle se faisait hacher, tant que les mouvements qui prenaient possession de lui ne permettaient pas à John de tenter une analyse plus poussée de cet homme. Il était ce qu'il était, et pour l'instant, c'était la seule chose qui le préoccupait. Seule comptait la façon dont leurs corps s'imbriquaient, seuls comptaient les soupirs bruyants qui s'échappaient d'une gorge qui, pourtant, était habituellement pleins de mots savants.

Et la pluie, dehors, eut beau éclater en milliers de sanglots que rien ne changea. Parce qu'il y avait ce petit quelque chose, dans le corps du chirurgien, qu'il savait avoir changé. Le renouveau frappait à la porte, quémandant de se faire une place entre les draps de cotons. John l'accueillerait, bien sûr, qui n'aurait pas voulu d'une telle seconde chance ? Personne, probablement. Car personne en ce monde se serait vu refuser la chance d'être quelqu'un d'autre, quelqu'un qui se réinventait. Était-ce là, l'étrange pouvoir qu’exerçait Dickens ? Disperser ses mots délicats, envelopper l'autre d'une douce langueur, pour ensuite posséder entièrement et finir en véritable obsession ? Avait-il cet effet-là sur toutes les personnes qui avaient la chance de croiser son chemin, où John s'était soudainement retrouvé propulsé à la place du petit protégé, du favori, de celui que l'on appelle quand la nuit se fait trop noire et les pensées beaucoup trop douloureuses ?

Alors les coups de hanche se firent litanies. Rien ne pouvait désormais s'arrêter, tout avait trop dérapé, et ce n'est certainement pas le médecin qui aurait dit non. Principalement parce que l'instant présent ne laissait pas réellement d'échappatoire mais aussi parce que Charles était également la personne la plus charmante que l'ex-militaire ait jamais eu le plaisir de rencontrer. Dickens était aussi beau qu'un lever de soleil, il sonnait la retraite d'un jour nouveau. Il était le clairon qui raisonnait sur les champs de bataille, qui indiquait aux troupes de se retirer. Parce que désormais, le jeu était terminé. La partie touchait à sa fin, il n'y avait plus lieu de débattre pour remporter la victoire. Parce que l'adversaire était à terre. Il suppliait, implorait que l'on mette fin à ses souffrances. Alors, John, en bon médecin qu'il était, n'avait pas à cœur de refuser une telle requête. Non, il planta ses orbes azurés dans les yeux si parfaits de son amant, colla leurs torses ensemble, et laissa s'échapper quelques gémissements, plus forts que les précédents, de plus en plus fort, à mesure qu'il sentait approcher ce point culminant, cet apogée.

C'était là. Ça approchait, comme la bête sous le lit des enfants, ça faisait aussi peur que ça enchantait. Ce qui se passait là, était un peu comme les fêtes de Noël. C'était ce moment si important que tous attendaient, cette seule et unique journée où tout aurait ce goût de magie tant attendue. John était actuellement au pied du sapin, un grand sourire enfantin au visage, et il se préparait déjà à ouvrir ses paquets. Chouette, le jour de l'année qu'il avait tant désiré était enfin arrivé. Le moment de laisser les us et coutumes de côté, et de se jeter dans le grand bain des festivités. Ainsi, Watson était plus décidé que jamais. Il se dessina sur son visage un air plus grave que jamais, celui qu'il avait déjà arboré, des années auparavant, quand la bataille faisait rage jusque dans ses songes. Quand il lançait son épée en avant et qu'il donnait des ordres aux troupes. Il était le Capitaine, ce matin. Mais il n'était plus lieu de réfléchir à quoi que ce soit. John planta ses doigts dans la chair des hanches de son amant, et lâcha prise.

« - Ch... Charles... I … OOOH... I'm … c-coming... »

C'était un saut en avant. Si jusque-là, il avait la sensation d'être au bord de la falaise, il ne se retint alors pas de faire le grand saut, les bras grands ouverts, le corps prêt a accueilli l'écume des vagues sur son corps. La jouissance était là. Elle tendait ses bras si désireux, et le médecin les saisit avec une force rare, se hissant sur le bord des rochers, pour respirer un peu hors de l'eau, pour récupérer ce souffle qui lui manquait tant. Et alors, ce fut la fin. La fin d'une chose qui, pourtant, démarrait. Mais ça, le rosé n'en était pas encore conscient. Tout ce qu'il réussit à saisir, dans le brouhaha de ses propres sensations, fut la façon dont son propre corps s'arqua en arrière, la façon dont les doigts de Dickens heurtèrent violemment le bois quand il se mit à trembler de tous ses membres. Et il pouvait sentir dans les moindres détails ce qui se passait. Il pouvait sentir son propre désir se déverser entre les chairs si resserrées de son amant, il pouvait sentir ce dernier aux portes de l'orgasme, si prêt à s'offrir, si prêt à se donner que c'eût été un véritable déshonneur de ne pas y céder.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:27

Une rupture manifeste avec la réalité. Voilà ce qui se déroulait alors et qui les unissait dans ce lit. Il lisait dans les traits harmonieux de son amant que l'instant était proche. Il aurait voulu caresser son visage si expressif du bout des doigts alors qu'il élevait la voix pour exprimer quelque chose que Charles savait déjà, qu'il avait vu s'approcher avec intérêt. Amortir les chocs contre le bois ne lui avait posé aucun inconvénient. L'adrénaline atténuait la douleur, la rendant presque irréelle. Un faible sourire étirait ses lèvres entrouvertes alors qu'il dégagea finalement et en toute délicatesse ses bras, reposant doucement l'arrière du crâne de son amant contre la tête de lit. Il pouvait laisser ses membres s'engourdir en tout quiétude désormais, avec la satisfaction victorieuse de ne pas avoir cédé avant lui et avec l'incroyable sensation de le sentir s'épancher en lui.

Des fins doigts d'artistes qui se crispaient et s'accrochaient aux draps. Il fallait négocier au mieux la chute alors qu'il se cambrait sans autres pensées. S'il s'emportait trop, il aurait pu valser en arrière qu'il n'en aurait pas pour autant été conscient. Il avait déjà décollé mentalement, et seule la poigne de son amant le maintenait encore ancré, bien en place, préparé à la fin de ce qui avait conféré à sa matinée le statut de triomphe. Alors il se répandit en une éloge dont les mots avaient été ravis par un cri de satisfaction et il se laissa envahir tout entier. Les yeux fermés et les lèvres tremblantes, Charles nia l'existence du monde qui les entourait, tout ce qui importait, tout ce qui primait sur ce quotidien fade, étaient ces bras qui le muraient dans un silence absolu. Même à bout de souffle, il se concentrait tant sur cette sensation de plénitude que plus rien ne parvenait à ses oreilles.

Le final avait été éclatant et le tout était resté dans cette même veine époustouflante. L'auteur s'affala sur le corps de son colocataire, replaçant son torse contre le sien. Maintenant qu'il avait obtenu ce qu'il avait recherché dès sa rencontre avec le rosé, sa dose et même plus encore que ses espérances,  Charles savait se montrer plus calme, plus posé. Il se demandait combien de temps John lui accorderait après avoir retrouvé ses esprits. Il espérait tout de même une réaction quelconque. Un geste, un mot, un échange de regard... quel qu'il soit. Il avait besoin de quelque chose après l'acte. L'auteur ne pouvait être qualifié de romantique, mais il avait placé un certain seuil d'exigence. Il ne supportait pas les conquêtes qui fuyaient et l'abandonnaient seul après s'être vidées... bien qu'il lui arrivait de le faire parfois. Cependant lui, il ne craignait pas d'élaborer une vengeance retentissante pour leur faire passer cette envie... définitivement.

Lentement, il reprenait son souffle et sa conscience émergeait. Quelques bruits lointains de la ville, parmi les plus puissants en décibels d'entre eux qui perçaient l'insonorisation, l'atteignirent, lui qui pourtant était habitué à ignorer le vacarme depuis plus de dix ans passés à Pandore. Tout comme ceux qui vivaient à proximité d'autoroutes ou de voies ferrées, il s'était accommodé à ces sons qui pouvaient sembler dérangeant à première vue. Et puis ce n'étaient que deux heures dans la journée à mordre sur sa chique, lors du départ et du retour du travail. Enfin... c'était le prix de l'avantage d'être proche du centre-ville puisque Dickens évitait avec soin tout moyen de transport motorisé. Après être revenu à lui, c'est tout en douceur qu'il s'extirpa du corps de John en déposant un baiser à peine appuyé. À présent, il était obligé d'avouer qu'il risquait d'éprouver quelques difficultés à marcher au vu de l'acharnement dont le médecin avait fait preuve, car même encore sous le contrecoup de son orgasme précédent, il ressentait déjà une pointe de douleur alors qu'il se replaçait dans ses draps. Il remonta ceux-ci jusqu'au niveau de son bassin et s'allongea de côté, la tête placée sur la cuisse de son amant.


• Tu es sensible aux bruits alors que pourtant tu es londonien, darling ? Dans une demi-heure, le rush devrait s'être calmé, rassure-toi.

Un faible ricanement retentit au moment de la taquinerie de l'auteur. Les usines de la capitale anglaise n'étaient en effet pas réputées pour leur isolation sonore irréprochable... En résumé, les riches n'avaient jamais demandé l'avis des voisins dont les maisons tenaient tant bien que mal, tremblant sous les secousses parfois. Cette enfance passée dans le bourdonnement et la boue justifiait certainement la faculté exceptionnelle de Dickens, son super pouvoir de s'endormir partout, même sur un sol en béton, et de le rester grâce à son sommeil lourd. Charlie passa la main dans ses cheveux, replaçant les mèches qui s'étaient affolées durant l'effort derrière son oreille. Ses iris remontèrent patiemment jusqu'à se plonger dans ceux de son colocataire. Il tentait de le sonder et déceler des choses dont il ne parlerait pas à vive voix, ou en tout cas pas dans un futur proche. Il voulait deviner de quel bois était fait cet homme apparemment si sensible à ses charmes. Et il ne connaissait pas meilleur moyen pour progresser dans son évaluation du terrain que de lancer une discussion à l'allure anodine et analyser la façon dont il pouvait réagir. Est-ce que ce qu'il demandait lui plaisait ? Est-ce qu'il tentait de fuir le sujet ? Est-ce qu'il tournait autour du pot et lui racontait des cracs ?

• Finalement, tu peux être plutôt fier de toi, honey. Tu avais de quoi te vanter... Tu devais être un véritable tombeur.

Venant d'un expert, le compliment devait être considéré comme sérieux. Il ne comptait pas le laisser s'échapper ainsi. Il voulait d'un second round, d'un match retour, d'une revanche. Il allait lui rendre la pareille dès qu'il en aurait l'occasion, et dans les règles de l'art cette fois. Il ne prévoyait pas de l'attacher, après tout... tout le monde ne partageait pas la passion de Dickens pour les jeux poussés et John lui avait renvoyé l'image d'un dominant énigmatique. Esquissant un sourire, il attendit que John le regarde pour lui tirer la langue. Charmeur mais taquin, à la limite d'une douce insolence. L'auteur changeait d'attitude comme de chemises, mais il savait s'adapter en fonction de l'homme en face de lui.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:27

Le flottement qui dansait dans l'air avait des airs de délivrance. L'instant d'avant, tout était fou, tout avait été si rapide, si décousu, si chaud, que le moment qui vint après fut totalement apaisant. La tempête semblait avoir poussé ses derniers soupirs, que le calme qui vint après eut des airs de différences. Charles était-il réellement le même homme que quelques heures auparavant ? Lui, John Watson, en tout cas, avait la sensation d'avoir sauté à pieds joints dans un tout autre univers. Un instant, il ferma les yeux, se plongeant dans son propre esprit. Il en avait besoin pour son propre équilibre, et, bien heureusement, ça ne dura que quelques secondes. Pour lui, ça dura presque des heures. Maintenant, le médecin se trouvait à Pandore, dans une ville dans laquelle il était prisonnier pour l'éternité, s'il devait en croire les mots de l'homme aux mots d'or. Oh, si Charles était là, à ses côtés, le rosé avait la drôle de sensation de pouvoir supporter aisément cette nouvelle existence.

La tranquillité, en douceur, enveloppa la pièce de son cocon limpide. La tempête était passé par là, ne laissant que deux corps à la respiration extatique, que deux hommes pantois, sans forces aucunes, qui profitaient simplement de la présence de l'autre encore quelques instants. Puis Dickens se retira, et le caractère protecteur du rosé prit le pas sur la bestialité dont il avait pu faire preuve quelques instants auparavant. Il essuya consciencieusement la semence de son amant sur leurs deux torses, puis il attrapa la main de brun entre ses doigts, la couvrant d'un simple baiser rapide. Pour, il l'espérait, apaiser la douleur qu'il lui avait infligée. John était ainsi, dans le feu de l'action, il ne réfléchissait pas, il agissait, laissant simplement ses instincts mener la danse à sa place. Et visiblement, ça avait des conséquences, prenant la forme de quelques égratignures rougissantes sur la peau si halé de l'auteur.

Quand il rouvrit les yeux et les plongea dans le dorer de son partenaire de jeu, John était un homme nouveau. Libéré. Il ne ressentait plus les chaînes informes de sa précédente vie l'accaparer. Il se sentait presque pousser des ailes dans le sol. S'il avait eu toute sa tête, le jeune rosé aurait pu expliquer cela par la montée d'euphorisant dans son corps, l'orgasme délivrant de l’ocytocine et de la prolactine en masse. Simplement, le médecin n'avait plus toute sa tête. Il se sentait légèrement assommé par les activités matinales auxquelles il s'était livré, mais ça avait quelque chose de bon. Maintenant, il se sentait différent, et, ironiquement, plus vivant que jamais. Pour un homme qui avait vécu la guerre, et qui s'était fait bêtement assassiner dans une ruelle, ça sonnait étrangement. Et pourtant, c'était bien son ressenti présent.

« Je suis nettement plus sensible aux bruits que tu faisais, si cela peut t'apaiser. »

En douceur, John laissa ses doigts courir dans les mèches de jais de son désormais amant, jouant avec la toison noirâtre de l'auteur. Simplement pour le plaisir d'un geste tendre après la tornade qui venait de révolutionner cette matinée, qui, sans aucune surprise, avait terminé bien mieux qu'elle n'avait débuté. C'est un sourire qui répondit au regard inquisiteur de Charles, alors que le rosé, lui, laissa le bout de ses doigts glisser sur la joue de ce dernier, simplement pour l'effleurer en une caresse lointaine. Car il avait toujours été comme ça, John. Tactile, proche. Même à l'Université, quand il était ce crétin qui enchaînait les conquêtes d'un soir, jamais il ne laissait ses pauvres filles repartir sans un baiser, sans un moyen de le contacter. Watson n'était certainement pas le dernier des connards, et c'était probablement la chose que l'on lui reprochait le plus : sa gentillesse. Il était un homme qui ne se prenait pas franchement la tête. Il avançait sur le chemin qui était tracé devant lui, et si jamais un obstacle se mettait en travers de sa route, alors il le poussait du bout du pied, en sifflotant.

Probablement est-ce qui poussait John à caresser ainsi son partenaire d'une nuit. Où était-ce la beauté envoûtant de ce dernier, sa peau couleur caramel formant un mariage détonnant avec le soleil qui avait désormais prit possession des lieux. En tout cas, ce n'était pas du tout ce qui était prévu. L'ancien militaire était décidé, en entrant dans cette chambre. Il voulait taquiner Charles comme ce dernier l'avait cherché, toute la soirée durant, lui donner éventuellement ce qu'il voulait -car c'était clairement cela son but, John n'était pas une buse, merci pour lui-, puis repartir s'enfermer dans la chambre qui lui serait dédiée les prochaines semaines, et oublier cet instant de dérive, cette erreur. Mais ça n'en était plus une. Qu'il y avait-il à regretter ? Le regard posé sur l'écrivain, laissant ses iris courir sur la peau en sueur de son amant, l'homme à la chevelure rosée ne put s'empêcher de sourire bêtement. Il n'y avait pas la moindre seconde à regretter. Ça avait été merveilleux, libérateur, plein de douceur et de candeur, plein d'ardeur et de sursauts de plaisir. Ça n'avait été que deux hommes qui prenaient du bon temps. Rien de méchant là-dedans, pensa John.

« Flûte. Moins de vingt quatre heures et me voilà déjà dans tes draps. Quel charmeur tu fais là. Notre colocation risque d'être forte... intéressante. »

Un rire vint se peindre sur les murs de la pièce, de concert avec celui de Dickens, s'élevant dans l'air comme une plume porté par le vent. C'était une des choses que la plupart des choses aimaient, chez le médecin. Son rire, sa simplicité, sa façon de trouver sans cesse le commentaire le plus adéquat à la situation, celui qui rendrait l'état actuel bien plus léger qu'il ne pouvait l'être, au début. C'était un peu là sa force. John était un homme qui agissait avec une certaine naïveté, ne voyant jamais ce qui était parfois juste sous le bout de nez. Ainsi, il ne remarqua pas réellement l'envie de tendresse de Charles, mais lui en délivra tout de même une certaine dose. Comme si cela avait été naturel, comme des gestes répétés mille fois, comme s'ils avaient été dans cette situation des milliers d'aubes. Un soupir de bonheur s'éleva à son tour dans la pièce, alors que le chirurgien haussa les sourcils à ce bout de langue qui venait de faire son apparition. Ah ! On ne l'aurait pas ainsi, lui, John Watson ! À son tour, il laissa sa langue sortir très peu du bout de ses lèvres, rendant l'appareil à un geste puéril, qu'il ne put néanmoins s'empêcher de trouver adorable sur le visage si angélique de l'homme de lettres.

« Ranges-moi ça avant que je ne te la morde. »
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:27

Elle était la, l'insolente contradiction. Beaucoup se seraient contentés de jeter la pierre sur Dickens en le traitant uniquement comme une sorte de monstre. Certains se plaisaient à répandre des rumeurs de mauvais goût sur l'auteur ou pointer son intérêt trop marqué pour des hommes qu'il prenait au hasard sans la moindre once de respect. Et pourtant, il ne s'était pas enfui dès le besoin assouvi. Il ne se comportait même pas ainsi avec les putains de l'Apothéose, pour lesquels il avait souvent bien plus de considération que pour les individus qu'il pouvait croiser chaque jour. Pour lui, le mec déchiré affalé sur le bar le touchait davantage que le type respectable dont la vie parfaitement rangée frôlait l'excès. Ces derniers lui ressemblaient trop à présent. Charles s'était enfoncé trop loin et se déchirait entre deux quotidiens qui ne se mélangeaient pas, qui se tournaient autour sans se diluer. Chaque goutte d'huile troublait un peu plus l'eau avant de la recouvrir et former une barrière, une barrière dont rares étaient ceux qui soupçonnaient son existence.

Mais John n'avait pas filé. Charlie s'en étonnait d'ailleurs. S'était-il donc trompé à ce point sur son compte ? Ne s'était-il pas gêné pour un rien la veille, même lors de leur discussion tardive autour d'une bouteille de bourbon qu'ils avaient bien entamée ? Il était persuadé d'avoir vu ses joues se teindre au moins une dizaine de fois et là, étonnamment, une assurance étrange transpirait de lui là où Dickens aurait pu parier qu'il n'aurait pas été à même de se pardonner un écart de conduite aussi soudain et cassant par rapport à ces nombreuses années qu'il avait passées enfermé dans une morale étriquée. Par la religion, par l'éducation, par son environnement. L'écrivain repensa au soir où tout avait basculé pour lui, où il avait entamé cette nouvelle existence tant l'amour l'avait détruit. Il ne l'avait certainement pas vécu ainsi. Bien qu'il avait perdu la Foi depuis longtemps, ce changement avait été douloureux. Peut-être était-ce parce qu'il était survenu à l'époque et pas dans cette ville où il ne reverrait jamais les siens ? Dans cette vie où il était constamment jugé pour mieux qu'il n'était, dans cette vie dont son meilleur ami avait écrit la biographie la plus glorieuse qui soit alors qu'il savait pertinemment que tout était bien plus glauque et horrible que ce que le peuple avait le cœur à lire.


• Ne t'en fais pas pour moi. Je suis parfaitement serein et je suis tout à fait apte à dormir comme un bébé même si ce n'est pas ton cas... enfin sauf si tu ne te glisses pas à chaque fois dans mon lit lorsque tu ne trouves pas le sommeil, ajouta-t-il sur un ton plus grave et posé, presque envoûtant. Il incitait presque son colocataire à le rejoindre au cours de la nuit.

Derrière cette réflexion, rien de méchant n'était dissimulé. Une taquinerie innocente un peu piquante certes, mais qu'il avait accompagnée d'un clin d’œil. Toujours du côté gauche. Il avait pris cette habitude, qui désormais était devenue inconsciente. Initialement, Charles avait choisi d'utiliser au maximum la gauche car son grain de beauté était ainsi mis en évidence... et étrangement, il existait de nombreux individus qui craquaient pour ce genre de marques situées sous un globe oculaire. Lui n'y était pas particulièrement attentif, après tout il croisait son reflet plusieurs fois au cours de la plus banale des journées, donc jamais il n'avait considéré un point foncé milieu d'un visage comme un atout majeur pour le séduire.

Plaisanter pour tenter de le percer à jour. Le rosé savait capter l'intérêt de Charles tout comme ce dernier maîtrisait l'art d'attirer celui de la foule. Il s'agissait d'un magnétisme étrange qui n'avait pourtant rien à voir avec un quelconque sentiment affectueux. Il avait sur la langue des envies de découvertes qu'il n'avait que rarement connues à ce stade, qu'il n'avait jamais envisagées lors d'une relation encore aussi jeune et incertaine. Le secrétaire se demandait de nombreuses choses et ne parvenait pas à se détacher du physique si énigmatique du médecin. Une crinière rosée, cela ne l'avait jamais attiré et pourtant, le voilà qui se posait milles questions sans but apparent à ce sujet. Couleur naturelle ? Coloration ? Un changement amené par son arrivée dans les parages ? Tout était sujet à interrogation, mais ils se connaissaient depuis trop peu de temps pour que Dickens ne se comporte d'une façon qui trahirait la légère emprise que la création exerçait sur son esprit. Peut-être n'était-ce, d'ailleurs, que futile et totalement passager.


• Vraiment ? Moi, un charmeur ? dit-il en prenant un air surpris plutôt théâtral. Quelle drôle d'idée. J'aurais plutôt dit que tu en avais assez d'être un gentleman frustré, my dear.

Il adorait jouer, et particulièrement avec quelqu'un qui semblait sur la même longueur d'onde et qui répondait à ses caprices de grand enfant. John... le narguait presque et l'incitait à continuer dans la provocation régressive. Qui aurait pu croire que Charles était parfaitement sobre, lui qui se comportait si froidement, de façon si distante en rue ? Peut-être ceux qui avaient lu ses livres et connaissaient son amour inconditionnel pour les enfants, bien qu'il avait été très loin du père exemplaire qu'il aurait pu exiger de lui-même, d'ailleurs. Alors il n'en fallut pas plus pour qu'il signe et persiste dans son attitude ridiculement gamine, gardant sa langue bien tirée et l'ondulant lentement. Il affichait une expression fière qu'il ne forçait point. Effronté, c'était un trait de caractère qu'il fallait posséder pour briser les croyances de son époque et faire avancer le monde. Il était nécessaire de choquer, de percuter et de déranger, mais s'il devait obligatoirement se retenir lorsqu'il écrivait, il pouvait librement se laisser porter face à John et n'en faire qu'à sa tête. Parce que s'il y avait bien quelqu'un qu'il voulait percuter très prochainement, c'était bien celui qui squattait alors ses draps, draps qu'il remonta d'ailleurs sur les jambes du médecin, lentement et même presque sensuellement pour être certain de bien l'embêter. Il aurait été franchement stupide qu'il prenne froid après l'effort alors qu'il n'avait même pas commencé à se renseigner pour son cabinet médical, et il aurait été franchement con que Dicky rate une occasion de se faire remarquer.

• Esshaie hun eu our woir, enhin, shi u l'ojes.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:28

Les essoufflements dans la pièce, en douceur, se calmaient au profit d'une quiétude totale, uniquement perturbée par les bruits de la ville, qui peu à peu, disparaissaient. Ils s’effaçaient, se calmaient, et ne laissaient que le silence de la pièce, le silence des respirations, le silence de toutes ces choses qui n'étaient pas dites. Il n'y avait que les doigts d'un homme aux cheveux roses, caressant le noir de la tignasse sous ses mains. John se sentait bien. Simplement bien, enveloppé dans une sorte de plénitude qui lui faisait voir étonnamment clair. Tout était parfait. L'odeur dans l'air était parfaite. La température était idéale. La peau de Dickens était douce, même la lumière du soleil ne heurtait pas tant que ça. L'idée d'une tasse de thé traversa fugacement l'esprit du médecin, qui inspira puis expira tranquillement, gonflant ses poumons de cette nouvelle vie qu'il venait d'entamer de la meilleure des façons possible, en laissant derrière lui son Londres natal, celui qui l'avait tant fait se débattre. Mais maintenant, tout allait bien.

John n'avait jugé qui que ce soit sur la première apparence que quiconque lui ait offerte. Il s'était toujours contenté de fixer l'intéressé, de tenter de le décoder, et d'avancer ainsi, pas à pas, jusqu'à totalement cerner la personne. Pourtant, en face de lui, se tenait une énigme. Unes de celles que John appréciait tout particulièrement, du temps de Londres. Du temps de la fumée dans l'air et d'un colocataire à l'esprit brillant. De cet homme qui - … oh. Non, ce n'était pas le moment de penser à pareilles choses. Parce qu'en ce moment même, se passait quelque chose de nouveau. Il était un grand principe, dans la vie. Il y avait parfois un événement, quel qu'il fût, qui apparaissait au coin de la rue et soudainement, l'évidence était là : cette chose qui, jusque-là, ne comptait pas, devenait alors celle qui nous avait depuis toujours manqué. Jusque-là, cette chose n'avait aucune espèce d'importance, virevoltant parmi les passants, s'arrêtant parfois pour toucher une autre personne que nous-même. Et puis soudainement, elle nous heurtait de plein fouet.

Et pourtant, tout avait de l'importance maintenant. Parce que l'ancien soldat se sentait plus libre que jamais, comme si des ailes lui avaient poussé dans le sol, comme s'il avait la sensation qu'il pourrait aller son réel lui, cette personne qu'il avait enfermée à l'intérieur de son esprit depuis des années, sans jamais oser le laisser sortir. Il avait été une plaie, de là où il venait. Alors le rosé n'avait rien dit, avait peint sur son visage un sourire de circonstance, et ne l'avait plus jamais quitté. Sauf en arrivant à Pandore. Parce qu'ici les choses n'avaient pas la même saveur. Un vent de liberté soufflait dans les ruelles, cette chose indéfinissable, qui poussait le médecin à croire qu'ici, il pourrait enfin se laisser aller. Preuve étant, il se trouvait déjà entre les draps, et d'un homme, qui plus est. Un homme a l'allure tendre, un comme qui, il en était désormais sûr, cachait une tempête à l'intérieur de lui. John ne poserait certes aucune question. Ils ne se connaissaient que depuis vingt quatre heures, grand Dieu ! Néanmoins, la réponse du brun fit rire son vis-à-vis, surtout l'air totalement surfait qu'il avait pris.

« - Oh, Charlie, j'ai été soldat, je serais capable de m'endormir au plafond. Cependant, il se pourrait que je ne vienne quémander une aide à dormir, effectivement. Ça a l'air plutôt efficace ! »

Oh, ça, pour sûr, c'était drôlement efficace. Ce fut d'ailleurs un long bâillement qui retentit dans la pièce, alors que John se passait la main devant la bouche, pour que Dickens n'ait pas l'étrange plaisir de pouvoir admirer le fond de sa gorge. Il n'avait pas énormément dormi, sa nuit se résumant à se tourner, se retourner, jusqu'à tomber sur la cravache -la maudite!- qui les avaient tous deux amenés à cette étrange situation. Étrange, mais plaisante. Parce que maintenant que les choses étaient faites, il n'y avait plus lieu de regretter quoi que ce soit. Revenir sur une chose inéluctable était stupide, selon le rosé. Alors il se contenta de laisser ses doigts glisser un plus bas, sur la nuque de l'écrivain, qu'ils caressèrent lentement. Comme une petite parcelle de tendresse que l'on offre après un acte d'union si fort. Les gestes du médecin allaient et venaient, en un mouvement presque las, qui n'était pas là pour exciter, même pas pour calmer, mais simplement le plaisir d'effleurer la peau de l'homme qui venait, à lui seul, de briser les interdits de Watson.

« - Oui ! Un charmeur ! Et de la pire espèce ! Un de ceux qui dévergondent les … comment disais-tu déjà ? Ah oui ! Les gentlemans frustrés dans mon genre ! Honte à toi ! »

Ne disait-on pas que l'imitation était la plus haute forme d'admiration ? Alors c'est ce que fit John. Il leva le bras qui ne caressait pas le cou de l'auteur, puis posa avec négligence le dos de sa main sur son front, rejetant son visage en arrière et prenant un air digne des plus grands dramaturges. Les sourcils arqués, la lèvre inférieure tremblotante, comme si Charles, par ces mots, avait effectué là le pire des affronts. Ce n'était que pour répondre à la provocation enfantine de l'écrivain, et pourtant, John ne put s'empêcher d'éclater de rire, se passant une main sur le visage qu'il laissa ensuite retomber sur les draps. Il se sentait tout simplement en joie, un sourire tendre sur son visage, appréciant la tournure des événements. Rien ne pouvait être plus délectable qu'un corps chaud contre le sien, rien n'était meilleur que cette conversation puérile où, au fil des mots, l'ex-militaire se laissait doucement aller, et révélait une partie jusque-là inexistante -même de lui-même-, de sa personnalité.

Et puis la dernière phrase de Charles raisonna, quelques mots mâchés, presque incompréhensible, dû à ce petit bout de langue terriblement tentant. Le rosé frissonna légèrement aux draps contre ses cuisses. Et se fendit d'un énorme sourire carnassier. John agit en quelques instants. Il se releva, sur les genoux, et fit passer le drap sur son dos. Il s'affaissa ensuite sur le corps de son amant, et attrapa la langue de ce dernier entre ses dents. Il ne fit pas mal, car ce n'était pas là l'intention de la manœuvre, mais il mordilla simplement, ricanant doucement. Puis il se recula, admirant un instant ce tendre visage qui lui faisait face, et il plongea pour lui mordiller le cou, remontant parfois pour déposer quelques petits baisers sur sa mâchoire. C'étaient là des gestes qui auraient pu être mal interprétés par n'importe quelle paire d'yeux qui se serait posé dans la pièce. Pourtant, il n'y avait rien de sentimental à ce qu'il se passait. Justes deux hommes, qui profitaient encore un instant du corps de l'autre, avant que la chaleur de l'instant s'évapore. Entre deux baisers, l'homme à la tignasse rosé tenta de former une phrase.

« - Veux-tu un ... petit-déjeuner ? Je peux … t'en préparer un, si tu le souhaites … avant de partir découvrir … cette ville. »

Le médecin n'avait jamais été un homme qui se la coulait douce, même si parfois il s'accordait néanmoins quelques instants de tranquillité, parfois, autour d'une tasse de thé, ou le nez plongé dans un bon bouquin. Mais il y avait encore tant à faire dehors ! Il y avait tant de choses à découvrir, à humer, à toucher du bout des doigts, qu'un simple écrivain épuisé par une spectaculaire partie de jambe en l'air en suffisait point. Il lui fallait plus, à John. Il lui fallait de l'action, il lui fallait l'adrénaline qui courait dans chacun de ses membres. Même si le moment semblait idéal, en cet instant, le rosé ne voulait pas prendre le risque de tomber dans un sentimentalisme mal versé. Il préférait s'enfuir, sans  l'accord de son amant, tout de même. Parce qu'il restait poli, même si l'envie de sortir d'ici lui courait dans les veines.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:28

John avait donc été militaire. L'auteur réalisa pourquoi cet homme en particulier exerçait un étrange pouvoir sur lui. L'autorité d'un soldat... voilà qui expliquait le changement soudain d'attitude et l'agression consentie sous la couette, ainsi que la blessure à l'épaule. Contrairement à ce que tous auraient certainement fait à cet instant là. Ses iris dorés ne dévièrent pas, ne glissant pas malgré eux sur la cicatrice de balle. Probablement était-ce son éducation de gentleman qui lui avait appris à se maîtriser pour ne rien faire d'inconvenant. Dans le cas présent, il aurait mis son interlocuteur mal à l'aise en restant sur ce sujet, surtout qu'il ne voyait pas ce qu'autre chose qu'une balle aurait pu laisser une telle marque en forme d'étoile. Sur le moment, il comprit parfaitement le ressenti de John, lui-même possédant cette marque inratable et roula sur le dos, le regardant en contreplongée. Si le rosé avait été criblé d'une balle, l'auteur lui, se trouvait toujours criblé de questions au vu des dégâts que son accident avait occasionné sur son corps. S'il avait rajeuni, ce qui avait permis son retour parmi les vivants avait décidé que tout lui rappellerait les dernières années de son existence.

• Spider Watson, spider Watson, il peut dormir au plafond, fredonna brièvement le secrétaire avant de paraître légèrement songeur. Oh... Juste. Tu ne peux pas encore connaître à quoi cela fait référence... Je te montrerais un jour... si j'y pense...

Charles fut alors parcouru d'un long frisson, qui une fois disparu, céda sa place à un sentiment de bien être incroyablement parfait. Ses yeux se fermèrent à moitié alors qu'il savourait longuement l'instant présent. Avec peine, il retint un faible gémissement de contentement tant la sensation de la main de John dans sa nuque était apaisante, se demandant quelles qualités il dissimulait encore derrière ses airs maladroits. C'était autrement plus agréable qu'une caresse dans sa chevelure d'ébène. L'auteur se laissa aller, se détendant un peu plus à chaque passage, s'abandonnant d'une autre façon au médecin. Sans rien dire, sans rien ajouter, simplement se sentir fondre d'une chaleur différente de celle liée à l'effort. L'aveu était silencieux, réprimé violemment pour que rien de flagrant ne transparaisse. Qu'aurait-il fait si quelqu'un s'était douté qu'il suffisait de lui masser la nuque pour qu'il devienne aussi doux et inoffensif qu'un chaton ? Sa crédibilité en aurait pris un coup. Il lui fallait donc se contenter d'essayer de faire gober à Watson qu'il s'agissait du contrecoup de leur séance sportive. Evidemment, il ne grogna pas lorsque son amant arrêta ce geste si agréable même s'il en mourrait d'envie. Tout à coup, les airs théâtraux de John ne lui plaisaient plus. Dickens fit alors la moue en le regardant, plissant les yeux comme s'il jugeait l'interprétation de son partenaire.

• En tout cas, tu n'as pas à te poser la question : Tu n'as pas raté ta vocation John. L'acting n'était clairement pas fait pour toi. Après, sans prétention aucune, je suis inimitable si cela peut te rassurer.

Un ricanement se fit entendre alors que Charlie affichait un sourire extrêmement fier. Légèrement prétentieux, mais pas assez que pour que qui que ce soit puisse croire qu'il avait pris la grosse tête. Certes, il se comportait souvent comme s'il était fermement attaché à l'idée qu'il était un génie, mais il n'agissait pas de la sorte parce qu'il y croyait. Il savait que tout le monde s'y attendait, qu'on aurait presque même réclamé cela d'une figure littéraire telle que lui, et sa popularité n'avait servi qu'à un fanservice constant, épuisant. En dehors de son meilleur ami, personne ne savait car il ne s'était jamais confié. Tout ce qu'il possédait était le fruit d'un acharnement de chaque instant, et si son talent d'orateur et d'écrivain avaient certainement leur part d'aptitude innée, pratiquer... non, vivre un rôle, lui avait demandé un investissement énorme que tous minimisait. Même lui à force.

Le sourire de John ne lui annonça rien de bon, et Charles se retrouva bien vite en position de faiblesse une nouvelle fois. Ils n'allaient certainement pas reprendre aussi rapidement après l'expérience intense qu'ils avaient vécues, mais il pouvait difficilement rester insensible. S'il avait deviné que sa langue allait se retrouver mordillée doucement, chose qui se voyait évidemment à l'expression que l'auteur affichait, il se trouvait plutôt surpris que son cou soit de nouveau la cible des assauts du rosé. L'écrivain grimaça, son corps tremblant faiblement à chaque contact dans son cou... jusqu'à ce qu'il finisse par repousser le médecin, avec assez de force que pour le maintenir assez loin mais pas assez que pour que le mouvement soit trop sec. Il ne voulait pas donner l'impression d'un rejet, juste avoir la possibilité de répondre à sa question, et surtout d'avoir le cou en paix. Il était bien trop sensible et il n'aurait pas voulu recommencer à couiner durant ces petites gamineries. Charlie marqua une pause rapide afin de souffler et respirer de nouveau normalement avant de reprendre.


• Je n'ai pas l'habitude de prendre un petit-déjeuner, mais je ferais l'effort de me lever pour manger en ta compagnie... et de goûter à ta cuisine John, évidemment.

Effectivement, les réveils de Charles s'étendaient jusqu'à la limite ou au delà. Il avait la chance d'être probablement extrêmement efficace, ce qui lui permettait d'arriver en retard et abattre le travail nécessaire au bon fonctionnement des institutions de Pandore. Puis désormais, l'installation du réseau dans la ville lui offrait la possibilité de sécher et d'être un peu moins présent physiquement à la mairie. Il pouvait se permettre de travailler à distance via son ordinateur et gérer son emploi du temps comme il le souhaitait, isolé des personnes désagréables qu'il aurait pu croiser un lendemain de soirée trop arrosée. Ainsi, cela évitait bien des sautes d'humeurs inutiles, de tyrannies dans les bureaux de la mairie. Peut-être s'accorderait-il le lendemain également, sauf s'il était invoqué à la mairie par l'un de ses collègues. Il ne se trouvait pas si loin, mais parfois il préférait limiter le retard à une simple connexion à distance alors qu'il était toujours à moitié nu.

Il se contenta donc de taire les difficultés qui le retenaient de si bon matin prisonnier de ses draps blancs au profit d'un regard charmeur. Oh, il faisait très certainement le coup à tous ceux qui proposaient de cuisiner à sa place, et les yeux doux marchaient régulièrement... après tout, il était une telle plaie à ce rôle qu'il était bien heureux de se nourrir de ce qui frôlait le médiocre déjà... son niveau se situant bien en dessous. Charlie avait connu une adolescence difficile où la nourriture manquait régulièrement, alors il n'avait jamais eu peur de se nourrir de choses peu élaborées ou de restes identiques pendant une bonne semaine. Son appétit, par contre, était relativement redoutable. Il fallait bien contenter la bête qui dépensait beaucoup d'énergie... à travailler. À quoi vous attendiez-vous ?


• Oh... désolé, mon frigo ne doit pas être très fourni. Je n'avais pas prévu que j'allais recevoir chez moi.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:29

En moins d'un tour complet d'horloge, les choses en étaient là, probablement plus loin que John Watson n'avait jamais été de toute sa vie. Certes, la guerre avait fait de lui un homme nouveau, un homme différent dont l'existence avait été réécrite par l'odeur de la poudre qui explose, par les cris sur le champ de bataille et par le son des balles qui sifflaient à ses oreilles. Mais ce qui s'était passé, durant ses dernières vingt quatre heures, avait un goût de renouveau, une saveur encore inexistante. Tout cela semblait tellement frais, tellement nouveau pour le médecin que ce dernier se sentait comme flotter ailleurs, dans un autre monde. Car tout avait commencé par une poignée innocente. Des hommes se saluaient ainsi tous les jours, partout dans le monde. La ville devait regorger de tels gestes. Ça avait été anodin, une autre personne que le rosé croisait, une autre tête à mettre à son tableau de connaissances. Il n'avait désiré qu'une aide, et voilà qu'il avait gagné la clef de sa réécrite. John avait soudainement l'impression d'être une page blanche, un morceau de papier flottant au grè du vent. Il ne savait pas quelle directement prendre, maintenant que personne n'était là pour la lui décrire. Désormais, il était seul, seul face à lui-même, seul avec lui-même.

Seul ? Oh, non, pas réellement. Parce que là, au creux de ses bras, se trouvait un homme, un être exceptionnel. Si Londres avait été le geôlier du rosé, Dickens avait été celui qui venait de débarquer, épée à la main, pour le délivrer de sa pauvre condition. Il avait été la personne qui lui avait pris la main, lui susurrant de ne pas avoir peur, de le suivre les yeux fermés et le sourire aux lèvres. Parce que révolutionner l'ensemble de ce constituait son monde pouvait être éprouvant. C'était fatiguant physiquement, et psychologiquement. Ça effrayait, comme la pire des phobies. Ça donnait envie de faire un pas en arrière, de fermer les yeux et crier 'NON' pour ne plus jamais essayer d'aller de l'avant. Pourtant, il y avait quelque chose au creux de l'or en fusion des yeux de l'écrivain qui avait poussé l'ancien soldat à lui sourire, à tendre ses doigts, à s'accrocher à ceux de son sauver, pour qu'il l'amène plus loin qu'il n'avait jamais été. Y avait-il seulement quelque chose de plus beau que de pouvoir enfin vivre sa vie comme on l'entendait, sans exister sous la coupelle de quelqu'un qui avait déjà tout décidé d'avance par quelques lignes fugaces sur le papier jauni par les lumières des lampes à huile ?

« - P-plaît-il ? Je... d'accord. »

John venait soudainement de perdre son aplomb, celui qu'il affichait quelques secondes auparavant, au profit d'un clignement d’œil compulsif. Oh, oui, il était vrai que cette ville regorgeait de choses à découvrir. Et les références obscures -impliquant visiblement une araignée au plafond?- dont parlait Charles ne devaient pas être les mêmes que leur Londres natal. Elles devaient être différentes, Pandore dans son ensemble était à vrai dire un mystère qu'il fallait éclaircir. Et qui mieux que John Watson pour effectuer cette tâche ? Il avait, dans sa précédente vie, après tout, été le fidèle compagnon du grand Sherlock Holmes, de l'homme qui, d'un coup d’œil, pouvait décrire ce que vous aviez mangés trois jours auparavant en n'omettant pas bien sûr de dire haut et fort si vous trompiez votre femme. Watson avait appris quelques petites choses, au cours de ses aventures, et il comptait bien mettre tout cela à profit le plus rapidement possible. L'envie de la conquête lui grignotait doucement les entrailles, lui donnant envie de sauter à pieds joints hors de ce lit pour se rendre dans les rues de la ville. Cette dernière semblait tellement vivante, maintenant, remplie de rires et de bruit que le jeune médecin ne pouvait pas encore identifier. Un bruit de moteur ? Oh, tout allait être tellement délicieux à effleurer du bout des doigts ! C'était parfait, rien que d'y penser par avance.

Le petit grognement de contentement qui retentit soudainement dans la chambre ne trompa pas le rosé. Il cacha d'aussi bien qu'il le put le petit sourire qui vint peindre ses lèvres. Parce que l'instant d'avant, Charles faisait l'idiot, et maintenant, il ronronnait presque, se laissant entièrement faire sous l’assaut des caresses sur sa nuque. Oh, était-ce une sorte de point faible ? Intéressant, se dit John, grignotant encore ce cou exquis avant d'être soudainement repoussé. Il prit alors conscience, soudainement, brutalement, de ce qu'il était en train de faire. Il agissait comme un petit-ami éploré, qui voulait goûter toutes les parcelles de son compagnon de vie. Il agissait presque comme un homme amoureux, dont les sentiments l'auraient poussés à agir aussi bêtement. Il fallait qu'il se calme, que diable ! Il n'était pas lieu de faire des choses pareilles en tel lieu. Non, ils étaient simplement deux personnes qui avaient passés de bon temps, et John eut, l'espace d'un clignement de paupière, un air décidé sur le visage. Non, tout ceci ne se reproduirait pas. Ça avait été bien, libérateur, et tout ce que vous voulez, mais il était hors de question que ce genre de chose recommence à l'avenir. Flûte, John Watson avait tout de même sa fierté ! Et il n'était pas possible qu'une telle chose arrive de nouveau. Non, le médecin était un homme qui, avant tout, recherchait la sécurité d'une relation sérieuse, qui devait, logiquement, mener à quelque chose d'autres que des coups d'un soir, quand le sommeil manquait. Au pire, il y avait des somnifères.

Ignorant totalement la seconde phrase du brun auquel le rosé répondit avec un tirage de langue digne des plus grands adultes sérieux, ce dernier roula sur le côté pour se retrouver assis sur le lit. Il s'étira, élançant ses bras qu'il croisa au-dessus de son visage, faisant rouler ses muscles les uns sur les autres. Bon Dieu, que cette ambiance était plaisante, si bien que son envie de bouger aurait presque pu s'évanouir. Mais pourtant, il y avait tant à faire. Repérer une administration quelconque, pour, avant tout, se trouver un travail. Trouver ensuite une maison était la seconde priorité. Dickens était certes tout à fait charmant, peut-être un peu trop, mais John n'allait pas s'éterniser ici pour des lustres. Après tout, le médecin n'était pas un squatteur sans foi ni loi qui profitait de la gentillesse d'autrui. Fichtre, c'était lui l'adorable gentil garçon, d'habitude ! Décidé, l'homme à la tignasse pêche lança ses jambes par-dessus le lit, et jeta le drap sur la tête de Charles, histoire de l'embêter un peu plus. Parce que bon, il était tout à fait vrai de dire qu'ils étaient tous les deux, en cet instant, des adultes très matures. Et le geste du rosé venait une fois de plus de le prouver. Il ricana d'ailleurs à sa propre arrogance. Oh, quoi ? Ils étaient proches maintenant, en un certain sens.

« - Laisse-moi aller prendre une douche, puis j'irais faire quelques courses. Et d'ici midi, je te concocterais un repas dont tu me diras des nouvelles ! »

Toujours accompagné de cet éternel sourire qui caractérisait le jeune médecin, il se releva, nullement affolé d'être nu comme un ver, et se dirigea tout droit vers la salle de bain après avoir récupéré quelques vêtements propres dans sa valise. Il prépara tout, repéra les produits d’entretien, et alluma l'eau du lavabo. Jusque-là, tout allait bien. Pourtant, c'est un air totalement choqué qui accompagna le cri aigu qui raisonna dans tout l'appartement, peut-être même dans tout l'immeuble. Pardon ? Que-.. quoi ?! En se frottant les yeux, John se passa un peu d'eau sur le visage. Peut-être était-il mal réveillé ? Oh bon sang, NON ! Tout ceci n'était pas un atroce cauchemar duquel il allait se réveiller ! En face de lui, son propre reflet lui renvoyait une chose qui l'avait probablement plus choquée que la guerre, que sa mort dans une ruelle, que sa résurrection dans cette ville, ou plus même que le fait d'avoir bousculé de l'intérieur un homme rencontré la vieille. Ses. Cheveux. Étaient. Roses. Mon Dieu.

« - AAAAAAAAAAAAAAH !!!! »
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:29

La petite référence que Charles venait de faire avait visiblement fait des dégâts. Les yeux de John se fermaient et s'ouvraient frénétiquement sans que rien ne semble se passer. Le médecin était adorable lorsqu'il ne comprenait rien, et cette vision donna envie au brun de le tourmenter encore et encore. Il semblait néanmoins avide de nouveautés, comme un animal en cage qui s'empressait de fuir pour rejoindre la liberté. Il comprit tout à coup que s'il tentait de le museler, ce serait ingérable. Il avait été comme ça, lui aussi, et l'était encore à ses heures perdues, mais les hommes de lettre étaient plus posés et ne trépignaient pas d'une telle impatience. Il répondit à nouveau au tirage de langue, fronçant les sourcils tel un enfant capricieux et difficile.

• Hnn... D'accord... Mais tu n'oublies pas de rentrer, je ne suis pas de bonne humeur lorsque je ne mange pas. Ah... et au fait, tu as carte blanche... Tant qu'il n'y a pas d'endives. Si tu en ramènes, je les brûle. Et je ne plaisante pas.

Charles suivit du regard tous les mouvements de John sans ajouter le moindre mot. Il contemplait en silence ce qui devait être le rituel matinal de son colocataire qui ne semblait en tout cas souffrir d'aucun problème pour sortir du lit. Rien que le fixer s'activer à ce point suffit à épuiser l'auteur qui cependant ne rata pas une miette du spectacle. Il n'allait certainement pas rater la moindre occasion de balader son regard sur un corps nu, qui est plus est un corps nu aussi attirant que celui-ci. Quel dommage que cela ne dure qu'un temps ridiculement court et qu'il en ait raté une partie suite à l'attaque d'une couette blanche sauvage jetée par une espèce de rondoudou extrêmement énergique. Il restait sur sa faim à bougonner seul dans ses draps, profitant du fait qu'il la tenait bien en main pour s'enrouler à nouveau dedans pour grommeler sans que la chose ne soit trop audible, John ayant laissé la porte de la chambre ouverte. Le brun ne s'en plaignait pas, il était même plus exact de dire que c'était tout le contraire : Charlie ne fermait jamais sa porte puisque personne ne vivait avec lui... et maintenant que John avait fait ce qu'il voulait de lui, il comptait bien laisser l'entrée libre. Et la verrouiller lorsqu'il souhaitait le narguer et être certain qu'il ne l'attrape pas. Chose hautement probable vu la maturité très développée du secrétaire lors de ses colocations... particulièrement celles qui l'amenaient à vivre en compagnie d'un John.

Car la vie de Charles avait été une longue suite de rencontres avec des personnes se prénommant John. Ce prénom était si commun, mais il l'était davantage dans l'entourage de l'écrivain. On aurait dit... Oui. Qu'il attirait les John comme des aimants autour de lui, à tel point que parfois il aurait préféré modifier son deuxième prénom plutôt que le troisième qui, il fallait dire les choses telles qu'elles se présentaient et avouer la triste vérité, était un peu de la merde. Huffam ressemblait à un éternuement ou à une marque de voitures extrêmement bon marché. Ce fut d'ailleurs le dernier grondement qui échappa de la gorge de l'auteur avant qu'il ne sombre à nouveau. Sans la moindre trace de culpabilité pour les individus qui risquaient de se pointer à la mairie, individus devant lesquels il invoquerait une raison quelconque pour justifier son absence au travail, l'écrivain embrassa Morphée, et à pleine bouche d'ailleurs. Il venait à coup sûr de lui rouler le patin du siècle puisqu'il ne dormait jamais mieux qu'après s'être déchaîné, et il ne s'était plus senti aussi libéré depuis un long moment malgré qu'il enchaînait quotidiennement les conquêtes.

Le repos du guerrier ne dura malheureusement pas, n'en déplaise à l'intéressé lui-même qui regretta presque immédiatement l'idée d'avoir invité le médecin à vivre avec lui sans préciser de limite de temps. S'il commettait une nouvelle fois cette erreur, il valait mieux qu'il prévoit d'avance une sorte de contrat avec des clauses écrites en tout petits, genre avec "Doit coucher le premier soir et rester un mois au plus" pour lesquels il faudrait une loupe grossissante extrêmement puissante. Être réveillé deux fois par son récent colocataire en moins de vingt-quatre putain d'heures, John dégommait les records, et tristement pour Dicky, pas qu'au lit. Il se hissa avec une frustration inqualifiable qui bouillonnait au fond de son estomac. Oui, il s'agissait effectivement de son envie de dévorer quelque chose plus que de véritable rage pour le coup. Il envisagea un instant que si cette porte avait été fermé, l'insonorisation aurait pu être parfaite et qu'il n'aurait pas entendu la salle de bain juste à côté... ou peut-être qu'il aurait dû demander que la salle d'eau se trouve de l'autre côté de l'appartement pour étouffer les cris étranges de ses invités.

Charlie traîna les pieds jusqu'à la pièce voisine, passant les mains dans ses cheveux pour défaire quelques nœuds datant probablement de l'activité récréative... le sexe ou les chamailleries de moins de trois ans, c'est à vous de voir. Il se déplaça au radar, les yeux entrouverts, et remercia tous les dieux d'avoir passé l'étape du salon sans cogner ses orteils contre le pied ou la paroi d'un meuble quelconque. Une fois l'esquive réussie, il n'eût qu'à ouvrir le portail de la joie intense, cette chose que l'on nommait "porte" et qui donnait une vue incroyable sur un mec à poil chez lui. Bon, partager son appartement avait du bon, et il oublia directement qu'il était grognon et n'avait immanquablement dormi que moins de dix minutes au profit d'un matage en bonne et due forme, un grand sourire aux lèvres.


• Hn... dat ass, murmura-t-il avant de siffler, essayant de détendre l’atmosphère tout en complimentant sans tact aucun l'homme en panique. Un sourire ne tarda d'ailleurs pas à apparaître sur ses lèvres si séduisantes. Il était effectivement loin de se douter de la tragédie intérieure qui se déroulait alors. Après tout, il n'était pas censé deviner que John ne possédait pas de cheveux roses avant, peut-être que cela excitait Arthur Conan Doyle après tout, lui il était pas trop au courant des penchants de l'écrivain... ou que l'ancien militaire n'avait pas capté en voyant tomber l'une de ses mèches durant l'effort que leur couleur n'était pas la bonne. Que se passe-t-il sweetie ? Tu fais une de ses têtes... aurais-tu croisé un fantôme ? Le kraken a-t-il fait un détour par le robinet de la baignoire ? En tout cas, tu rivaliserais avec le blanc des draps. Veux-tu que je t'aide à aller t'asseoir sur mes genoux ?
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:30

Oh bon sang, oh bon sang, oh bon sang, par tous les saints, n'était-ce pas le pire des carnages qui pouvaient exister ? La planète venait-elle soudainement de tourner à l'envers pour qu'une chose pareille se passe ? Du rose ? Mais pourquoi du rose ? Et pourquoi pas des paillettes et des pois blancs tant qu'on y était ?! Pauvre John, il n'allait certainement pas s'en remettre de sitôt. Bon sang, mais cette ville rendait-elle les gens tous aussi idiots les uns que les autres, ou était-ce une étrange répartition des couleurs de cheveux quand on atterrissait à Pandore ? Ah, ça ne pouvait être que ça. Sinon, l'ex-militaire ne voyait aucune explication au pourquoi du comment. Au pourquoi son blond doré s'était évaporé comme neige au soleil. Au comment cette couleur de cheveux immondes avait été lâchement déposé sur son crâne, et semblait trôner là, toute fière d'elle. Le médecin avait entendu parler de nombreuses techniques pour se colorer les cheveux, et, même si maintenant ça lui semblait être la chose à faire en priorité, avant même de trouver un emploi, il se dit que tout de même qu'il n'y connaissait rien en cosmétique, il n'était pas une sacré bonne femme bon sang de bois ! Bref, c'était la panique la plus totale.

Non, non, ça n'allait pas du tout. Son identité qu'il pensait retrouvé quelques instants entre les draps de Charles venait de soudainement s'envoler, et ça faisait drôlement mal au cœur. Parce qu'une partie de lui-même venait de soudainement s'envoler, et c'est les larmes aux yeux que le médecin remarqua à quel point tout avait désormais changé. Si sa soudaine colocation avec Dickens lui avait donné l'impression d'être une nouvelle personne à part entière, maintenant, c'était une tout autre chose. Parce qu'effectivement, il était quelqu'un d'autre, le rosé. Et son apparence physique le lui faisait aisément comprendre. Prenant principalement la forme d'une tignasse rose immonde qui lui donnait envie de régurgiter le petit déjeuner qu'il n'avait pas encore pris. Pris d'un élan de panique supplémentaire, John s'inspecta sous toutes les coutures, profitant de son corps totalement nu pour justement pouvoir remarquer quoi que ce soit de différent.

Le cou, pas de soucis. Les épaules allaient bien, ainsi que tout ce qui se trouvait sur son visage. Même la couleur de ses yeux n'avait pas changé. Peut-être étaient-ils un peu plus clairs, mais cela devait être uniquement dû à la lumière du matin qui s'infiltrait lentement dans la salle de bain. Rien de problématique. Sa cicatrice, également, était encore là, trônant fièrement. En grognant légèrement, le militaire se dit qu'il se serait aisément passé de cette chose-là. S'il y avait une possibilité, même infime, qui demanderait en contrepartie de se battre contre les dieux de la mer eux-même pour retrouver une apparence un peu plus normale, le jeune homme aurait saisi cette opportunité sans même y réfléchir une seule seconde. Il aurait foncé les yeux fermés, même si ça devait finir par le mener droit dans un mur de briques. Bon Dieu, il se trouvait hideux, ainsi, avec cette choucroute rose qui, en prime de ça, avait visiblement la bonne idée de boucler de bon matin.

L'écrivain, qui avait passablement l'air d'être passé sous un train tant ses traits étaient tirés -il s'était sérieusement rendormi ?-, fit son apparition dans la salle d'eau, en profitant visiblement pour jeter un coup d’œil plus au sud, si le rosé devait en croire la petite remarque qui siffla jusqu'à ses oreilles heureusement toujours intactes. Mais le jeune médecin n'y prêta pas la moindre attention, toujours en train de tirer ses mèches couleur pêche, face à la glace, les tournant encore et encore dans tous les sens dans l'espoir de ne trouver qu'un seul cheveu blond. Oh, juste un, et l'espoir se serait fait lumière en lui. Mais c'était peine perdu. Après dix bonnes minutes à s'inspecter ainsi, il n'y avait plus rien à espérer. C'était fini, il allait devoir garder cette tignasse pour... oh, mais qu'avait dit le brun, la veille, dans ce salon de thé ? Ils étaient là pour l'équivalent de l'éternité ? Un couinement déprimé et profond s'éleva de la gorge un peu serrée de l'ancien blond. Il se tourna, en un geste lent vers Charles. Il ne devait pas être beau à voir, les mains dans ses cheveux qui désormais lui tombaient sur les yeux en petites bouclettes rebondies. L'humiliation était telle qu'il avait sérieusement les larmes aux yeux maintenant, il semblait être sur le point de fondre en sanglots.

« - Je... mes... rose... cheveux... »

Prononcer une phrase entière semblait être au-delà des forces de John. Il y avait eu des jours bien plus sombres, bien plus durs à vivre, où le jeune médecin n'avait pas dormi des jours durant, campant au pied du bataillon ennemi, attendant le bon moment pour leur sauter dessus, et leur trancher la gorge à l'aide d'un petit couteau de poche. Mais ça. Ça, c'était au-dessus de ses forces. Parce que s'il y avait une chose que Watson avait apprise, au cours de ces années, c'était que quelle que soit la société dans laquelle il évoluait, l'apparence était toujours maîtresse du monde. Sans l'apparence, par exemple, Holmes ne pouvait pas correctement faire son travail. Sans l'apparence, il était impossible de se faire une première impression sur quelqu'un, même si cette impression devait être détruite dès la seconde rencontre. Et pourtant, lui-même se trouvait alors avec la pire chose qui pouvait lui arrivait. Qu'allaient dire les gens ? Un déclic se fit dans la tête au médecin. En face de lui se trouvait tout de même Charles Dickens, un auteur reconnu pour son génie et son talent. Et ce dernier n'avait pas bronché une seule seconde face à la chose atroce qui désormais lui servait de cheveux.

« … c'est... ohbonsang... c'est... hideux... »

La voix de John n'était pas plus élevé qu'un doux murmure, n'ayant pas le temps de se répercuter sur les murs tant elle s'effaçait aussi rapidement qu'elle était sortie d'entre ses lèvres. Le médecin semblait réellement souffrir de ça, et il eut pour réflexe stupide de lâcher sa toison d'une main, pour venir recouvrir sa cicatrice de cette dernière. C'était idiot, certes, mais c'était ainsi qu'il se réconfortait, même inconsciemment. En se rattachant à des choses qu'il connaissait, qui lui rappelait un passé dans lequel il avait été quelqu'un de normal, de regardable. Aujourd'hui, il n'était rien d'autre qu'un pot de peinture ambulant, qui allait probablement attirer tous les regards et faire en sorte que tout un tas de questions lui soient lancés à la figure à chaque coin de rue. L'ancien militaire n'était tout à coup plus si pressé de quitter l'appartement. En cet instant, il voulait simplement s'enfermer dans la chambre qui lui était réservée, et bouder là jusqu'à la fin des temps.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:30

Mais que se passait-il dans l'esprit de John Watson ? Encore totalement dans le gaz, l'auteur plissa les yeux en se lançant le défi de décoder ce moment étrange sans l'aide des sous-titres adaptés. Un bâillement s'échappa alors qu'il décida de s'appuyer sur le cadre de la porte, histoire d'être un peu plus à l'aise, car celui-ci songea brièvement au fait que la réponse à son interrogation pourrait prendre un sacré moment vu la panique de son interlocuteur. Oui, il devina que la cause était très certainement d'ordre capillaire et, lorsqu'il le comprit, Dickens ne fut clairement pas le plus heureux des hommes à l'idée d'avoir été réveillé pour cela. Loin de là. Il aurait même pu remballer plutôt sèchement l'ancien militaire jusqu'à l'instant où ce dernier finit par parler et qu'il réalisa qu'apparemment, John devait aimer se pomponner autant qu'une demoiselle et que le rose, si l'on se tenait à la rapide constatation du brun -qui ronchonnait dans son coin-, convenait parfaitement au côté féminin que John aurait désormais bien du mal à refouler. Après tout, qui aurait apprécié de poireauter pendant dix minutes à la limite d'être ignoré ? Alors qu'en plus il était nu et terriblement séduisant ! Le monde ne tournait pas rond dans la tête du rosé, décidément.

La scène qui se déroulait à cet instant même était soumise au jugement du spectateur. Si le médecin semblait en pleine crise identitaire et relativement proche tout à coup de se jeter du haut du balcon, Charles devait rassembler toutes ses forces pour éviter d'exploser de rire et vexer son colocataire. Il réprimait le geste - qui aurait été fâcheux et franchement mal venu - d'aller saisir son téléphone pour capturer la puissance comique de ce moment, histoire d'avoir la preuve irréfutable, plus tard, du fait qu'il avait extrapolé la situation pour pas grand chose... et accessoirement la revisionner lorsque Dickens aurait un coup de nostalgie malvenu. Quiconque de censé aurait admis que de l'extérieur, l'étrange manège de John qui se malaxait les cheveux à la recherche d'une mèche blonde tout en couinant de désespoir à de nombreuses reprises ressemblait à une comédie, si pas à un De Funès.


• John, du calme. Tu es sous le choc pour le moment, mais je t'assure que ce n'est pas hideux. Je sais bien que c'est surprenant et je ne le dis pas en méconnaissance de cause, ma peau était claire, avant.

Quiconque aurait minimisé l'importance de ce changement d'apparence aurait nié les difficultés que Charles avait ressenties à accepter ce physique entièrement nouveau et contre lequel il ne pouvait aucunement lutter. Se débattre était inutile même s'il haïssait sa peau foncée dont le seul but semblait d'être là pour marquer davantage son importante cicatrice. Comme si l'univers entier avait décidé de tout faire pour se liguer contre lui et lui rappeler à chaque fois qu'il voyait son reflet ce passé qui l'oppressait. Lentement, il quitta son poste d'observation pour s'approcher du médecin. Le brun avait l'impression qu'il était sur le point de se briser ou de faire marche arrière. John venait de naître une seconde fois et l'auteur refusait de le laisser repartir dans ses travers, de le laisser occulter la seule véritable direction dans laquelle cet homme devait foncer. Il était bien trop tôt pour que Charlie ne considère cela comme de l'affection. Il refusait simplement d'assister en silence, sans la moindre réaction, à la déchirure d'un être humain qui préférait se morfondre que d'avancer vers la vie qui s'offrait à lui.

C'était insoutenable parce que cela le renvoyait trop à lui-même et à son amour impossible pour Ellen. Celui qui dépassait la logique et l'impactait toujours comme s'il avait pu en mourir. L'âge avait constitué une barrière infranchissable pour la demoiselle, et maintenant qu'il était redevenu jeune, la mort s'était chargée du reste. Jamais il ne la reverrait, mais l'image de la demoiselle demeurait parfaitement intacte, aussi bien dans son esprit que figé sur le papier, sous forme de mots choisis avec le plus grand soin, de dessins ou de photos glacées hors du temps. Il la revoyait danser, virevolter, entendait son rire qui éclatait les murs... Non. Il ne souhaitait cela à personne, pas même à un inconnu. Alors doucement, il enlaça amicalement par derrière l'ancien militaire, posant ses mains sur les siennes. Utilisant sa force sans pour autant blesser, il les fit glisser afin que celui-ci arrête de se cramponner ainsi à sa cicatrice, posant son menton sur son épaule valide. Il devait abandonner tout cela derrière lui, la guerre, la colocation avec Sherlock Holmes, tout ce qui pouvait l'emprisonner en somme.


• Laisse toi un peu de temps. Je te promets que cela n'aura rien de choquant en ville, tu croiseras beaucoup de passants aux physiques atypiques. Des personnes aux cheveux bleus, verts, rouges, blancs, parfois de plusieurs couleurs différentes même... Pandore n'est pas comme Londres. Tout cela est derrière toi.

Londres aurait jugé. Londres se serait arrêtée toute entière pour dévisager cet homme. Londres aurait ricané en demandant quel original portait une couleur révélatrice de penchants pas toujours appréciés. Les gens auraient parlé et se seraient moqués à ses dépends des semaines durant jusqu'à le pousser à bout. Charles le savait car Charles la détestait. Garder ses cheveux courts pour se fondre dans la masse l'avait toujours dérangé de son jeune temps. Pourquoi crachait-on constamment sur l'originalité ? Déposant un baiser tendre dans son cou pour tenter de rassurer son ami, l'écrivain lâcha ses mains pour passer ses doigts dans la tignasse sucrée, encore et encore, comme pour l'aider à s'accepter, à l'amener à réaliser que ce rose n'avait rien de repoussant ou d'honteux en le confrontant à cette vision qu'il rejetait. Le secrétaire ricana faiblement, finissant par jouer comme un gamin, à ruiner encore plus l'apparence capillaire du médecin. Il l'ébouriffa davantage, essaya de lui faire une frange ridicule, bref, de le dérider un peu. La seule priorité de Charles, qui pourtant avait lui aussi besoin d'un bon bain bien chaud pour reposer ses muscles endoloris, était d'éviter de ramasser un John en larmes par terre sur son carrelage.

• Et si je puis me permettre, ce rose te va merveilleusement au teint. Je me doutais que ce n'était pas ta couleur naturelle, mais tu peux constater que je ne me suis pas encore enfui en courant.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:30

La scène était irréelle. John Watson avait l'atroce impression, en cet instant, de n'être plus que l'ombre de lui-même. Il n'osait pas penser à ce moment où il mettrait les pieds dans la douche, ce moment où il pourrait intégralement s'inspecter sous les tous aspects. Néanmoins, le constat était là. Il avait perdu une partie de son identité, il n'était plus qu'une coquille vide, un être dépourvut de consubstantialité. Il n'était plus rien, sinon un être abandonné à une ville qui avait fait de lui quelqu'un de nouveau. Était-ce ainsi, écrit dans son histoire ? Ah, non. Justement. Là était tout le problème. Désormais, le médecin était libre, et ce n'était là que le revers de la médaille. Personne pour lui inculquer la joie, la tristesse ou même l’allégresse. C'était atroce, parce qu'il avait soudainement la sensation d'être un nouveau-né. Désormais, il fallait apprendre à marcher, à courir, et même peut-être, à voler loin de cette enveloppe charnelle qui désormais, était incommodante.

Il lui faudrait des jours, probablement des semaines, pour se faire à tout ce qui se passait à présent. Ça n'allait pas être une tâche aisé, mais le jeune homme avait tant à faire dans les jours à venir que, se dit-il, peut-être tout se passerait bien. L'occupation était toujours la meilleure des choses à faire pour se sortir l'esprit de l'atrocité qui se passait en ces lieux. Bon sang, la journée avait pourtant si bien commencé ! Watson avait seulement l'impression d'avoir le revers de la claque. Après l'impression de liberté qu'il avait eue, il en comprenait maintenant les enjeux. Une telle permission relevait désormais du fait que le rosé devrait se débrouiller seul. Il n'aurait plus jamais ce sentiment de sécurité. Et c'est alors qu'il réalisa. Si Conan Doyle n'avait pas été là pour lui écrire cette vie, il n'aurait probablement jamais survécu à la guerre. Il n'aurait jamais rencontré Sherlock, ne serait jamais venu ici. Une grimace au visage, le médecin se sut pas réellement s'il devait en être reconnaissant à son créateur, ou s'il devait lui en vouloir du plus profond de son être.

La voix de Charles raisonna dans la pièce d'eau. Elle devint un radeau auquel l'ancien militaire s'agrippa, pour ne pas se noyer un peu plus dans ses propres pensées. Il se sentait si seul, si las, si dépourvu face à cette atroce réalisation. La solitude l'enveloppait à présent de ses bras puissants, ne lui laissant pas même la possibilité de respirer sans qu'elle ne défasse son étreinte sordide. Il s'accrocha à la faïence, comme pour ne pas tomber plus bas, fixant son reflet dans le miroir. Tout semblait irréel, comme sorti d'un cauchemar dont on ne se réveillait jamais. Son Londres natal lui manqua terriblement soudainement, alors que ses yeux bleutés se voilaient d'une mantille de souvenirs. La fumée de la ville lui manquait. Sherlock Holmes lui manquait. Sa femme lui manquait terriblement, et par-dessous tout, sa vie précédente lui manquait. Celle où il n'avait pas à réfléchir, celle où il n'avait qu'à être lui. Peut-être fallait-il apprendre à laisser le passé derrière soit pour enfin avancer sur le chemin qui, désormais, se traçait devant lui, mais John ne fut incapable pour le moment. Il lui faudrait du temps, pour accepter et digérer tout cela. Pour le moment, il n'était plus le Watson qui courrait les rues à la recherche de passionnantes enquêtes. Il était le Watson terré dans son propre esprit. Détruit.

« - O-oui... tu … tu devais être... b-bien... »

Le souffle court, les phalanges devenant aussi blanches que l’émail qu'elles accrochaient désespérément. Il ne fallait pas craquer. Il fallait rester fort, il fallait relever la tête et... et des bras chauds vinrent soudainement récupérer le médecin, lui qui n'arrivait plus à rester sur les pieds sur terre. C'eût un air de délivrance. Une grande inspiration se fit entendre dans la salle de bain, et John releva ses propres bras, s'accrochant à ceux de Dickens. Il les serra, peut-être avec un peu de trop de force, mais il s'y rattacha comme si rien d'autre ne l'avait jamais maintenu debout. Là, enveloppé dans la chaleur de l'écrivain, le rosé reprit soudainement pied avec la réalité. Il releva son visage, ses yeux s’éclaircissant de nouveau comme s'il y voyait enfin clair. Il fixa son reflet yeux dans les yeux, ses iris déviants sur l'image du brun que la glace renvoyait. Un ''merci'' silencieux fut à peine murmuré du bout des lèvres, alors que la prise sur les avants bras de l'auteur se fit moins puissante. Le calme enveloppait enfin le médecin qui fit l'effort, tout de même, de lancer un sourire tendre à son comparse. Ce dernier avait visiblement le merveilleux don de calmer les angoisses du rosé. Une vraie bénédiction en cette matinée forte en émotion.

« - Tu … tu as raison. Excuses moi de … tout ça. V-vas te recoucher et … et je serais de retour rapidement. »

John attendit quelques secondes que Charles quitte la pièce, pour enfin se jeter sous l'eau brûlante. Il prit bien le temps de réfléchir, bien qu'il tentât de faire partir cette horrible couleur à coup de shampoing. Néanmoins, l'odeur d'agrumes de la mousse le calma immédiatement. Principalement parce que c'était l'odeur était celle de l'écrivain, et que c'était la première que le médecin avait réellement sentie. Un peu plus calme, bien que toujours humide, il s'habilla, se saisissant du premier pantalon noir et coupé droit qu'il possédait, ainsi qu'une chemise blanche. Il hésita un instant à revêtir l'une de ses vestes en tweed, mais l'époque ne semblait pas être la même ici, le brun avait d'ailleurs signifié la veille à quel point il restait l'un des seuls originaux de la ville. Ainsi, le rosé ne prit rien de plus que son petit sac en bandoulière qu'il ne quittait jamais, et les clefs de l'appartement. Il en profita pour observer, tout comprendre, essayer d’emmagasiner le maximum d'informations, jusqu'à enfin trouver un petit commerce. Parfait ! Quand midi tapante sonna, il était de retour, un torchon sur l'épaule, et l'appartement de l'auteur sentant bon la viande fumante et les pommes de terre vapeur. Il essayait de cuisiner correctement, même peut-être un peu trop pour lui-même qui n'avait jamais beaucoup d'appétit. Cependant, ne connaissant pas encore toute la teneur de l'appétit de Charles -gustativement parlant, bien sûr-, John ne lésina pas sur les quantités.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) EmptyJeu 18 Juin - 16:31

Charles sourit, d'un air presque paternel en voyant cet homme à l'allure aussi perdue, aussi incertaine. Que pouvait-il faire de plus si ce n'était essayer de tourner tout cela à l'auto-dérision ? Il était persuadé que bientôt ils riraient tous les deux de cette petite mésaventure gentillette. Il donna une brève tape sur le postérieur de son amant, comme pour lui dire de se ressaisir, qu'il se faisait des films.

• Très bien. Sans me vanter, j'étais un homme prisé dans mes jeunes années, dit-il en marquant une pause, déposant un baiser dans les mèches désordonnées de son colocataire comme s'il le félicitait d'avoir gérer sa panique. Et je ne doute pas ce fut et soit encore le cas pour toi, John.

John n'était pas totalement apaisé par le discours de l'auteur, mais il espérait que ce dernier geste et son compliment lui permettent de tenir le coup, au moins durant la sortie qu'il avait prévue d'effectuer avant cette terrible découverte. Il lâcha le rosé avant que celui-ci ne décide de se dégager, tout de même plutôt inquiet pour lui. Peut-être aurait-il dû l'accompagner toute la journée durant pour s'assurer que tout se passerait bien pour lui ? Charlie chassa instinctivement cette idée de sa tête. Il ne souhaitait pas terminer par servir de baby-sitter et de point de repère nécessaire au bon déroulement de la vie quotidienne du médecin. Il n'envisageait rien de plus qu'une amitié, une amitié certainement forte de par les ressemblances qui les unissaient et leurs goûts semblables.Franchement, il avait déjà assez à faire avec les amants stupides qui finissaient par s'attacher sentimentalement à lui malgré qu'il exprimait clairement ses refuses catégoriques de toute relation durable et stable.

• Ce n'est rien. Tu as le droit d'être surpris par un changement pareil. Ah, au fait, je te laisse le double des clefs sur le meuble à côté de l'entrée. Prends-en soin, il faudra que je passe refaire des clefs demain car je préfère en avoir toujours un de secours.

Jamais Dickens n'avait eu la surprise de se retrouver enfermé hors de chez lui, mais il savait pour sûr que ceux qui le ramenaient de ses soirées trop arrosées utilisaient régulièrement les clefs de secours pour s'accorder une sortie... pour racheter des softs, de la nourriture et de l'alcool lorsqu'il ne s'agissait plus de coucher ou de coucher avec la bête. Reculant d'un pas, il regarda encore quelques instants son colocataire pour se persuader que tout se déroulerait sans encombres pour lui, puis quitta la pièce en fermant, à son grand regret, la porte derrière lui. Ce qu'il aurait aimé se rincer l’œil pendant que John rinçait la mousse sous la douche... L'idée de le rejoindre ou de s'octroyer un bain en même temps que lui lui traversa en vitesse l'esprit, aussi vite que la légère douleur qu'il avait à l'arrière train. Bon, il allait avant tout s'allonger le temps que l'Anglais allait monopoliser la salle d'eau. Par miracle, l'écrivain ne se rendormit pas, son envie de se laisser aller à rêvasser dans les draps s'étant évaporée en craignant un troisième réveil inattendu. Franchement, son cœur s'était emballé et il avait bien sursauté en entendant ce cri si soudain... Le reste de la matinée était donc sain et sauf, s'annonçant des plus productives.

Après le départ de l'ancien militaire, Charles se hâta pour rejoindre la baignoire, ignorant combien de temps Watson serait absent. Non pas qu'il attendait son retour... il attendait plus exactement son repas. Il avait faim, et la tablette de chocolat qu'il venait d'avaler en l'espace d'un quart d'heure ne l'apaiserait que jusqu'au déjeuner. Il plongea dans l'eau, joua avec la mousse à la surface de l'eau tiède, voire un peu froide, et finit par ressortir après une trentaine de minutes. Il soupira et attacha ses longs cheveux en une queue de cheval négligée le temps que ceux-ci sèchent. L'homme pouvait être qualifié de sèche-cheveuophobe. Il ne supportait pas cet appareil et préférait se balader avec ceux-ci encore humides.

Maintenant qu'il était sorti, il pouvait enfiler ses éternels amours, c'est-à-dire un pantalon noire et une chemise blanche. Il ne quitterait probablement pas l'appartement de la journée mais jamais il ne savait se résoudre de lui-même à l'idée de s'habiller de façon moins guindée. Sa garde-robe ne manquait pourtant pas de variété et celle-ci était régulièrement à la pointe de la mode, regorgeant des trouvailles de Jane qu'elle ramenait en ne perdant pas de vue la morphologie et la couleur de peau de son meilleur ami.Ce qu'il était butté Charles. Certains racontaient qu'il faisait exprès de ne pas vouloir assimiler les habitudes vestimentaires plutôt décontractées de Pandore, mais il ne parvenait simplement pas à s'y résoudre. Il avait passé trop de temps à porter différents costumes, à porter du sur mesure, qu'il se sentait presque mal à l'aise dans ce qui se voulait actuel... et même, étrangement, plutôt peu attirant en jean alors qu'il en aurait fait tourner des têtes... Bref, tristement, ces affaires ne servaient que lorsque Jane se décidait à débarquer à l'improviste pour imposer une tenue à Dicky avant l'une des fêtes à laquelle Jay l'avait convié.

Il songea un instant au fait que les femmes étaient vraiment des êtres étranges et que cette colocation serait une bénédiction pour se débrouiller un peu plus sans son petit blond. Il allait enfin avoir plus régulièrement l'avis de quelqu'un d'extérieur à leur relation trop complémentaire, et d'un homme qui plus est. Il espérait d'ailleurs secrètement que John serait plus que fréquemment de son avis. Il s'installa à sa commode-bureau de fortune et se connecta à sa boîte mail pour voir comment organiser sa journée. Sa présence ne semblait en tout cas pas requise sur place, et il décida de prévenir ses collègues qu'il comptait travailler à distance le lendemain également. Si quelqu'un se présentait donc en réclamant de voir le secrétaire, il le recontacterait lui-même pour fixer un rendez-vous. La porte de la chambre ouverte, il savait qu'il entendrait probablement le retour de Jawn même s'il était relativement concentré sur son travail. Il n'y avait que lorsqu'il écrivait pour ses romans ou jouait sur le piano situé dans le salon qu'il s'isolait parfaitement du monde extérieur. Il fallait le secouer pour qu'il réagisse, à tel point qu'il sursautait bien souvent d'être tiré de ses transes créatives.


• Hn... Alors... comment s'est passé ta première sortie ? Tu as l'air plutôt en forme. En te voyant toute à l'heure, j'aurais cru que tu reviendrais te cacher ici en courant, ricana-t-il en entendant la porte se refermer.

Il continua de bosser pendant une petite dizaine de minutes avant de sentir les premières odeurs arriver jusqu'à ses narines. Relevant la tête de l'ordinateur portable posé sur le meuble, il le referma et resta un instant immobile à profiter de cette douce chaleur qui l'emplissait tout entier. Depuis combien de temps n'avait-il pas profité d'un bon repas concocté par quelqu'un, chez lui, dans sa cuisine pourtant fonctionnelle ? D'un geste presque mécanique, l'auteur s'empara d'une cigarette qu'il glissa entre ses lèvres, emportant le paquet avec lui jusqu'à la cuisine. Il l'alluma tout en inspectant de loin ce que préparait John, impressionné de le voir si habitué. Il semblait tellement dans son élément que Charles concéda l'effort de mettre la table, relativement sommairement. Il avait la flemme de mettre une nappe et préférait nettement l'aspect pratique de sets de tables.

• Tu faisais ça souvent ? Dit-il avant de reprendre une bonne bouffée de nicotine, regardant la fumée s'élever dans la pièce.
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MessageSujet: Re: And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)    And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit) Empty

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And when I woke up, I felt sick • John H. Watson (explicit)

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